Emile Jean Léon Tutenges - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Emile Jean Léon Tutenges



Naissance : 19 novembre 1902 - Tarbes (65)

Activité antérieure : militaire

Point de départ vers la France Libre : Afrique

Engagement dans la France Libre : en aout 1940

Affectation principale : Terre - Londres / BCRA

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : colonel

Décès à 86 ans - 14 février 1989 - Tarbes

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 580561

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 50664

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Emile Jean Léon Tutenges - son Livre ouvert !
 

" La mémoire de Renée "

Mon article "La mémoire de Renée" a été écrit le 4 janvier 2008 pour le quotidien " La Nouvelle République des Pyrénées " organe de "La Dépêche du Midi ". C'est à partir de l'interwiev de Jean Tutenges, fils du colonel Emile Jean Léon Tutenges, que j'ai pu transmettre ce témoignage pour les lecteurs des Hautes-Pyrénées.

Honneur aux Français libres !

Claude LARRONDE - Historien de Vic-en-Bigorre - Site personnel : 

Claude LARRONDE le mardi 31 janvier 2023 - Demander un contact

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Des services secrets pour la France. Du dépôt de la Guerre à la DGSE(1856-2013) De Gérald Arboit



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Laurent Laloup le jeudi 28 novembre 2019 - Demander un contact

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Hanoï, 1936 – Etat-Major du Commandant Supérieur (1)
Notice : Etat Major du général Verdier, Commandant Supérieur des troupe de l’Indochine.
Photographie prisedevant la Concession, le jour du départ du général Verdier le 11 janvier 1936.

Le recto de la photographie indique de gauche à droite :

Lieutenant Guiol
Capitaine Mingant
Capitaine Guichardot
Lieutenant Wernert
Commandant Bugeau
Capitaine Barbier
Lieutenant Colonel Le Bris
Capitaine Lefèvre
Colonel Aymée
Capitaine Tutenges
Capitaine Boitard
Général de Division Verdier
Capitaine Vallier
Lieutenant-Colonel Hary
Capitaine Sacquet
Capitaine Le Pulloch
Commandant Duchaussoy
Lieutenant Péguy
Capitaine Espiau
Commandant Sol

www.aavh.org 



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Laurent Laloup le dimanche 30 juin 2019 - Demander un contact

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Mon grand-père

T'es le plus genial des grandfather

Robin tutenges le lundi 21 février 2011 - Demander un contact

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Texte de la citation pour la Médaille de la Résistance du Lt. Colonel TUTENGES Emile

Officier ayant fait preuve du patriotisme le plus élevé. A rejoint le 18 juin 1940 les troupes continuant la lutte.
Faisait partie du petit groupe de français qui a préparé, puis, sous les ordres du Colonel LECLERC, réalisé la rentrée du Cameroun dans la guerre.
Chef d'État-Major des troupes du Cameroun, a contribué à l'organisation des premières unités des F.F.L. mises sur pied dans ce territoire.
Chef de mission en Nigéria, puis en Chine, a accompli une tâche particulièrement importante pour la libération des colonies françaises, en particulier de l'Indochine n'a cessé depuis le premier jour d'être un modèle de dévouement et d'abnégation consacrant tous ses efforts à la libération de la Patrie.

signé : Amiral Thierry D'ARGENLIEU.

Ref. B.O. du 17 mai 1946

Jean Tutenges le jeudi 25 février 2010 - Demander un contact

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Emile Tutenges

Mémoire du COLONEL TUTTENGES Premier Compagnon du Colonel LECLERC ayant débarqué à DOUALA dans la nuit du 26 Aout 1940

www.fondation-leclerc.com 

Laurent le samedi 28 novembre 2009 - Demander un contact

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de l'AEF vers l'Asie :

Soustelle Jacques‎ · ‎Envers et contre tout de Londres à Alger ( 1940-1942 )‎.

