Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Geneviève BOURVEAU est née en 1922, « Moi Général de Gaulle, actuellement à Londres… » Ces mots-là sœur Geneviève ne les a pas entendus. Le 18 juin 1940 elle fuit Brest. Pour elle, c’est une catastrophe. L’école est fermée. Elle ne passera pas son bachot.

Plus de soixante ans ont passé. Toute sa vie, la religieuse s’est dévouée aux malades en Ouganda. En retraite à Meaux, près de Paris elle a posé ses médailles sur la table de nuit. Elles lui rappellent qu’elle fut l’une des premières Volontaires française à rejoindre le Général en Angleterre. « Vous vous rendez compte être envahis par les Allemands ! » Geneviève se lève, ouvre un coffre-fort et en sort quelques papiers : sa carte des Forces Françaises Libres, N°23 974 et un livret où elle a consigné tous ses souvenirs de guerre. « le 18 juin, j’ai atterri chez des amis de ma sœur, à Ploudalmézeau. C’est là que j’ai entendu parler de De Gaulle. « Il y a un général qui a parlé hier à la radio » nous dit la dame, le 19 au matin. Il fait une armée en Angleterre ». Ni une ni deux, sans attendre le retour de leurs parents, Geneviève, son frère et sa sœur, décident de partir. « Tout a coup, ça été une grande secousse. J’ai oublié mes études. Je me suis sentie très patriote. Mon frère avait 16 ans, ma sœur 27 et moi 18.

Un balluchon sur l’épaule et cinq robes enfilées les unes sur les autres, Geneviève se met en quête d’un bateau. « On pensait partir quelques semaines pour aider, pas pour combattre. On s’est caché dans les rochers. Une barque est arrivée, on est monté…je n’ai jamais revu mon père. Il est mort en 1943. »

Ile d’Ouessant, un autre bateau : « Pas de femmes à bord ça porte malheur » s’entendent dire les filles Bourvéau. « Monsieur nous ne sommes pas des aventurières ! Nous rejoignons le général De Gaulle ! « Répondent-elles fièrement. Et les voilà à Plymouth, sur le sol britannique. Accueillies comme la centaine d’autres, par le service de l’immigration. Quelques questions, du thé, une douche un tampon officiel sur le seul papier d’identité sauvegardé, une carte de rationnement de sucre ». le 21, on a ouvert la radio. C’était le Général. C’était tout vrai, la dame ne s’était pas trompée. ça valait le voyage !.

Geneviève devra pourtant attendre deux longues années avant de découvrir sa première caserne. Les Anglais voulaient s’assurer que le bataillon des cent premières filles engagées serait efficace » Ne restait qu’une solution : travailler pour subsister. Après quelques jours dans un camp de réfugiés, Geneviève et sa sœur logent dans une famille irlandaise. Le 8 décembre une bombe détruit la maison. Les deux sœurs entrent dans l’hôtellerie à Oxford.

« Un jour on a appris que nous pouvions enfin nous engager. Le 24 septembre 1942 nous étions incorporées ». Un deux, un deux, … en six semaines sous la férule d’une femme sergent, les deux jeunes filles deviennent militaires. Réveils à la cloche, inspection des chambrées…et règlement imposé par le sexe opposé : pas de vernis couleur, cheveux relevés, pas de bas de soie pendant le service…à la place on avait des bas kakis ! Tellement vilains que je ne voulais pas les mettre ».

A Londres Geneviève intègre la marine, travaille au courrier départ pour les unités de la France Libre. « On ne tenait pas les armes. Ce n’était pas l’enfer. Il y avait la choral et les permissions de minuit. Mais qu’est-ce qu’on était fière dans notre uniforme § on continuait la guerre ! Pourtant les musiques françaises nous faisaient pleurer. La Croix-Rouge avait prévenu nos parents. Mais nous nous ne savions rien. Que devenaient nos familles ? » Seul espoir le Général. « Le Grand Charles, comme on l’appelait. Avec respect, bien sûr. ! J’ai même dansé la gavotte devant lui. Mais j’avais aussi une autre idée : rentrer chez les dames missionnaires d’Afrique. Alors, en 1943, quand Giraud a demandé des volontaires pour Alger je suis partie ».

Glasgow, Alger, Oran…. Geneviève finit la guerre infirmière. « Je les ai vues les gueules cassées et les corps ouverts. J’ai vu des hommes avoir peur. Ils se mutilaient pour ne pas partir c’est humain… » Elle où puisait-elle son courage ? « J’étais heureuse de m’être engagée. J’avais fait ce qu’il fallait faire : résister et ne pas tomber dans le désespoir. Quand tout a été fini, j’ai poursuivi mon idée. Je suis rentrée en France. Direction le couvent. J’ai toujours fait ce que ma dictait ma conscience ».

www.memoresist.org 

Laurent Laloup le lundi 02 juillet 2018

Contribution au livre ouvert de Geneviève Bourvéau

Montrée dans le livre ouvert de 2 Yvette Louise Félicienne Anne Marie Bourvéau épouse Lucas

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