Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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67381 contributions trouvées parmi 67381
 




extrait de :  de David Portier (avec son aimable autorisation)

Henri LABIT

Compagnon de la Libération par décret du 13/07/1942

La guerre
Au commencement
Formation à Exbury 15 mai 1941-16 juillet 1941
transféré au BCRA
Ceux qui restent en Grande-Bretagne 21 juillet 1941-janvier 1943
parachuté près de Carpiquet mission Torture 8 juillet 1941
redropped Sores (Landes) mission Bass 2 mai 1942
rejoint Toulouse
capturé au cours d'un contrôle à Langon.
mort par absorption d'une pillule de cyanure

Laurent Laloup le dimanche 03 décembre 2006

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A un pere meconnu

Mon pere a toujours eu de la pudeur et de la gene de me parler de cette epoque de sa vie, entre 1942 en Afrique du Nord jusqu'a la fin a berchstatgaden.
A mes yeux, il a ete un VRAI HERO mais, malheureusement, pas aux yeux de son pays....

Didier Torres le dimanche 03 décembre 2006

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Témoignage de Mr Yves Le Bras

Extrait de : 

Témoignage de Mr Yves Le Bras, Président F.F.L d'llle et Vilaine

Je n'ai pas entendu l'appel du 18 juin 1940.

Ce jour là j'ai tout de même quitté Brest d'où l'escadre venait d'appareiller.

Après un rapide passage à Plymouth j'étais le 20 juin, en banlieue de Londres, dans un ensemble scolaire où étaient regroupés les civils en provenance des ports de la Manche et de l'Atlantique

C'est ici que dans les derniers jours de juin, des officiers sont venus nous parler du général de Gaulle et nous proposer de le rallier.

Notre réponse fut une vibrante Marseillaise dont les paroles en cette circonstance avaient grande signification: "Aux armes citoyens - Formez vos bataillons ".

Nous avions conscience de prendre un engagement important et nous avions tout lieu d'envier les autres alliés de la Grande Bretagne dont les gouvernements réfugiés â Londres continuaient !a guerre alors que celui de Vichy demandait !'Armistice.

Tandis que !a majorité des militaires français rentraient en France ou en Afrique du Nord- les volontaires pour la Marine et l'Aviation s'étaient regroupés auprès de nos alliés dès l'été de 1940 et ils avaient continué de le faire sur toutes les Mers, sous tous les cieux y compris ceux de Russie.

L'armée de terre s'était installée dans un camp près d'Aldershot et nous étions 3000 volontaires lorsque le général de Gaulle est venu présenter, le 24 Août, sa petite armée du roi George " A la voir, écrit le Général, on pourrait reconnaître que le tronçon du glaive serait fortement trempé, mais, mon Dieu qu'il était court."

Une semaine plus tard, sur ces 3000 hommes d'Aldershot,1500 embarquaient à Liverpool sur 2 paquebots hollandais : le Westernland et le Penland, rejoints par le général de Gaulle en personne. II y avait là une brigade miniature : des fantassins (en majorité des légionnaires de la 13° Demi-Brigade de retour de Norvège), des artilleurs, des blindés, du Génie (avec Roger Leprince et Bernard Lucas ici présents), du train (François Guénard) et même une compagnie de fusiliers-marins dont je faisais partie. Un quart de notre effectif était constitué de jeunes de 18 à 20 ans arrivés civils en Angleterre depuis un peu plus de deux mois. C'est dire que nous n'étions pas très aguerris, mais comme l'on dit communément, il fallait faire avec.

On trouvait dans cette petite unité des éléments de base de ce qui est devenu plus tard la 2ème DB dont la réputation n'est plus à faire et aussi de la 1° Division Française Libre moins connue de la France profonde qui s'est battue en Afrique noire, en Erythrée, au Moyen Orient, en Libye (Bir-Hakeim), en Egypte (El-Alamein), en Tunisie, en Italie et en France : 90000 km parcourus. 4000 morts, des chefs prestigieux, le Maréchal Kœnig dont une place de Rennes porte le nom et le Général Brosset mort dans un accident au volant de sa jeep en pleine bataille le 20 novembre 1944.

La France Libre, c'était aussi les réseaux qui oeuvraient sur le territoire de la métropole avec tous les risques que cela comportait et aussi la Marine marchande si souvent oubliée.