" A côté des grandes affaires, la Conférence avait aussi à statuer sur des questions de détail, et les comptes rendus de ses séances en fourmillent. Le Free French Relief aux Etats-Unis a recueilli 20.000 livres. On les affecte à acheter quatre avions sanitaires pour l'A.E.F. On crée un foyer du marin à Greenock, une maison de santé à Beaconsfield. On revient presque à chaque séance sur les mesures, à perfectionner sans cesse, contre les raids aériens. Le gouverneur général Brunot, en mission d'inspection à Tahiti, envoie des télé­grammes inquiétants . De New-York, Hervé Alphand demande à rejoindre les F.F.L. On fonde en Cornouailles une école française pour les enfants (trente garcens, soixante filles) des pêcheurs bretons ou boulonnais repliés. Closon, arri­vant d'Amérique, est affecté avec Rauzan aux services finan­ciers. Paul Antier, ancien député de la Haute-Loire, après avoir réussi une évasion aventureuse à travers l'Afrique, rallie les F.F.L. Le commandant Tutenges, que nous avons vu quitter l'A.O.F. vichyste, part pour Singapour. C'est toute la vie de la France Libre qui se reflète dans les réunions de la Conférence. "

laurent le lundi 07 septembre 2009 - Demander un contact

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Soustelle Jacques - Envers et contre tout de Londres à Alger ( 1940-1942 )

" Dés juin 1940, certains Français de l'A.O.F. avaient cherché à entrer en contact avec le général de Gaulle. L'administrateur en chef Louveau, qui commandait alors la Haute-Volta, réunit le 19 et le 20 juin, à Ouagadougou, le colonel Toccanier, commandant des troupes, les administrateurs, chefs de service, commerçants et anciens combattants. A mesure qu'il les interrogeait tous répondaient de même : il fallait pour­suivre la lutte et proclamer le ralliement du territoire à la France Libre. Deux jours plus tard. Louveau fit passer par la Gold Coast un message d'adhésion au Général. La plupart des officiers demandaient l'autorisation de rejoindre le territoire britannique voisin ; elle leur fut accordée par le général de Gaulle, et, de fait, officiers (1), sous-officiers et soldats européens de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou gagnèrent la Gold Coast au début de juillet. Des civils se joignirent à eux. Toutefois, le Général avait donné ordre aux fonctionnaires de demeurer à leur poste dans l'attente des événements. ...

(1) Parmi lesquels Lanrent-Champrosay, Tutenges."

laurent le dimanche 06 septembre 2009 - Demander un contact

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Claude Faure : Aux Services De La République - Du Bcra À La Dgse

" La France libre n'est reconnue par les autorités chinoises qu'en qualité de mouve­ment politique, ce qui implique une coopération limitée au renseigne­ment. Une mission militaire française (MMF) réussit tant bien que mal à s'installer à Tchong-King avec le commandant Tutenges, responsable de la branche « Chine» du Service de renseignements d'Extrême-Orient (SREO), et cinq officiers. La coopération entre les services chinois, le Central Investigations and Statistics Bureau (CISB) du général Taï-Li et le SREO vise deux objectifs. D'abord, obtenir le maximum d'informa­tions sur les forces japonaises en Indochine ; ensuite établir des contacts entre les SR des Forces françaises libres et les membres de l'armée indochinoise susceptibles de les rallier. Ainsi vont se nouer un certain nombre de contacts clandestins entre des fonctionnaires français en Indochine et des officiers et sous-officiers du Bureau de statistiques militaires (BSM) du colonel Maupin, anciennement Service de rensei­gnements intercolonial (SRI).
....
Au cours du mois de janvier 1942, le Service de renseignements d'Extrême-Orient (SREO), dirigé par le commandant Tutenges auprès de la mission militaire française (MMF) de Tchong-King, est renforcé par l'arrivée du commandant Coudrais, du capitaine Léonard et des jeutenants Soriano et d'Iribarne. Durant l'été, de véritables filières de renseignement commencent à fonctionner entre le SREO et le Bureau de statistiques militaires (BSM) installé à Hanoi, qui dispose également d'une antenne à Saigon : le Bureau des archives militaires (BAM). Le BSM est le service de renseignements du gouvernement général, pour l'instant aux ordres de Vichy, mais au sein duquel le capitaine Marcel Levain et le lieutenant Soclet ont décidé de travailler secrètement pour la France libre.
...
Durant l'été, le BSM de Hanoi passe sous la direction du colonel Charnier, remplaçant le colonel Maupin. Au cours du mois d'octobre, des membres du SREO établissent leurs premiers contacts avec deux officiers de renseignement de l'armée d'Indochine, les lieutenants Martin-Jarraud et Geneste, installés à Ta Lung. Deux mois plus tard, d'autres contacts sont établis avec des membres du BSM, tels que les lieutenants Lahalle et Pianelli. "

