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LE CINEMA DE GRAND-PERE - MEMOIRES DE HENRI-DIAMANT-BERGER
COPYRIGHT : JEROME DIAMANT-BERGER (A USAGE STRICTEMENT NON-COMMERCIAL)
"...La guerre n'est pas un sujet de film en soi, mais fournit un cadre et un fond à des sujets particulièrement dramatiques en plaçant des personnages dans des situations fortes et exceptionnelles. Lorsque j'arrive à Hollywood dans les premiers jours d'Octobre 1940, tous les studios étudient fiévreusement des sujets se déroulant pendant la guerre, ayant trait à la guerre. L'occupation de Paris est un thème qui séduit particulièrement les auteurs et les producteurs. Mon problème est de les intéresser à donner dans leurs films sa place légitime à la France Libre, même si cela devance la réalité et lui attribue plus d'importance qu'elle n'en a encore. Je ne peux intervenir officiellement ni même officieusement, et au début, ma tâche est, sinon difficile, au moins compliquée. Auteurs , metteurs en scène, producteurs, sont favorables en principe aux idées que je suis venu défendre, mais comment les aborder utilement. Je vais demander conseil à Myron Selznick qui me propose, depuis l'an dernier, de devenir mon impresario. Il est surpris que je ne cherche pas une situation bien rétribuée de metteur en scène ou de producteur associé....
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Il se monte aux Etats Unis une association des amis de la France Libre, qui s'intitule "France For Ever", (France pour toujours - France quand même). L'animateur, pour la Californie du Sud, est Paul Périgord, Français de naissance, devenu professeur, puis doyen de l'Université de la Californie du Sud (UCLA) dont le "campus" à Westwood est un des plus luxueux d'Amérique. Je collabore étroitement avec lui et je fais près de deux cents conférences dans toutes sortes d'associations, depuis les "breakfast clubs" jusqu'aux innombrables "Rotary", "Lion's Clubs", églises, écoles, universités, groupes d'anciens combattants, depuis Santa Barbara, Pasadena, San Diago, Santa Monica, San Bernardino jusqu'à San Francisco.
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Charles Boyer a construit sur la Cienega un bel immeuble qu'il a appelé "French Research Foundation" et dont le rôle est de fournir aux studios toute documentation utile sur la france pour les films qui en ont besoin. Il nous y réunit de temps en temps, bien qu'il n'y ait pas d'unité politique bien profonde dans le groupe des Français exilés. Nous sommes vingt huit appartenant à notre profession et cela représente au moins cinq ou six tendances diverses. Jacques Deval admet volontiers de Gaulle mais n'aime pas beaucoup les Anglais. René Clair et Duvivier sont réticents, ne voulant pas faire de tort à leurs familles restées en France. Renoir, avec sa violence habituelle, met tout le monde dans le même sac, Pétain, de Gaulle, les communistes qui l'ont ruiné. Il ne jure plus que par les Américains. La majorité reste tout de même avec nous mais ils ne peuvent pas faire grand-chose, ayant d'abord à défendre leurs situations personnelles et n'ayant à peu d'exceptions près, pas emporté de grandes ressources avec eux......" laurent le vendredi 11 septembre 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