Les Français Libres s'étaient regroupés en association en 1945. Cette association disparue aujourd'hui, est remplacée par une Fondation qui a à Rennes un mandataire et une organisation permettant d'assumer localement les responsabilités actuelles de l'Association des Français Libres.

La fondation a une durée illimitée. Elle a pour but d'assurer la pérennité des traditions, des valeurs morales et de l'idéal de la France Libre telle qu'elle fut créée par le général de Gaulle à son appel du 18 juin 1940.

La ville de Rennes et nous l'en remercions, garde le souvenir du Général de Gaulle.

Une esplanade et une station du Val porte le nom du Général de Gaulle

Longue vie à la fondation de la France Libre

Vive la Paix

Laurent Laloup le samedi 02 décembre 2006

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Portrait

Extrait de : 

Un Hagondangeois parmi les 177.

6 juin 1944. Ils étaient 177 Français à participer au débarquement en Normandie, membres du Commando Kieffer. Parmi eux, un Hagondangeois : Richard Oliger.

En août 1942, la nationalité allemande est conférée aux Mosellans et par conséquent, les jeunes sont incorporés de force dans l’armée allemande. Richard Oliger, 22 ans, habitant la Rückerstrasse (actuellement rue de la Liberté) à Hagondange, refuse. Il décide de passer clandestinement la nouvelle frontière du côté de Montois pour se réfugier en France. Considéré comme un traître, les Allemands opèrent des représailles contre sa famille. En janvier 1943, Alfred Oliger et les siens sont embarqués avec d’autres familles «peu sûres à la frontière ». Direction : le centre du Reich. Ils sont internés en camps spéciaux pour « la consolidation de la race » à Linz en Autriche, puis en Thuringe jusque la victoire, en mai 1945.

Engagé dans les FFL

Richard Oliger, quant à lui, poursuit son épopée. Il traverse les Pyrénées et rejoint l’Afrique du Nord où les Alliés ont débarqué en novembre 1942. Il s’engage alors dans les Forces françaises libres (FFL). Volontaire pour intégrer la 1ère Compagnie de fusiliers marins commandos du lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer, il subit un entraînement intensif en Angleterre dans le château d’Achnacarry et obtient son béret vert.

Un des 177 !

6 juin 1944, 3h30 : les premières barges de débarquement accostent sur les plages de Normandie. La grande armada formée de 1213 navires de guerre, de 1300 navires marchands et de 4126 embarcations d’assaut fait face au Mur de l’Atlantique supposé rejeter toute invasion alliée. 156 205 soldats alliés débarquent sur cinq plages. Parmi eux, 177 bérets verts du commando Kieffer, seule participation terrestre de troupes françaises au Jour J. Richard Oliger, matelot, est l’un d’entre-eux. Intégré aux forces britanniques, il débarque à 7h25 sur la plage de Sword et s’engage dans les rues de Ouistreham derrière l’officier Lofi, un autre Mosellan, pour attaquer la casino de la ville, solide défense allemande armée de canons de 20mm. Après plus de trois heures de combats, l’intervention d’un char achève la prise héroïque du casino qui permet au 4ème Commando de poursuivre sa route et d’atteindre son deuxième objectif : relever la 6ème Aéroportée au pont de Bénouville gardé intact. En fin d’après-midi, c’est chose faite. Richard Oliger entre dans la légende des 177. Un héros ordinaire.

Légende de la photo : Richard Oliger (à gauche) de Hagondange

Laurent Laloup le vendredi 01 décembre 2006

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Photo :

Laurent Laloup le vendredi 01 décembre 2006

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Extrait de 

Guy de Villardi, comte de Montlaur appartenait à l'une des plus anciennes maisons de France. Son ancêtre Bernard II de Montlaur, seigneur de Vailhauquès, avait combattu avec Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse lors de la Première Croisade en 1096. Le berceau de la famille est Montlaur, un château du Xème siècle au nord de Montpellier en Languedoc. Guy de Montlaur était également brésilien par sa mère.
Écolier à Paris, il passait ses jeudis au Louvre où il retrouvait ses peintres préférés : Ucello, Mantegna, Ghirlandaio, Jérôme Bosch, Botticelli, Le Titien, Le Lorrain, Poussin, Ingres, Delacroix, Courbet, et parmi les Modernes, Kandinsky.

Guy de Montlaur étudia la philosophie à la Sorbonne, et la peinture à l'Académie Julian. Très tôt, tous les matins, l'étudiant allait monter à l'entraînement avec les jockeys de Maison Laffite.

