Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Revue de la Fondation de la France libre N°17

" Bernard Martial William Scheidhauer est né le 28 août 1921, à Landau (Palatinat rhénan, en Allemagne). Il est le plus jeune de sept enfants. Son père, le colonel Michel Scheidhauer, est alors à la tête du 1er Bataillon du Régiment d'Infanterie du Maroc.
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Enfin, dans la soirée du 20 octobre 1940, Bernard Scheidhauer, accompagné de cinq camarades : les frères Guy et Jean Vourc'h, Charles de La Patellière, Robert Alaterre, et Joseph Ferchaud, réussit à embarquer à Douarnenez, à bord d'une pinasse toute neuve de douze mètres de long, pontée, avec deux voiles et un moteur, la Petite Anna (Dz 3388). Mais la traversée allait manquer de devenir une tragédie... Le bateau avait été livré avec, dans son réservoir, cent quatre-vingt litres d'essence, ce qui constituait une quantité juste suffisante pour atteindre la cote anglaise. Par sécurité, il eût fallu disposer d'un peu plus de carburant car on devait compter avec les impondérables. Toutefois, si on avait pu disposer à bord d'un marin expérimenté, capable d'utiliser la voilure à bon escient, la quantité d'essence eût sans doute suffi. Mais, dans l'impatience de partir, les jeunes gens firent abstraction de ces considérations et passèrent outre. De plus, Bernard Scheidhauer avait fait des essais de moteur avec Marcel Laurent, mareyeur et patron de la Petite Anna. Mais, contrairement à ce que Bernard déclara à ses camarades, ces essais durèrent plusieurs heures, et non un quart d'heure. Ce fait allait avoir, plus tard, des consé­quences dramatiques.
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Vers onze heures, ils aperçurent un énorme rocher solitaire et désolé, sans trace de vie, qu'ils doublèrent. Ils faillirent sombrer alors, car la Petite Anna se trouva au milieu d'écueils sur lesquels une mer monstrueuse écumait ; d'énormes remous secouant la pinasse, menaçaient à tout moment de la faire chavirer. Les passagers crurent leur fin arrivée, et Robert Alaterre raconta par la suite que Guy Vourc'h se mit à réciter la prière des agonisants. C'est précisément au mo­ment où ils avaient perdu tout espoir que, du bouillonne­ment de la mer en furie, surgit un cargo britannique, le SS Cairngorn, intrigué par la présence, en ces lieux inhospitaliers, d'un si petit navire semblant désemparé. L'accostage se réalisa dans des conditions difficiles. Le capitaine et l'équipage britannique leur réservèrent un accueil chaleureux et s'évertuèrent à apporter le réconfort que nécessitait leur état ; deux étaient scorbutiques, un autre commençait à perdre la raison...
A la tombée de la nuit du 31 octobre, ils entrèrent dans le port de Milford Haven, terme de leur longue randonnée, mais aussi d'un martyre de onze jours !
...
A 5 heures du matin, une fois l'évasion découverte et l'alerte donnée, c'est le branle-bas général. La chasse à l'homme s'organise tout aux alentours. La Gestapo arrive et s'empresse de bloquer les frontières. Les évadés se font prendre l'un après l'autre. Sur soixante-seize qui avaient réussi à s'échapper du camp de Sagan, soixante-quatorze seront repris. Deux aviateurs seulement parviendront à rejoindre l'Angleterre. Bernard et ses deux compagnons sont repris à Hirschberg, tout près de la frontière tchèque.
Tous les évadés repris sont rassemblés dans une prison de la Gestapo, à Gôrlitz, à cinquante kilomètres de Sagan. Un jour, on remarque une inscription « S » sur la porte de la prison. Tous supposent qu'il s'agit de « S » pour Sagan. Hélas, il s'agit de « S » pour Schiessen -.fusiller.
D'ailleurs, ne leur avait-on pas dit que tout évadé repris habillé en civil, serait passé par les armes ! Bien sûr que la Convention de Genève reconnaissait que l'évasion était un droit pour tout prisonnier, mais la Gestapo n'en tenait aucun compte.
Le lendemain, 30 mars 1944, les soldats allemands font monter dans des camions 50 prisonniers, encadrés par des SS. Les camions prennent la direction de la campagne où bientôt ils s'arrêtent. Et c'est le carnage... Les aviateurs sont abattus à la mitrailleuse. Bernard Scheidhauer est là, au milieu de ses camarades d'évasion. Leur liberté n'aura pas duré longtemps..."

Laurent Laloup le samedi 25 août 2007

Contribution au livre ouvert de Bernard William Scheidhauer

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