France Charles Antoine Marrier d'Unienville - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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France Charles Antoine Marrier d'Unienville



Naissance : 5 juillet 1917 - Beau-Bassin, Ile Maurice

Point de départ vers la France Libre : Orient

Engagement dans la France Libre : Madagascar en janvier 1943

Affectation principale : Terre DFL - Moyen Orient /

Décès à 86 ou 87 ans - 2004 -

Frère d'Alix Marrier d'Unienville 

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 396125

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 34408


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France Charles Antoine Marrier d'Unienville - son Livre ouvert !
 

"ILS ÉTAIENT deux résistants par l'action et par la parole. Ils sont deux Mauriciens à citer en exemple. France Marrier d'Unienville et de Lise de Boucherville-Baissac sont décédés respectivement les 13 et 28 mars. Le premier à 87 ans, la seconde à 98 ans. Ceux qui les ont connus gardent d'eux des souvenirs dominés avant tout par la modestie. Ils appartenaient à cette génération qu'on avait cru insouciante parce qu'elle avait, notamment à l'Université d'Oxford, signifié qu'elle ne se battrait pas pour le roi et la patrie malgré le monstre apocalyptique qui surgissait sous ses yeux, Adolf Hitler. Ceux qui l'avaient cru reçurent le plus cinglant démenti de cette même jeunesse où l'on distingue quelques Mauriciens qui se jetèrent, au premier rang, parmi ceux qui laissèrent là leurs études ou leur famille pour aller se battre. Lise de Baissac, née aux Plaines-Wilhems (Mangalkhan qui deviendra Floréal) en mai 1905, partit pour la France en 1919. A 14 ans, elle parlait déjà suffisamment l'anglais pour se considérer bilingue. Elle consolida cet avantage par une éducation en partie anglaise. Puis elle travailla à Paris jusqu'à ce que l'invasion la pousse vers la Dordogne, en 1940, l'Espagne, le Portugal, Gibraltar. Ce fut aussi le trajet de Maurice Paturau et de tant d'autres gaullistes. Elle avait rejoint son frère Claude à Gibraltar et ils gagnèrent l'Angleterre. Claude entra dans la SOE et signala la présence de sa soeur à Londres. Recrutée par le SOE section F, elle se prépara à partir pour la France occupée : entraînement à Beaulieu. Le commandant de l'école spéciale la trouva: "Intelligent, extremely conscientious, reliable and quite imperturbable." On l'enrôla comme FANY (First Aid Nursing Yeomanry), simple couverture. Elle sauta en parachute au-dessus de la Loire et se dirigea sur Poitiers pour y créer le réseau Artist. Elle prit un petit appartement en ville, choisi de sang-froid à côté du quartier général de la Gestapo, sous le nom de Irène Brisse. Elle parcourut la campagne à bicyclette, recherchant les pistes sommaires d'atterrissage et de parachutage. Sans radio, elle devait se rendre à Paris ou auprès de son frère Claude, agent secret à Bordeaux, pour communiquer avec Londres et se renflouer financièrement. A Paris elle réactiva des réseaux mis à mal par la trahison de quelques agents. Au printemps 1943 elle fit la liaison entre les réseaux Scientist, Prosper et Bricklayer. Lorsque la Gestapo réussit à les démanteler, elle s'en tira bravement et calmement. En août elle regagna Londres avec son frère Claude par avion Lysander venu les prendre dans un champ. En s'occupant d'entraîner les nouvelles recrues, elle se cassa une jambe en sautant. En avril 1944, elle regagna la France en Lysander, sous le nom code de Marguerite. Elle travailla comme courrier pour le réseau Pimento à Toulouse. Ici Lise de Baissac se heurta au leadership socialiste militant dont elle trouva les buts plus politiques que patriotiques. Transférée auprès de son frère en Normandie où le réseau Scientist s'était reconstitué, et armait le maquis en prévision du débarquement, au jour J elle se trouva à Paris. Elle mit trois jours pour regagner son réseau. Alors que les Alliés se battaient sur place à Caen, Scientist minait les routes et coupait les communications ferroviaires et téléphoniques. Elle reliait les groupes du réseau, à bicyclette, couvrant parfois plus de 60 kilomètres en un jour, transportant des armes ou des explosifs, relayant des instructions concernant les objectifs. Elle organisa des groupes de sabotage utilisant des tyre-busters. Elle prit part à plusieurs attaques de colonnes ennemies. Elle faillit se faire prendre alors qu'elle transportait des pièces de rechange pour la radio ainsi que des codes, le tout sanglé sous ses vêtements. Un soldat allemand l'arrêta, la palpa poliment et ne sentit rien que de très féminin. Une autre fois elle trouva son appartement réquisitionné et occupé par des soldats allemands. Dans sa chambre l'un d'eux était assis sur son sac de couchage en soie de parachute. Dans l'office le buffet laissait voir trois sacs de bonbons anglais. L'officier allemand lui jeta un regard soupçonneux, ferma le buffet et lui tendit la clef. Elle ramassa ses affaires et s'en alla, le nez en l'air avec le plus grand calme, pour revenir deux jours après que les occupants eurent évacué les lieux. Elle regagna l'Angleterre en septembre 1944. Elle y