En octobre 1938, juste après Munich, il commença son Service Militaire dans un régiment de Cavalerie à Sarguemines, près de la frontière allemande. Pendant la campagne de 1940, il fit partie d'une unité de reconnaissance 'Les Corps Francs' et participa à des raids en territoire allemand. Il rejoignit l'Angleterre et fut incorporé dans la Brigade des Fusiliers Commandos de la Marine, du Commando N°4 de Lord Lovat. Il débarqua le 6 juin 1944 en Normandie, à Colleville, près de Ouistreham. Tous les officiers ayant été blessés, il prit le commandement de sa section. Le 1er novembre 1944, il participa au débarquement allié de Walcheren, en Hollande et à la libération de Flessingue (Vlissingen). Le Capitaine Guy Vourc'h, son officier dit de lui : "Blessé à mes côtés, il refuse de se laisser évacuer. Son courage touchait à l'insolence ; il était humiliant pour l'ennemi : sept citations et la Légion d'Honneur à 25 ans."

A la Libération, Guy de Montlaur retrouva la peinture. Il se lia d'amitié avec Gino Severini qui le conseilla. En février 1947, il partit à New York avec sa famille et rencontra Walter Pach. Il étudia la peinture à l'Art Students League. En 1948 il rentra en France et s'installa à Nice. En mars 1949, sa première exposition individuelle eut lieu à la Galerie Lucienne Léonce-Rosenberg, rue Gay-Lussac à Paris. A cette époque, il fréquentait Chapoval, Atlan, Schneider, Soulages. En avril 1951 et en janvier 1954, il exposa à la Galerie Colette Allendy à Auteuil. Sa période Cubiste dura de 1949 à 1953-54.

1954 fut une année de transition. Guy de Montlaur s'installa d'abord à Fontainebleau, et quelques années plus tard à Paris. Son style évolua, il se mit à utiliser le couteau à palette, rompit les contours et les espaces. Il avait trouvé son style propre. Des années de technique et de pratique de l'Art Abstrait lui permettaient maintenant d'exprimer totalement sa passion intérieure, tandis que le rigorisme et la discipline cubistes lui apportaient un sens profond de la construction.
Il était possédé par la poésie : les titres de ses toiles furent inspirés par Apollinaire, Verlaine, Baudelaire, Valéry. Il ne pouvait vivre sans musique. Il rejouait constamment la même œuvre, le plus souvent de J-S Bach, pendant l'exécution d'un tableau : d'où les titres "Morgenstern" et "Es war ein wünderlicher Krieg". D'autres titres proviennent de ses souvenirs d'enfant en Anjou : "l'île", "La grande allée", "Ô saisons ! Ô châteaux !".

Son sens de la spiritualité dans l'art ("die Geistige in der Kunst", cher à Kandinsky) le mena à la solitude. Il trouva son refuge à Franval, dans la campagne normande où il peignit de 1975 à 1977. Guy de Montlaur mourut le 10 août 1977. Il demanda à être enterré à Ranville, premier village libéré de France, aux côtés de ses camarades de combat tombés 33 ans plus tôt.

Laurent Laloup le vendredi 01 décembre 2006

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Photo :

Sgt. Senee Jacques, matricule 1185 FN 43, N° badge 1405, débarque le 6 juin 44 en Normandie, au sein de la Troop 8 sous les ordres du Lt Lofi

Lieut. Bagot André, matricule 10802 FN 40, N° badge 135, débarque le 6 juin 44 en Normandie, au sein de la Troop 8 sous les ordres du Lt Lofi

