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"......Après un moment assez long (plus d'une heure) j'entends qu'on m'appelle du petit chemin; l'aspirant Firth et deux hommes avec un brancard; les deux types montent les quelques mètres, s'arrêtent près de moi pour ouvrir le brancard, je m'agenouille le long du brancard pour les aider, à quelques centimètres le nord-africain qui est à une des extrémités reçoit une rafale, il mourra quelques instants plus tard, je me plaque à plat ventre, la figure dans l'herbe, je dis à l'autre petit jeune (Armand Chérokoch, il nous a rejoint à Paris), il est derrière moi, je dois le masquer un peu (?) de ne pas bouger, de faire le mort, de ne pas avoir peur, qu'on attend la nuit; les autres, restés en contre bas se replient avec Firth (d'après mon journal il y en avait un autre mais j'ai oublié). j'avais vaguement remarqué, vers la fin de l'après-midi que j'entendais moins les balles mais ma dernière tentative, un peu plus tôt, une ébauche de reptation, avait déclenché des tirs vraiment copieux, je me l'étais donc tenu pour dit. Tout d'un coup j'entends appeler se dirigeant du creux vers nous "Bolo, Bolo ", c'était mon merveilleux brancardier David Bulwa qui me crie avec l'accent de ma grand'mère Weinberg, "ça va ça en est fini" ; les allemands s'étaient repliés, complètement battus.. je suis rentré dans Dompaire qui était pris..."
......"
Extrait de historik.whost3.fr Laurent Laloup le vendredi 01 février 2008 Contribution au livre ouvert de Ralph Albert Georges Firth | |