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3 juin 1987. Nous avons terminé l'évocation de la rafle des enfants d'Izieu. La Cour entend les premiers témoins du dernier convoi que Klaus Barbie a fait partir de Lyon le 11 août 1944.
Alice Joly-Vansteenberghe est Docteur en médecine. Elle est aussi une femme de poigne qui, malgré son âge, ne mâche pas ses mots. Elle n'en veut pas à Klaus Barbie pour les tortures qu'il lui a infligées. “C'était la guerre. J'étais dans la résistance et j'avais pris mes risques. Mais les crimes contre l'humanité ! L'avilissement de la personne humaine ! Manger par terre ne correspond pas aux valeurs de notre civilisation”. Alice Joly-Vansteenberghe a assisté au départ du convoi du 11 août 1944. Elle est formelle : Klaus Barbie était présent. Elle n'a jamais voulu en parler jusqu'à présent, ni à la télévision, ni à la radio ou dans les journaux. Elle a voulu “réserver (son) témoignage à la Cour, au peuple de France”. Elle exprime sa gratitude aux étrangers qui ont aidé la France et notamment l'Angleterre. “Si on peut prendre son petit-déjeuner le matin sans avoir peur de la venue d'un Barbie, c'est parce que nous avons vaincu Barbie”. Pour revenir aux faits qui nous occupent, elle est certaine de reconnaître l'homme qui a torturé son chef et qui est responsable du départ du convoi du 11 août : “Je ne sais pas comment il s'appelle. Il peut s'appeler Barbie, Altman, Dupont ou Durand, ce dont je suis sûre c'est que c'est le même homme !” A la question qui lui est posée par le Procureur Général Truche de savoir si elle certaine de la date du 11 août, elle répond : “J'inscrivais les dates sur les murs de ma cellule avec une pince à cheveux”.
www.lyoncapitale.fr Laurent Laloup le dimanche 02 novembre 2008 Contribution au livre ouvert de Alice Yvonne Joly épouse Vansteenberghe | |