laurent le mardi 18 août 2009 - Demander un contact

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"The "means of rescue" soon appeared. They were men. At Chungking, where Chiang Kai-shek had moved his government, while continuing to fight the Japanese, a small Free French mission had been set up, consisting of Dr Bechamp and the explorer Guibaut, who was soon to be relieved by Professor Escarra; at Calcutta, the French Governor kept up contact with the British authorities. A rubber manufacturer, Francois de Langlade, had made contact with two planters from Malaysia, Mario Bogret and William Baze, hostile to the Vichy government. In Chinese Yunnan, two information officers, Major Tuttenges and Captain Milon, set up one of the best networks in the region, while the diplomatic counsellor of the pro-Vichy Governor-General Decoux, Claude de Boisanger, sent an emissary called Franqois to de Gaulle. Thus, little by little, the foundations were laid for a concerted effort.

From summer 1943, then, de Gaulle was able to draw up an Indo-Chinese strategy. The principles of this strategy were expressed in a declaration to the peoples of Indo-China, delivered in Algiers on 8 December 1943, which, while reaffirming the principle of French sovereignty in the peninsula, opened up prospects of collective development, in the form of a "tree and close association between France and the Indo-Chinese peoples".
The military means were beginning to be brought together in India, under the direction of General Blaizot, head of the "expeditionary corps", whose task it now was to bring Indo-China back to the Free French side. Then, in August 1944, de Gaulle sent a close confidant to Indo-China, Francois de Langlade, whose mission was to contact Admiral Decoux, the High Commissioner appointed by Petain. But, when the Free French envoy proposed that Indo-China should be brought over to the side of the Allies, Decoux replied that if Indo-China were to be brought back into the French orbit it would be better employed improving their relations with Japan, which had no hostile intentions and hoped in the long term to use the French to negotiate with the Americans and British.

By trying to come to an agreement with Decoux, the General was in fact breaking with what had seemed to be an article of faith with him: the men of Vichy were all the same, they would pay any price to keep their jobs. For once, he tried to compromise and failed pitifully.
On 9 March 1945, in the late afternoon, an event occurred that de Gaulle had foreseen, but which nevertheless upset his military and political plans: the Japanese took over all forms of power in the Indo-Chinese peninsula, interning French civil servants and soldiers and massacring all those who tried to resist. The French presence in Indo-China being thus reduced to nothing, the Japanese set up in the various capitals (Hue, Phnom Penh, Luang Prabang) governments declared to be "independent" and which were, in fact, more so than has often been said.

Extract from “DE GAULLE The Ruler: 1945-1970”, Written by Jean Lacouture. Hartnolls Limited, Bodmin, Cornwall. Great Britain, 1991. "

www.franceattraction.com 

Laurent Laloup le samedi 12 juillet 2008 - Demander un contact

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LES FERS DE L'ESPOIR de HETIER DE BOISLAMBERT

" Liste nominative du détachement venant du Nigera britannique et débarqué à Douala (Cameroun) dans la nuit du 26 au 27 août 1940
Colonel Leclerc de Hauteclocque Philippe
Commandant Hettier de Boislambert Claude
Capitaine Tutenges Emile
Lieutenant Denise François
Lieutenant Fougerat Henri
Lieutenant Quilichini Robert
Lieutenant Son Jean
Aspirant Penanhouat
Adjudant-chef Drouihl
Margis-chef Bezagu
Sergent Fratacci Philippe
Sergent Frizza Henry
Margis de Bodart Jacques
Sergent Civel Armand
Sergent Lacroix
Caporal-chef Thevenet Fernand
Caporal Arnal Henri"
Caporal Laumonier Paul
Caporal Martin Jacques
Caporal Hugues Henrida
Révérend Père Dehon Emile
Soldat Lavigne Noël
Soldat Mercier Eugène
Soldat Moser Ernest"