Laurent Laloup le vendredi 01 décembre 2006

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Extrait de :  " En septembre 1944, Jean-Alexandre Oillic est logé à Sydney, au 137, Victoria street dans l’un des «Backpackers hostels» du quartier de Potts Point. C’est là qu’il meurt le 9 (ou le 11) septembre 1944. La date figurant sur sa tombe est le 9 mais la date officielle est le 11. Jean-Alexandre n’a que 21 ans. Les obsèques ont lieu le 14. La cérémonie religieuse est célébrée par le père Léon Chaize, un prêtre catholique, aumônier de la marine à Sydney. Il est enterré dans le carré militaire du cimetière de Rockwood . Ce sera seulement le 1er novembre 1944 que Roy Wood Willis, officier de l’état-civil du district de Sydney dans l’Etat de Nouvelles-Galles du Sud enregistrera son décès. La transcription de l’acte de décès sur les registres du Consulat de France à Sydney est datée du 13 octobre 1948, donc plusieurs années après la fin de la guerre. La transcription sur les registres de Vannes est effectuée le 11 janvier 1949. Lorsqu’on rechercha sa famille, son père et sa mère étaient décédés. Leur dernière adresse à Vannes était au n°16 de la rue de Bernus.
Depuis, oublié de tous, Jean-Alexandre Oillic, marin du général de Gaulle, mort pour la France, reposait dans le carré militaire du cimetière Rockwood de Sydney. C’est en 2002 qu’un guide de ce cimetière signala l’existence de sa tombe à M. Robert Michkine, président de l’Association France-Australie et des Anciens Combattants Français d’Australie. La solidarité entre anciens compagnons de lutte nous permet aujourd’hui de rendre hommage à un jeune dont la famille, originaire de Theix, vécut dans les villages de Kersapé et de Tenac. Il fut l’un des premiers compagnons de lutte du général de Gaulle.
« Le Triomphant a été l’un des premiers bâtiments armés par les Forces Navales Françaises Libres pour poursuivre la guerre aux côtés des alliés. Il a rempli avec succès les nombreuses missions d’escorte et de patrouille qui lui ont été confiées, en particulier dans le Pacifique où, le premier, il a porté le pavillon de la France combattante.
En janvier 1942, a effectué un raid audacieux, sans aucun soutien, à proximité des bases ennemies, afin d’évacuer les garnisons alliées dans les îles Nauru et Ocean qui furent peu après, occupées par les Japonais.
Tous à bord ont fait preuve au cours de cinq ans de guerre, dans des circonstances souvent difficiles et sous les climats les plus durs, de belles qualités de courage, d’endurance et d’énergie.»"

Laurent Laloup le vendredi 01 décembre 2006

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Extrait de : 

René BAUDEN est né à Waten près de Dunkerque en 1918. A la veille de la Seconde Guerre Mondiale il termine son service militaire en tant que caporal d'ordinaire (officier chargé du repas de la caserne). Quand la guerre est déclarée en 1939, Monsieur BAUDEN est envoyé au Liban sous protectorat français, dans le corps expéditionnaire. Il pose le pied au Liban à Beyrouth le 1er janvier 1940.

Se passe alors la "drôle de guerre". Le corps expéditionnaire avait pour ordre d'attaquer l'Autriche et l'Allemagne à revers ; l'ordre n'en sera jamais donné. Le 17 juin 1940, Pétain demande l'Armistice à l'Allemagne victorieuse en sacrifiant la France dans une paix séparée, chose que Monsieur BAUDEN ne sait que quelques jours après. Après l'allocution de PETAIN, De GAULLE exprime son désir de continuer la lutte lors de son appel le 18 juin 1940.



" Mon père a fait la guerre de 14-18 il n'y a pas de raison que je ne fasse pas la mienne".

C'est donc avec huit autres soldats patriotes qu'il traverse la Syrie, la Jordanie, la Palestine et enfin l'Egypte pour rejoindre la Royal Air Force. Ils sont accueillis au Caire à bras ouverts car le manque de combattants commence à se faire sentir. Bien que René BAUDEN occupait un poste de secrétaire de liaison au Liban, il est intégré comme radio-mitrailleur à la R.A.F. Son poste consiste à rester en liaison avec le sol et les autres appareils et à protéger son bombardier des chasseurs italiens ou allemands. Des notions d'anglais lui sont nécessaires pour assurer son poste, c'est pourquoi des cours lui sont donnés. Il fait partie d'un équipage français au sein du huitième escadron de la R.A.F. Il est fiché par la France de Vichy comme déserteur et, par crainte des représailles contre sa famille restée en France, il change son nom et prend la nationalité canadienne.
Etant en poste à Aden, il participe au blocus de Djibouti, et fait de nombreux raids contre les Italiens en Abyssinie (Ethiopie). Le 20 décembre 1941 il effectue une mission contre l'Afrika Korps de ROMMELL. De GAULLE rassemble ensuite tous les Français enrolés dans l'armée anglaise en créant les Forces Françaises Libres (F.F.L.). Monsieur BAUDEN est donc un F.F.L. et fait partie du groupe Lorraine.
Il décide avec quelques camarades de rejoindre l'Angleterre en passant par la Mer Rouge, l'Océan Indien, le Cap de Bonne Espérance. Leur bateau n'est jamais escorté mais, ni un sous-marin, ni un avion ennemi ne les a dérangés. Après ce périple de plus de 10 000 km, René BAUDEN pose le pied à Glasgow le 1er janvier 1943.

