|
" À la suite du ralliement des îles de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France Libre le 24 décembre 1941, les deux médecins des troupes coloniales en poste ont refusé de servir le nouveau régime et de soigner la population. Le médecin du sous-marin le Surcouf, l’un des bâtiments commandés par l’amiral Muselier venu à Saint-Pierre, le Dr René Le Bas, a alors assumé le service médical de l’hôpital. Il est resté à Saint-Pierre jusqu’au départ de son bâtiment avec lequel il devait disparaître le 19 février 1942. Il a pu être remplacé du 9 février au 10 juillet 1942 par le Dr Charles Coucke, médecin de 1re classe dans les Forces navales françaises libres, ancien interne des hôpitaux de Lille, auparavant médecin de l’aviso colonial Savorgnan de Brazza.
Le Dr Coucke avait demandé de l’aide et c’est ainsi que je reçus mon affectation à Saint-Pierre-et-Miquelon en janvier 1942, mais ne réussis à y arriver, avec mon épouse, elle aussi engagée dans les Forces françaises libres, qu’au mois de mars. Le 5 juillet 1942, le médecin de 1re classe Monrad (Henri Debidour) arrive à son tour à Saint-Pierre, en tant que médecin chef de l’hôpital. Il avait participé à la campagne de Norvège, sous les ordres du général Bethouard et, après un passage en Angleterre, avait été rapatrié en France d’où il devait repartir très rapidement pour rejoindre les Forces françaises libres. Bien qu’il ait été incorporé à l’origine dans les chasseurs alpins, c’est en médecin de marine qu’il fut affecté à la base navale de Saint-Pierre-et-Miquelon. Ancien interne des hôpitaux, il développa très vite une intense activité chirurgicale. Il fut convenu que je me chargerais de l’anesthésie à côté de mes diverses autres activités. Notre entente fut totale et notre amitié dura jusqu’à sa mort.
Le 8 août 1944, Debidour et moi-même sommes partis de Saint-Pierre-et-Miquelon pour l’Afrique du Nord."
www.histanestrea-france.org  laurent le jeudi 20 août 2009 Contribution au livre ouvert de Henri Debidour alias Monrad | |