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1915 ? " BOUTBIEN (Léon, Félix, Benjamin)
Né le 25 février 1915 à Paris (14ème)
Député de l'Indre de 1951 à 1955
Né dans une famille bretonne de condition modeste, Léon Boutbien a vécu en Bretagne jusqu'à l'âge de six ans. Son père ayant été tué au combat le 27 mars 1918, il est pupille de la Nation. A la fin de la guerre, sa mère se remarie avec un commis des postes, Emile Benigaud, originaire du département de la Loire, qui a exercé une réelle influence sur la formation et l'orientation du jeune Léon. Animé de convictions fermes, républicain, franc-maçon, son beau-père impose son exemple, alors que par sa mère, il avait été élevé dans la religion catholique. De 1922 à 1926, il est confié à la famille de son beau-père à la Benisson-Dieu dans la Loire.
Léon Boutbien fréquente l'école primaire laïque dans la Loire, puis à Paris, rue Saint-Benoît, sa mère tenant un étal de fruits et de légumes aux Halles. Son instituteur lui fait passer le concours des bourses. Reçu, il entre au lycée Montaigne puis au lycée Louis-le-Grand. Bachelier, il commence des études de médecine, tout en travaillant, comme manœuvre, puis comme "manipulant des poste", après avoir, adolescent, aidé sa mère dans son commerce. Externe des Hôpitaux de Paris, il collabore à une enquête de la Société des Nations sur l'"Habitation rurale en France", et se spécialise dans la médecine du travail. Il ne peut passer le concours de l'internat, car, en octobre 1939, il est mobilisé comme médecin auxiliaire.
Son engagement politique est précoce. Dès l'âge de quinze ans, alors qu'il habite Bondy avec ses parents, il adhère au Parti socialiste SFIO. Il crée un groupe adhérant aux Jeunesses socialistes. Parallèlement à ses études, il a une importante activité militante. Il est administrateur du journal L'Etudiant socialiste, puis en 1934, secrétaire national des étudiants socialistes. Il approuve les thèses de Jean Zyromski, animateur de la Bataille socialiste, un des courants gauche de la SFIO, et se marie avec une de ses belles-filles qui lui donnera deux fils. Membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, il se rapproche un moment des trotskystes, et en octobre 1934, il présente une motion demandant l'autonomie des Jeunesses socialistes par rapport au parti. Il demeure cependant à la SFIO après l'exclusion des trotskystes. Il renoue avec la Bataille socialiste et combat la politique de non-intervention en Espagne. Il est membre du Comité d'aide à l'Espagne républicaine. Au début 1939, il sert comme médecin à la Centrale sanitaire internationale et participe à la retraite des armées républicaines en Catalogne. Il manifeste de la même manière son hostilité aux accords de Munich et dénonce le défaitisme qui gagne la majorité de la Fédération socialiste de la Seine.
En septembre 1939, Léon Boutbien se porte volontaire dans les corps francs. Il est médecin de bataillon au 15ème GRDI. Il est décoré de la Croix de guerre sur le front de l'Aisne. Démobilisé en août 1940, il n'accepte pas l'idée d'armistice. Il rejoint "la zone libre", et après un court séjour chez Jean Zyromski, près de Marmande, déçu de ne voir aucune tentative de regroupement socialiste pour le combat, il regagne Paris. Il prend des fonctions d'interne à l'hôpital de Garches où il commence à mettre sur pied des éditions clandestines de tracts et de journaux, et contribue à établir les premières liaisons radio entre Paris et Londres. Après Garches, il exerce à l'hôpital de Montgeron. Participant au réseau du "Musée de l'Homme", il est arrêté le 25 décembre 1940, mais relâché après une perquisition sans résultat. Son action redouble, notamment au sein du réseau "Action". Il édite deux journaux, Liberté et Socialismes et Libertés. Capitaine des Forces françaises libres, il établit les plans de parachutage de la zone Nord. Le 14 janvier 1943, il est arrêté à Draveil, en soignant des FTP. Il est emprisonné jusqu'à son envoi, le 12 juillet, au camp de concentration Natzweiller-Struthof. En 1944, il est transféré à Dachau, où il est désigné pour soigner les malades du typhus. Libéré en mai 1945, il reçoit, alors, la Légion d'honneur, la Croix de guerre avec palme, la Médaille de la Résistance, la Médaille de la déportation et la Médaille d'honneur des épidémies. A son retour de déportation, avec une santé compromise, il appartient un temps au Conseil national de la Résistance. ..."
www.assemblee-nationale.fr Laurent Laloup le vendredi 02 novembre 2007 - Demander un contact Recherche sur cette contribution Réponse : Décédé le 25 février 2001 à Lanloup (Côtes d'Armor - France)
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