resta jusqu'à sa démobilisation. Elle prit part à la parade du VE Day et elle fut reçue à Buckingham Palace. MBE à titre militaire en 1945, chevalier de la Légion d'honneur au même titre, Croix de Guerre avec palme. Elle épousa Gustave Villameur, artiste peintre et décorateur, et elle vécut à Marseille et St Tropez. Les historiographes du SOE prennent plaisir à signaler que "slimly built, she retained her elegance and poise into great old age". "La Maison de France" France d'Unienville est né en juillet 1917 à Beau-Bassin. Il quitte Maurice pour un premier voyage en France en 1920. Il va s'établir en France en 1927 mais il revient avec son père en 1934-1935. En 1940, il est en France. En juin, il gagne l'Angleterre avec sa mère et sa soeur Alix. Cette dernière et lui-même se trouvent, en juillet, parmi les premiers aux côtés du général de Gaulle. France entre dans la branche Free French de l'Intelligence Service. Son chef est le commandant Honoré d'Estienne d'Orves (1901-1941) qui lui confie la tâche d'organiser à Maurice un poste secret de radio à des fins de propagande. Il est appelé à Carlton Terrace Gardens pour en discuter avec le général. Rendu sur place, il se donna d'abord une couverture en fondant La Maison de France qu'il logea dans l'immeuble en ciment armé, situé contre l'église Sainte-Thérèse. La présidence d'honneur revint à Sir Bede Clifford (H. E. Capt. The Hon.) suivi du chef d'Escadron Max Barré, Délégué du Général de Gaulle, et de Sa Grâce l'Archevêque-Évêque, Mgr James Leen : l'Angleterre, la France Libre et l'Église. L'on trouve parmi les membres d'honneur de nombreux Honorables : A. I. Atchia, S. Fouquereaux, A. Gellé, A. Gujadhur, R. Hein, P. Hugnin, E. Laurent, J. Leclézio, T. Mallac, S. Moody, A. Nairac, P. Raffray, M. Robinson, 66 membres d'honneur (dont Lai Tong) et 891 membres honoraires. Toute l'île Maurice est représentée sur la brèche. "Le 21 mai 1941, écrira Arthur Martial, sous le signe de la Croix de Lorraine, La Maison de France ouvrait ses portes au public, ouvrait son coeur à tous les éprouvés de la guerre." Le Recueil-Souvenir publié après la guerre contient les pièces d'archives retraçant les activités de La Maison dont une photo de ce fanion offert par elle le 9 septembre 1941 au détachement mauricien des F. F. L. qui devait servir successivement sous les ordres des généraux Koenig, Brosset et Garbay. Après avoir accompagné le détachement aux campagnes de El Alamein, Tunisie, Italie, France et Allemagne, ce fanion, attaché à l'avant d'un véhicule blindé par le maréchal des logis André Loyseau, devait figurer au défilé de la Victoire à Paris, le 18 juin 1945, et être remis à La Maison de France par André Loyseau le 9 décembre 1945. La création de ce détachement était l'ouvrage de France d'Unienville agissant en étroite collaboration avec André Loyseau. Mais là n'était pas sa mission. Pas plus que la publication d'un livre illustré par Max Boullé, les Dialogues d'un temps troublé, achevé d'imprimer par Thomy Esclapon le 30 décembre 1942, où il proclamait sa foi en tout ce que représentait la France Libre : "Nous avons perdu une bataille et le fait de perdre une bataille n'est pas une preuve de décadence. Les peuples n'entrent en décadence que lorsqu'ils acceptent une humiliation. Un peuple résigné est déjà un peuple mort." Lorsque le livre parut en 1943, France d'Unienville avait déjà quitté l'île, mission accomplie.Hector Paturau lui envoya un télégramme à Brazzaville : "Premières épreuves votre livre exposées à Soirée Quatorze juillet. Très amical souvenir de tous qui ont particulièrement pensé à vous ce soir-là." En fait il ne tiendra une copie de son livre entre ses mains qu'en 1995 ! Il s'adressa aussi aux auditeurs de Radio Maurice - le MBS - au cours des courriers radiophoniques de La Maison de France : "Je voudrais vous parler ce soir de la France malheureuse et de ses derniers défenseurs. Je voudrais vous dire la raison pour laquelle les Français encore libres ont pris les armes." Pour ces services à la MBS, il recruta Marguerite Labat. Cela aussi faisait partie de ses activités secondaires. Sa vraie mission était celle que lui avait confiée d'Estienne d'Orves. Dès son arrivée ici, il rencontra le gouverneur, Sir Bede Clifford, pour lui exposer le but de sa présence dans l'île : diffuser des programmes de la France Libre vers Madagascar et la Réunion, programmes dont le contrôle resterait la responsabilité des Français libres, les Britanniques conservant un droit de regard sur le policy du poste. De toute façon, il allait travailler en étroite collaboration avec Edward Twining et l'un de ses assistants, le capitaine C. A. "Tony" Richards du Bureau de l'information - en réalité centre nerveux de l'Intelligence Service dans l'océan Indien dont Twining était le chef. Le côté technique consistait en un poste émetteur de puissance suffisante, installé dans une maison située dans les champs de canne de Highlands S. E. par deux ingénieurs, l'un envoyé de l'Afrique du Sud, l'autre par les services de la France Libre. Il ne fallait en aucun cas trahir, techniquement ou autrement, la position géographique du poste (YP3). Pour cette raison, il fallait trouver des speakers dépourvus d'accent mauricien. France d'Unienville recruta Max Moutia, Amédée Poupard, Eva Cayeux et Henriette Boullé ainsi qu'un Malgache dont il faudrait retrouver le nom. Les résultats apparaissent en deux lettres qu'on peut offrir aux lecteurs de l'express sans les traduire. La première du 2 septembre 1942, de Twining à H. Paturau : "(D'Unienville) has tackled a difficult and onerous task. He had to build from nothing and the first few months were very disheartening owing to the repeated technical difficulties met with. Quite undaunted Mr d'Unienville by hard work, perseverance, intelligence and ability has played a leading part in making Radio France Libre d'Outre Mer one of the most efficient propaganda broadcasting stations in the Southern hemisphere." La seconde du 28 août 1942 de C. A. Richards adressée au Press Office à Vacoas : "Since Lt. Montocchio's departure last December I have maintained close touch with Mr d'Unienville, and have a very great admiration for the work which he has performed. He has maintained on the air programmes, amounting to three hours daily, of a uniform excellence. In order to do so, he has had to balance news, propaganda, and entertainment in such a way that the vitality of the post France Libre d'Outre Mer should be maintained; and he has had to ensure that the interest of listeners should be held, and that it should not be lost as a result of over-violent or tactless propaganda. This was not an easy task; but as the result of a year's experience I can certify that Mr d'Unienville has been very successful. He has nursed the artistic temperament of Mr Max Moutia into maintaining a very high standard of musical programmes; and he has coaxed Mr Amédée Poupard into revealing the heights of his histrionic ability, as a speaker and as an actor. Almost all the news, and the bulk of the propaganda, has come from Mr d'Unienville's pen: and these most vital parts of the programmes have been maintained, day in and day out, at a uniformly high level. Every report that we have received has indicated that Mr d'Unienville's programmes have been consistently popular with all types of listeners. A radio could not receive a better tribute than the imposition of deliberate jamming, such as Governor General Annet ordered between September 1941 and January 1942; and it may fairly be said that it was Mr d'Unienville's intelligence and steadfast devotion to duty which was responsible for the following satisfactory news items which appeared in the English Daily Sketch shortly after the occupation of Diego Suarez : "We can now reveal that Radio Propaganda played a big part in the quick surrender of Madagascar. For weeks before the attack the British and South African Radios poured out, in French and also in Malgache, the facts about the Axis pressure, Japanese atrocities and Laval's prospective surrender of the Island. The result was that native troops deserted the French, the native population accepted the British as deliverers and the French defenders were too disheartened to carry on. This is believed to have been the most successful British Propaganda of the war." Après l'occupation de Madagascar la France Libre dirigea France d'Unienville vers des missions à Brazzaville et au Caire avant de l'accréditer comme correspondant de guerre en Asie du Sud-Est. La paix signée, il effectua de nombreux reportages. En 1948, il reçut la charge du service de presse lors du blocus de Berlin, puis du référendum pour la Constitution de la 5e République. Il créa et dirigea pendant plus de 30 ans le Centre de documentation internationale. Il avait épousé Françoise Pré dont il eut une fille Isabelle. En 1997, pour ses 80 ans, il publia Les Perles Noires de l'Histoire, des Sciences et des Arts où il "tente essentiellement de sélectionner les déclarations catégoriques, les volte-face cyniques, les fausses assurances qui ont influencé l'histoire et la science et par voie de conséquence la vie de chacun de nous" en résumé (c'est) un plaidoyer strictement objectif pour la Raison et le Coeur contre l'absurdité et le fanatisme." Il n'est pas possible évidemment de tout citer, et pourtant. Arrêtons-nous seulement à ces deux pensées sur l'Avenir, réminiscences de la Seconde Guerre mondiale : "La forme de la vie allemande est définitivement fixée pour les mille ans à venir !" Adolf Hitler (1889-1945). Proclamation à Nuremberg après le référendum du 19 août 1934 lui donnant 88 % des voix. Le 3e Reich a duré 12 ans et trois mois. Il s'est terminé le 8 mai 1945 à 2 h 41 du matin, dans une petite école en briques rouges de la banlieue de Reims, par la capitulation totale et sans condition du pays qui a été entièrement occupé par les Alliés. "Un millier d'années passeront sans pouvoir effacer la culpabilité de l'Allemagne." Hans Frank (1900-1946), ancien gouverneur de la Pologne avant d'être pendu après le procès de Nuremberg. Frank, "le bourreau de la Pologne" fut un des seuls accusés du procès des criminels de guerre nazis à reconnaître ses crimes et à demander à Dieu de lui accorder miséricorde. Raymond D'UNIENVILLE"