Laurent Laloup le vendredi 28 mars 2008 - Demander un contact

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Du capitaine de Hauteclocque au général Leclerc 

"Liste des membres du détachement débar­qué à Douala dans la nuit du 26 au 27 août 1940 : colonel (en réalité chef d'escadron) Leclerc ; commandant (capitaine) de Boislambert ; capitaine Tutenges ; lieutenants Denise, Fougerat, Quilichini, Son ; aspirant Penhanhout ; adjudant-chef Drouilh ; maréchal des logis Bezagu de Bodart ; ser­gents Eratacci, Frizza, Lacroix, Civel ; caporaux Thévenet (administrateur de la France d'outre-mer), Arnal, Laumonier, Martin, Hugues, Dehon (père du St-Esprit) ; trois soldats."

L. Laloup le dimanche 09 mars 2008 - Demander un contact

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Renée Tutenges

" La mémoire de Renée 

L'histoire de la Bigorre est faite, aussi, du témoignage d'hommes et de femmes qui ont marqué, par leurs actions et leur courage, la grande histoire de notre Pays.
Le 2 septembre 1945, Hô Chi Minh proclame l'indépendance du pays et l'avènement de la République démocratique du Vietnam sur la place Ba Dinh, à Hanoi. En 1946, les troupes françaises se réinstallent en Indochine. Hô Chi Minh craint une mainmise de ses voisins chinois et se montre disposé à composer avec les Français.

Le Haut-commissaire Jean Sainteny et Hô Chi Minh signent, le 6 mars 1946, les accords qui reconnaissent un État libre du Vietnam au sein de l'Union française. Au mois de mai 1946, Emile Tutenges, mari de Renée, accompagne le président Hô Chi Minh, son premier ministre, Pham Van Dong, venus préparer la conférence de Fontainebleau - juillet-août 1946 - qui doit préciser les contours de l'indépendance de l'Indochine et Vo Nguyen Giap, son ministre de la Sécurité.

Né à Tarbes et bien connu des habitants de Caixon d'où sa famille est issue, le lieutenant-colonel Tutenges a reçu pour mission, le 27 mai 1946, "d'accompagner la Délégation Vietnamienne". Le voyage à Paris se fera par avion, le 31 mai 1946.

Aujourd'hui âgée de 83 ans, Renée Tutenges se souvient et nous entraîne avec fraicheur et sincérité sur une époque troublée en quête d'une figure légendaire dont l'amitié marquera sa vie (1). "Nous logions à l'hôtel du Louvre. Je dînais au côté du président Hô Chi Minh et la délégation qui l'accompagnait".

Au restaurant de l'hôtel, Hô Chi Minh et Pham Van Dong sont chaleureux et pro-français, Giap est fermé, distant et antipathique, en désaccord fréquent avec son président. Les préparatifs de la future conférence se passent dans un excellent climat. À l'heure du voyage retour, la délégation Vietnamienne craint que l'appareil ne soit saboté et décide de l'accomplir en bateau, sur le "Dumont Durville".

Le périple durera un mois. Escales à Port-Saïd, Djibouti où le président Hô Chi Minh offre à Renée trois magnifiques orchidées cueillies au jardin de la ville, visite de la baie d'Along et arrivée à Haïphong. De là, la délégation prend le train jusqu'à Hanoï. Hô Chi Minh place le lieutenant-colonel à côté de lui, près de la portière, et Renée de l'autre côté, près de la fenêtre. À chaque station, les époux Tutenges reçoivent beaucoup de fleurs. Emile Tutenges est autorisé à se montrer ostensiblement à la portière.

