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Cadets de la France libre : l'école militaire. : CASALIS André " Un exercice de tir de grenade à fusil est organisé pour la section Saindrenan.
R. Mouliè, commandant de compagnie et A. Lehrmann, officier d'armement y assistent. C'est au tour de Charles Hessenbruch et de Jean Digo de tirer. Le premier, couché sur le dos tient l'arme et doit presser la détente. Le second, agenouillé à gauche de lui, est chargeur. Par malheur, il introduit l'engin à l'envers et avant que quiconque puisse intervenir, la cartouche à blanc chargée de la propulsion est mise à feu.
La grenade explose à la sortie du tube.
On se précipite. R. Mouliè constate que Digo est mort d'un éclat au coeur ; le tireur est très sévèrement touché aux deux jambes. Bernard Blouin et un camarade (A. Schiltz) ont le réflexe de lui poser immédiatement des garrots. A. Lehrmann, placé tout près, est également très sérieusement blessé au cou et à la face.
Le lieutenant embarque immédiatement tout son monde dans une camionnette qui se précipite vers l'hôpital américain où l'on ne peut que confirmer la mort de Digo. On opère immédiatement Hessenbruch qui a perdu beaucoup de sang : il y laisse malheureusement les deux jambes. Lehrmann touché par un éclat qui a manqué la carotide de peu et un autre qui lui a brisé les dents, donne des inquiétudes pendant deux semaines, puis se rétablit heureusement.
L'émotion des Cadets est profonde. Lajudie, estimant qu'une reprise en mains s'impose, improvise fort opportunément un parcours en tenue de campagne.
« Le 29 sera pour l'Ecole une triste date : notre premier accident mortel. ...Explosion prématurée d'une grenade antichar à fusil. Je suis d'ailleurs persuadé que c'est l'accident stupide, dû à une maladresse (la grenade à l'envers). Mais ce qui est inouï c' est que cela ait pu arriver à Lehrmann, de loin le meilleur et le plus prudent des officiers en la matière... En attendant, c'est épouvantable et celui qui a eu les deux jambes broyées est encore en équilibre, bien que faisant l'admiration de tout l'hôpital par sa lucidité et son courage ...
Jeudi, nous avons eu notre petite cérémonie, toute simple, mais émouvante, où Beaudouin a prononcé quelques mots épatants, puis nous avons été à l'hôpital décorer le petit Hessenbruch dont c'était l'anniversaire (dix neuf ans). Il a la Médaille Militaire, surtout pour récompenser son attitude depuis l'accident. Il fait vraiment l'admiration de l'hôpital, pour qui il est d'ailleurs un cas médical... Les américains ont été admirables » " Laurent le dimanche 17 janvier 2010 Contribution au livre ouvert de Jean Louis Alfred Digo Montrée dans le livre ouvert de 2 Bernard Louis Blouin | 3 Charles Maurice Louis Hessenbruch | 4 André Charles Auguste Lehrmann | 5 Aloyse Jean Schiltz | |