www.lexpress.mu 

GR 16 P 161376 | DE BAISSAC épouse VILLAMEUR (Lise) | 1905-05-11 | |

Laurent Laloup le mardi 01 février 2022 - Demander un contact

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"... En 1941, France Libre d’outre-mer, une radio clandestine, se met en place sur l’île Maurice. Un émetteur d’occasion d’un kilowatt est acheté à la radio sud-africaine. C’est une initiative de Henri Montocchio et François d'Unienville. Elle est située près de la sucrerie de Highlands et émet sur ondes courtes dans la bande des 41 mètres. Cette station qui peut diffuser jusqu’à trois heures par jour est animée un speaker, Amédée Poupard aidé pour tout ce qui est musical de Max Moutia. François d'Unienville s’occupe d’écrire les textes des infos..."

Laurent Laloup le mercredi 15 novembre 2017 - Demander un contact

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"... Fondée le 21 mai 1941, par un petit groupe de Mauriciens de descendance française, à un moment où la lutte paraissait vraiment sans espoir pour les Alliés, la « Maison de France » s'organisa pour former un centre de renseignements, d'accueil, de bienfaisance et de propagande de nature à aider, symboliquement sans doute, mais à aider tout de même, la grande cause des Alliés par les faibles moyens dont elle disposait. C'était évidemment beaucoup de présomption, mais l'inspirateur de ce mouvement, France Marrier d'Unienville, lui insuffla une telle confiance que ce groupement marcha résolument de l'avant. ..."

www.france-libre.net 

Laurent le jeudi 12 novembre 2009 - Demander un contact

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François..

"François Charles Antoine dit France Marrier d'Unienville (1917-2004)"

Source :www.lemauricien.org 

Laurent Laloup le vendredi 18 mai 2007 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mardi 01 février 2022

 

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