À travers cet hommage voulu par "Hô", Renée est certaine de sa volonté d'éviter une guerre. Arrivé à Hanoï, le couple est installé chez le ministre Nguyen Kim Haï, membre du gouvernement. L'accueil de l'épouse est excellent. Fille de mandarin chinois, élevée au couvent des Oiseaux, à Hanoï, elle met en pratique les préceptes de la religion boudhiste.

Hô Chi Minh met à la disposition de Renée un coolie-pousse qui vient la chercher, tous les matins, et lui sert de guide pour faire ses courses et découvrir la ville. Plus tard, c'est un chauffeur, avec automobile, qui assure ce service. Renée et son mari rencontrent le Président deux fois par mois, chez lui, et se rendent aux invitations publiques de la Présidence. "Hô" invite le couple Tutenges à prendre le thé et les invite : "Venez quand vous voudrez, vous n'avez pas besoin de vous annoncer".

"Hô" a une petite taille et des yeux vifs qui lui font un regard pénétrant. Il est habillé d'un complet en toile beige, à l'occidentale. Ce n'est que plus tard, qu'il endossera la tenue vietnamienne. Rien ne trahit l'accent étranger dans son français. C'est vrai qu'il est imprégné de notre culture et qu'il a vécu et travaillé comme photographe, à Paris. Renée a admiré cet homme courtois "Il était généreux et avait un contact facile avec les gens. Jamais une réflexion désagréable. C'est un homme que j'ai beaucoup aimé d'amitié".

Georges Thierry d'Argenlieu, Haut Commissaire de France et Commandant en Chef pour l'Indochine, est basé à Saïgon. Au mois d'août 1945, le général de Gaulle l'a décidé de quitter, momentanément, l'ordre des Carmes. Emile Tutenges assure la liaison entre le président "Hô", à Hanoï, et l'amiral. Il fait fonction de directeur de cabinet au service du Haut Commissaire. Renée vit dans l'intimité du président Ho Chi Minh qui a eu trois enfants et a été mariée à une Chinoise, restée là-bas. Elle-même, attend des jumelles qui naîtront l'année suivante.

Un jour, le chauffeur annonce à Renée Tutenges qu'il ne viendrait plus la chercher car les événements survenus à Haïphong allaient atteindre Hanoï. La nouvelle est aussitôt communiquée au lieutenant-colonel qui alerte sa hiérarchie. La troupe est consignée. Renée rend une dernière visite au président Hô Chi Minh et lui annonce son prochain départ : "M. le Président, je vais vous quitter…". "Hô" lui répond : "Attendez !" et il quitte la pièce de réception. Il revient avec un magnifique oreiller brodé, confectionné sur les Hauts plateaux. "Hô" lui prend la main et déclare : "Vous le savez, vous, que je voulais la collaboration". Renée : "Mais, vous la voulez toujours cette collaboration ?"Hô Chi Minh, un peu accablé : "Ah ! madame, cette politique…". "Hô" la raccompagne jusqu'à la porte d'entrée. Dans le parc, Renée aperçoit des tranchées et questionne, naïve : "Tiens, M. le Président, vous faites des travaux ?". Le Président éclate de rire : "Ah ! Ma petite amie - Renée est de petite taille - Au revoir, vous permettez que je vous embrasse ? Oui, bien sûr, avec plaisir" ajoute Renée. Et le président Ho Chi Minh de lui donner l'accolade.

Quel est l'événement qui a provoqué ce départ hâtif de Renée ? Le 19 novembre 1946, une fusillade s'est produite dans le port de Haïphong entre une jonque chinoise et la douane française. À bord de la jonque, des nationalistes vietnamiens transportent de l'essence de contrebande. La fusillade dégénère et fait vingt-quatre morts dont le commandant Carmoin qui s'avançait vers eux avec un drapeau blanc.

C'est le début de la première guerre d'Indochine. Sous les ordres de l'amiral d'Argenlieu, l'artillerie de marine bombarde le port de Haïphong, le 23 novembre, provoquant un "casus belli" irrattrapable. Le bilan : au moins 6.000 morts. Le 19 décembre suivant, Hô Chi Minh et son parti, le Vietminh, lanceront une offensive générale contre les Français.