Il a pour navigateurs des personnalités telles que Romain GARY ou Pierre MENDES-FRANCE rappelé ensuite par le Général de GAULLE pour créer l'Assemblée Consultative d'Alger. Il participe aussi aux bombardements des rampes de V1 et de V2 (ce sont de petits avions remplis de bombes, réglés sur un cap avec une consommation d'essence calculée pour tomber sur l'objectif voulu). Ces rampes sont localisées grâce aux renseignements de la Résistance intérieure. Pour René BAUDEN c'est un grand sacrifice car il se voit obligé de bombarder son village d'enfance où se trouvent également des rampes de lancement.

Au cours d'une mission, le pilote et son co-pilote sont blessés et c'est Monsieur BAUDEN qui, grâce à un manche à balai secondaire réussit à ramener son B25 à la base. Ce fut une chance extraordinaire, Monsieur BAUDEN parle lui de la " Baraka " qui ne l'a pas lâché jusqu'à la fin de la guerre. Le 8 octobre 1943, il survole Paris en rase-motte avec son escadrille. Puis le 6 juin 1944 son bombardier fait partie de la plus grande mission aéronavale de toute l'Histoire. Le B25 frôle les vagues et évite les tirs croisés de la Marine Américaine et de la défense allemande pour protéger le débarquement américain à Utah Beach en larguant des bombes fumigènes.
Rentré en France avec son escadron en octobre 1944, il participe au rapatriement des prisonniers de guerre, des déportés et du ravitaillement de l'armée alliée. N'étant pas militaire de carrière, il quitte l'armée pour retrouver son poste de fonctionnaire aux PTT, où il retrouve une vie " tranquille ".

Laurent Laloup le vendredi 01 décembre 2006

Réponse :

On retrouve René Bauden dans le récit de Mendes France  et son portrait est aussi sur le site de l'Ordre de la Libération 

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Portrait

extrait de : 

" Chaque année, la France commémore l'anniversaire du 18 juin 1940, date de l'Appel aux armes lancé par le général de Gaulle. On avait besoin d'hommes et de femmes prêts à l'action et au sacrifice. Parmi ceux-là : Bruno Larat […] il fut affecté au cabinet du général [et] se porta volontaire pour l'organisation des réseaux d'action en France". Discours du général Kœnig, le 10 novembre 1960, lors de l'inauguration de la rue Bruno Larat, à Romans.

Bruno Larat est né en 1916, sa famille est implantée à Romans depuis plusieurs générations. Après sa licence en droit obtenue à Lyon en 1938, il prête serment et s'inscrit au barreau de cette ville. Mais la situation internationale ne lui laisse que le temps de quelques plaidoiries, la guerre va faire basculer sa destinée. Mobilisé en septembre 1939, Bruno Larat est volontaire pour l'armée de l'Air où il est affecté à Bordeaux-Mérignac. Le 18 juin 1940, a-t-il entendu l'appel du général de Gaulle ? Nous l'ignorons mais il ne peut se résoudre à l'Armistice, il falsifie un ordre de mission pour pouvoir se rendre à St-Jean-de-Luz où il embarque sur un bateau polonais dès le 22 juin 1940, jour de la signature de l'armistice. Il est l'un des tout premiers à rejoindre de Gaulle dans son premier QG londonien de St Stephen House. En choisissant de s'exiler pour agir, Bruno Larat prend le risque d'être incompris ou stigmatisé comme déserteur, il sera d'ailleurs rayé du Tableau du conseil de l'ordre des avocats du barreau de Lyon. Le jeune Romanais est affecté comme sous-Iieutenant dans la RAF mais des ennuis de santé l'obligent à devenir instructeur en octobre 1941. Au même moment, le BCRA (Bureau Central de Renseignements d'Actions) c'est à dire le " 2° bureau " du comité français de Londres, dirigé par le colonel Passy, crée sa section " Action ", il manque de personnel et recrute des volontaires pour des missions en France. Bruno Larat, impatient d'agir, rejoint alors l'état-major du général de Gaulle. A en croire le témoignage du général Koenig, il se serait également porté volontaire pour l'organisation des réseaux en France et aurait été, par deux fois, parachuté, près de Tours et dans la région parisienne. Le 5 octobre 1942, le jeune homme se retrouve chez André Philip, avocat au barreau de Lyon lui aussi, avec notamment Pierre Brossolette, pour un réunion sur la question de l'information et la propagande à destination de la France. C'est aussi à cette période qu'il rencontre Jean Moulin et bénéficiant de la confiance de ces hommes, s'apprête au début de l'année 1943 à prendre de lourdes responsabilités.

