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Article du "Monde" "C'est en novembre 1942 que commence l'épopée de celui qui travaille à l'époque comme opérateur-radio dans le Sahara algérien. Alors que les Alliés viennent de débarquer en Afrique du Nord, Jean Sassi intègre la Légion, puis les corps francs d'Afrique. Quelques mois plus tard, il se rend à Londres, où il est affecté au sein du Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), le service d'espionnage de la France libre.
PRÉPARER LE TERRAIN
Parfois rétif à l'autorité, mais apprécié pour son courage, Jean Sassi est sollicité à l'automne 1943 pour participer au projet "Jedburgh". Piloté par le Haut Commandement allié, celui-ci consiste à former des unités d'élite qui devront, le moment venu, assurer la liaison entre la Résistance et les armées libératrices.
Pendant quelques mois, ces trois cents hommes - des Américains, des Britanniques, des Français, mais aussi quelques Belges et Hollandais auxquels un livre vient de rendre hommage (Les Jedburghs, de Will Irwin, éd. Perrin) - suivent un entraînement spécial à Milton Hall, au nord de Londres.
C'est au lendemain du débarquement en Normandie que les "Jeds" entrent en action. Jean Sassi, pour sa part, est parachuté à Dieulefit (Drôme) le 29 juin 1944. Avec ses deux coéquipiers, "Jean Nicole" - son pseudonyme dans la clandestinité - rallie le Vercors puis les Hautes-Alpes. Sa mission, baptisée "Chloroform", vise à préparer le terrain aux troupes alliées, à la veille de leur débarquement sur les côtes provençales, le 15 août 1944.
La guerre, pour le jeune homme, ne s'arrêtera pas là. En Extrême-Orient, les combats continuent, et les services spéciaux recrutent des volontaires pour combattre les Japonais. Jean Sassi se porte candidat. Au sein de la Force 136, une unité interalliée basée à Calcutta, il intervient au Laos avant d'être rappelé en France début 1946, quelques mois après la capitulation japonaise."
Jacques Ghémard le vendredi 16 janvier 2009 Contribution au livre ouvert de Jean Henri Sassi | |