Renée est rentrée dans son appartement, près de la Citadelle. De rage, elle a piétiné le bel oreiller brodé ! Un matin, vers neuf heures, elle paresse sous la moustiquaire et, tout à coup, sent une présence. Elle aperçoit le coolie qui a rejoint les tueurs ou les patriotes, elle ne sait encore quel qualificatif lui accorder : "Ah ! C'est toi…" Et l'homme de disparaître aussitôt. Elle pense qu'il est venu l'assassiner et qu'elle doit au président d'avoir gardé la vie sauve, ce jour-là.

C'est lui qui a passé des ordres stricts pour la protection du couple Tutenges. Le lieutenant-colonel a dégoupillé quelques grenades pour Renée et lui a appris le maniement d'un petit revolver, mais que peut-on faire dans ces habitations que l'on ne ferme pas. Brutalement, les artisans locaux : coiffeurs, tailleurs, etc. refusent de servir "l'occupant".

Et puis c'est l'épreuve. Le couple Tutenges est empoisonné par une plante vivace et toxique, aux pétales blanchâtres allongés, du nom de "Datura stramoine". Il semble que la cible soit Emile Tutenges. Mais le lieutenant-colonel est doté d'une constitution robuste. C'est la frêle Renée qui souffre de troubles de la vue et de vertiges. Il faut l'hospitaliser à la clinique de Hanoï. Elle est évacuée, en France, où l'on diagnostique l'empoisonnement et les effets ravageurs de l'atropine. Sa faiblesse lui interdira toute activité pendant deux ans.

Plus jeune lieutenant-colonel de l'Armée française, à 37 ans, Emile Tutenges "qui ne disait jamais rien, à personne" a quitté l'Indochine mais a continué de servir dans les Services secrets militaires. Lui, qui fut le compagnon de l'avant-première heure du général de Gaulle, Claude Hettier de Boislembert et l'ami du maréchal Leclerc et de Jean Sainteny, Haut-commissaire en Indochine, a quitté définitivement notre théâtre d'ombres, le 14 février 1989.

Native des Pyrénées-Orientales, Renée se souvient avec nostalgie de l'escale de Djibouti, chez le gouverneur, où, assise à côté de Ho Chi Minh, elle laissa tomber, par maladresse, son mouchoir qu'elle ne quittait pas - il faisait si chaud - essaya de le rattraper et glissa sous la table au grand désespoir du Président qui, malgré tous ses efforts, ne put empêcher cette chute burlesque. Le cocasse de la situation était palpable nous assure-t-elle.

Décédé en 1969, Hô Chi Minh est déifié et placé dans un mausolée. Un jour, en veine de confidences, il avoue à Renée : "On dit que je suis communiste. Je ne suis pas communiste !".

(1) Entretien réalisé le 4 janvier 2002 et communiqué par Jean Tutenges, son fils, que je remercie vivement."

Laurent Laloup le samedi 12 janvier 2008 - Demander un contact

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L'Empire écartelé de J.-M. de la Gorce

" Le colonel Tutenges, le lieutenant Léonard, le lieutenant Soclet, furent les premiers responsables français libres chargés du renseignement sur l'Indochine et la section indochinoise des services de renseignements britanniques en EO étaient dirigée par Langlade lui-même qui était, en même temps, l'un des délègués nommés par de Gaulle.
Le capitaine Levain et le capitaine Milon comptèrent parmi les principaux organisteurs des activités de renseignement à l'intèrieur même des territoires indochinois"

Laurent Laloupl le samedi 12 janvier 2008 - Demander un contact

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Emile Tutenges

Délégué-adjoint de la France libre en Malaisie
Chef de la Mission militaire
"...envoya Langlade accomplir une mission clandestine en Indochine ..."
Source : L'Empire écartelé de J.-M. de la Gorce

Laurent Laloup le samedi 12 janvier 2008 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mardi 31 janvier 2023

 

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