Bruno Larat, nommé capitaine, prend la direction du Centre d'Opération de Parachutage et d'Atterrissage (COPA) dont le rôle est de permettre le transport de personnalités entre la France et l'Angleterre, la réception des parachutages et des fonds destinés aux mouvements de la Résistance, aux journaux clandestins, aux partis, aux syndicats. Parachuté en France, en mars 1943, Bruno Larat, alias Luc ou Xavier, est de plus chargé de diriger les opérations dans la région lyonnaise. Il installe son bureau à Lyon, organise des équipes et durant trois mois assume ses lourdes responsabilités. Ainsi, il mène à bien plusieurs opérations. Par exemple, dans la nuit du 13 au 14 avril, sur le terrain " Marguerite " près de Macon, un passager est réceptionné, quatre sont embarqués pour un retour en Angleterre : Henri Queuille, Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Jean-Pierre Lévy (créateur du mouvement Franc- Tireur), Daniel Mayer (futur secrétaire général de la SFIO).

En mai 1943, de Gaulle, pour encadrer la Résistance intérieure crée le " Conseil National de la Résistance " dont la présidence est confiée à Jean Moulin.

La dernière opération à laquelle participe Bruno Larat est celle du 16 juin. Dans la semaine qui suit, c'est une vague d'arrestation à Marseille, le retournement par la Gestapo d'un agent de Combat. Quelques imprudences de la part d'autres résistants conduisent à l'arrestation du général Delestraint, chef de l'Armée Secrète. Il devient alors indispensable de réunir au plus vite les représentants de chacun des grands mouvements de la Résistance afin de trouver un successeur à Delestraint. Tel est entre autres, l'objet de la réunion de Caluire dans la maison du Dr Dugoujon, le 21 juin 1943. Jean Moulin y a convoqué André Lassagne, Raymond Aubrac, le lieutenant Aubry, le Colonel Lacaze, le lieutenant-colonel Schwartzfeld et Bruno Larat ; un huitième homme s'est joint à la réunion sans y être invité, René Hardy, responsable pour "Combat " de la "résistance-fer ". Vers 15 heures, les hommes de la Gestapo, sous les ordres de Klaus Barbie, investissent la maison. Ils frappent les personnes présentes avant " d'embarquer " la plupart vers le QG de la Gestapo à Lyon, où Jean Moulin et ses compagnons sont torturés. Bruno Larat est ensuite transféré au fort de Montluc où se poursuit l'interrogatoire sanglant mené par Klaus Barbie. Bruno Larat reste à Montluc jusqu'à la fin du mois d'août, puis est envoyé à Fresnes. Il est ensuite déporté vers le camp de Buchenwald : il trouve la mort le 5 avril 1944 à Dora dans le " Tunnel de la mort ", il n'avait que 28 ans.

Toutes les personnes qui l'ont connu s'accordent à lui trouver une personnalité rayonnante. " Il respirait la droiture, la détermination, la gentillesse et la délicatesse, c'était l'image même du héros " dit Catherine Fillon, historienne du droit à qui l'on doit la réhabilitation de la mémoire de Bruno Larat au barreau de Lyon. En 1960, lorsque la rue Bruno Larat est inaugurée à Romans sous la présidence du Général Koenig, ce dernier donne lecture d'un message du général de Gaulle : " Du fond du cœur, je m'associe à l'hommage que la ville de Romans va rendre à l'exemplaire mémoire du lieutenant Bruno Larat, qu'elle s'honore de compter parmi ses fils. A cet hommage, moi qui ai apprécié les éminentes qualités d'intelligence, de dévouement, de courage de ce jeune officier, j'ajoute le témoignage de mon fidèle souvenir ".

Laurent Laloup le vendredi 01 décembre 2006

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