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"... MORIN Henriette, épouse CODERCK.
Par elle-même.
Une de mes mission : sauvée par l’Angélus !
Entrée dans la Résistance en 1941, inscrite au groupe Turma-Vengeance en 1942 avec Marcel BAUDOT, Louis MAURY, et mon chef direct Hubert RENAUDIN habitant les Tuileries aux Baux Sainte-Croix (Eure).
Hubert RENAUDIN arrive vers le soir et dit à mon mari Charles CODERCK qu’ils iraient très tôt le lendemain matin à vélo, munis de pioches et de pelles creuser dans une prairie située à Prey (tout près de Saint-André de l’Eure) pour cacher les armes qui se trouvaient dans la camionnette d’Hubert qui possédait un laisser-passer permanent lui permettant de ravitailler tous les boulangers d’Évreux en fleurage et en sel.
Renée RENAUDIN et moi devions les rejoindre avec le repas de midi et le chargement d’armes parachuté quelques jours auparavant.
Presque arrivées à Prey, nous vîmes deux camions dont un allemand arrêtés sur la route. Un Allemand nous fit signe d’arrêter sur le côté et il repartit à son camion.
Renée et moi étions certaines d’être fusillées ou déportées, il fallait cacher notre détresse.
L’heure passait trop lentement : midi moins cinq minutes, le premier camion allemand démarre, deux Allemands s’avancent vers nous alors que l’angélus de midi sonne à l’église de Prey. L’Allemand consulte sa montre et nous fait signe de partir ; notre camionnette gazogène ne démarre pas. Avec la force du désespoir, j’ai poussé notre voiture, nous avons fait demi-tour et sommes rentrées chez Hubert et Renée RENAUDIN aux Tuileries.
Nous avons mis notre voiture au garage en prenant bien soin de refermer la porte à clef !, puis sommes rentrées dans la maison, le chauffage était éteint. Renée nous servit alors deux grands verres de Calvados, et bien qu’ennemies de l’alcool, nous les avons bus d’un trait, et nous nous sommes endormies à table.
Inquiets, nos maris frappent à la porte et Hubert dit : « il me faut ma voiture demain matin ».
J’ai eu une idée, mes parents possédaient une grande prairie avec un bâtiment occupé par plusieurs tonnes de pommes de terre pour l’alimentation des porcs.
De 22 heures à 6 heures le matin, nous avons œuvré pour déplacer les pommes de terre, déposer les armes et les recouvrir avec les pommes de terre. Vers 7 heures une bonne odeur de graines d’orge grillées nous attendait, le breuvage fut bienvenu.
Mes parents ignoraient tout de mes activités. Ce n’est qu’en 1945 que le commandant STOULS fit chercher le chargement.
Je ne sais pas ce qu’il est devenu."
TURMA VENGEANCE
en Eure Laurent Laloup le lundi 20 juillet 2020 Contribution au livre ouvert de Renée Marguerite Lardic épouse Renaudin Montrée dans le livre ouvert de 2 Marcel Marie Georges Baudot | 3 Louis Prosper Maury | |