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Revue de la Fondation de la France Libre N°34 (Décembre 2009):
" Grande figure de l'association des Français libres des Côtes-d'Armor, Constant Monjaret s'est éteint lundi 19 octobre 2009, à l'âge de 87 ans. Il faisait partie des dix-huit derniers Français libres costarmoricains à avoir rallié en 1940 le général de Gaulle en Angleterre. Né le 14 mars 1922 à Saint-Igeaux dans les Côtes-du-Nord, il était le douzième enfant d'une famille de cultivateurs. En juin 1940, il termine sa classe de philosophie au collège des Cordeliers de Dinan. Refusant la défaite, il s'embarque le 18 juin 1940 à Loguivy-de-la-Mer, aux côtés de son frère Joseph, sur le chalutier « Reine Astrid » qui gagne la Grande-Bretagne et s'engage dans les Forces françaises libres. Après plusieurs mois d'entraînement, il rejoint le Tchad (septembre 1941) et prend part aux campagnes du Fezzan et de Tunisie au sein de la colonne Leclerc. Avec la 2ème DB, il passe du Maroc en Angleterre, débarque en Normandie le 1er août 1944, participe à la libération d'Alençon, de Paris, de Strasbourg et termine son parcours guerrier à Berchtesgaden, le 4 mai 1945. Le sergent-chef Constant Monjaret est démobilisé le lcl juillet 1945. Il rejoint la ferme familiale où il retrouve son frère Joseph qui vient d'être libéré du camp de Mauthausen. Egalement engagé dans les FFL, Joseph (ou Hervé) Monjaret a été parachuté en Provence avec Jean Moulin, en tant que radio, dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Arrêté par la Gestapo en avril 1943, Joseph-Hervé Monjaret fut ensuite déporté en Allemagne.
Constant Monjaret dirige un temps l'exploitation familiale et en 1946, se marie avec une jeune fille de la région. Quatre garçons et une fille naîtront de cette union. Cette même année 1946, Constant Monjaret est élu (à 24 ans) député sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP). En décembre 1946, il est nommé à la Commission du ravitaillement et à celle des territoires d'outre-mer, puis en janvier 1948 à celle de la défense nationale, en janvier 1949, à la Commission de la marine marchande et des pêches, enfin en janvier 1951 à celle du suffrage universel, du règlement et des pétitions.
Constant Monjaret abandonne la politique active en 1951 pour travailler dans l'importation charbonnière, jusqu'en 1982. Prenant sa retraite, il se retire à Plouha. Conseiller municipal de Plouha de 1983 à 1989. Il s'implique fortement dans l'activité de l'Association départementale des Français libres dont il a été président jusqu'en 2005, puis président d'honneur jusqu'à son décès il se consacre au devoir de mémoire en participant aux actions de notre Fondation.
D'un tempérament solitaire, il était avant tout un homme d'étude. Mais cela ne l'empêchait pas de se montrer bienveillant à l'égard de ses concitoyens, chaque fois qu'on réclamait son obligeance. Loyal, fidèle, Constant Monjaret laissera à tous ceux qui l'on connu, le souvenir d'un homme qui a consacré sa vie à la défense de la liberté et de la France. Ses obsèques se sont déroulées le 22 octobre 2009, en l'église de Plouha, en présence de nombreuses associations patriotiques et notamment de plusieurs anciens de la 2eDB.
Yves Donjon " Laurent le samedi 02 janvier 2010 Contribution au livre ouvert de Constant Jean Monjaret | |