| | | | | Un Français Libre parmi 63206 | | | Enzo Bonopera | |
Naissance : 29 octobre 1926 - Fabriano, Italie
Activité antérieure : étudiant / scolaire
Nationalité : Italien
Engagement dans la France Libre : Londres en aout 1942
Affectation principale : Terre Leclerc - Afrique / RTST
Grade atteint pendant la guerre et spécialité : sergent
Dossier administratif de résistant : GR 16 P 72794
Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 6681 |
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Cadets de la France libre, l'École militaire / André Casalis " E. Bonopera. C. Bosman, M. Royer et JL Scherdlin arrivent au cours de l'été, après le démarrage de la 2e session" Laurent le samedi 09 janvier 2010 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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Témoignage du 18 mars 2004 au Savoie-Léman devant des élèves
M. Enzo BONOPERA, un ancien Cadet de la promotion "18 juin" et sergent de la 2ème "DB" est venu très gentiment nous témoigner de son parcours, depuis sa naissance (dont la date exacte est le 28 octobre 1926, son père étant anti-fasciste et le 28 octobre étant la date de la marche sur Rome de Mussolini, il n'a été déclaré à la mairie que le lendemain) jusqu'à sa démobilisation en novembre 1945.
Je suis né le 29 Octobre 1926 à Fabriano en Italie. Mon père, militant du parti républicain, a fui le régime fasciste de l'époque. L'hiver 1928-1929,il traversa les Alpes à pied. Un an plus tard, ma mère avec ses quatre garçons (12, 9 1/2, 8 et 3 ans) put le rejoindre en France avec l'aide de guides qui, aussi, lui ont fait traverser les Alpes à pied. N'ayant que 3 ans, j'ai été transporté dans un sac à dos. Le voyage a duré 3 jours et 3 nuits. La famille s'est alors installée en Haute-Savoie où naquirent 3 autres enfants et elle obtint la nationalité française par naturalisation en décembre 1936.
En 1938, embauché comme caddy au club de golf d'Evian, je fis la connaissance d'un couple anglo-hollandais aisé et sans enfants qui "m'adoptèrent". Avec l'accord de mes parents, ils devinrent "mes Parrain et Marraine" et m'emmenèrent avec eux à La Haye.
En Novembre 1939, mon Parrain fut enlevé par les S.S allemands (j'ai su plus tard qu'il faisait partie de l'Intelligence Service). Par mesure de sécurité, son épouse fut envoyée en Angleterre et moi en France.
Fin 1940, ma Marraine fit le nécessaire pour que je la rejoigne en Angleterre. Avec l'aide de l'Ambassade Britannique et de la Croix Rouge Internationale j'ai quitté Evian en décembre 1940 via Genève, Madrid, Lisbonne et je suis arrivé à Bristol en Avril 1941.
Je n'ai aucun mérite à avoir effectué ce voyage (sauf que je l'ai fait seul!) car j'avais un passeport en règle et l'aide de l'Ambassade Anglaise à Lisbonne qui m'a obtenue une place dans un avion!
A ce moment là, je n'avais pas entendu l'Appel du Général De Gaulle. J'avais alors 14 ans 1/2 mais je savais que des Français continuaient à se battre aux côtés des Anglais.
En Angleterre, je suis d'abord allé dans une école anglaise. Nous habitions dans la campagne du Devonshire nous entendions passer les avions allemands qui allaient bombarder les grandes villes proches: Exeter, Portsmouth... Chaque jour, nous écoutions la radio (le B.B.C.) qui nous parlaient des bombardements, des batailles aériennes au-dessus de la Grande-Bretagne, des batailles terrestres en Egypte, Erythrée, Liban, Syrie etc...et puis, un jour, de la bataille de BIR HAKEIM menée par des Français commandé par un certain Général KOENIG, qui se battaient pour la France et qui lui rendaient son Honneur auprès des Anglais. C'est à partir de la que j'ai voulu rejoindre les Français qui, sous l'ordre du Général De Gaulle se battaient pour libérer leur pays. J'avais 15 ans 1/2.
Le 16 Août 1942, j'ai rejoint la "France Libre" à Londres. Vu mon jeune âge, on m'envoya à "l'Ecole Militaire des Cadets" qui venait d'être créée six mois auparavant et dont la mission était de s'occuper des quelques dizaines de jeunes venus de France, d'Amérique, d'Angleterre etc...et d'en faire, si possible, des officiers.
A sa fermeture en Juin 1944, l'Ecole avait 150 élèves provenant, en plus des pays déjà cités, de Madagascar, des Antilles, de la Réunion, du Canada, un Suédois, un Luxembourgeois et moi-même Italien! Car j'ai appris plus tard que Pétain et son gouvernement avaient retiré la nationalité française à ma famille en Janvier 1942!
En Juin 1944, j'ai été nommé Sergent et affecté à la 2e Division Blindée commandée par le Général LECLERC division qui venait d'arriver d'Afrique du Nord
Dans la 2e D.B, j'ai été nommé chef de groupe motocycliste de l'Etat Majeur du Colonel Dio, commandant le groupement tactique du même nom. Dans ce groupe motocycliste, il y avait des soldats qui avaient fait toutes les campagnes de la colonne LECLERC qui, parti du Tchad prit KOUFRA, MOURZOUK et arriva en Tunisie.
La 2e D.B débarqua en Normandie le 1er Août 1944 à UTAH beach.
J'ai participé à toute la campagne de la Libération, aux batailles de Carouges, Falaise, Alençon, Paris, Strasbourg où nous arrivâmes le 24 Novembre 1944.
En Janvier 1945, la 2e D.B est remplacé par la 1ere Division Française Libre car elle est envoyé en renfort auprès des Américains qui résistaient très mal à une contre-attaque allemande à BITCHE.
En Février, nous avons été envoyés sur la côte Atlantique pour libérer les "poches allemandes" de Royan et de la Rochelle.
En Avril, nous sommes enfin envoyés en Allemagne et c'est la 2e D.B qui a la fierté et la joie de prendre le "nid de l'aigle" d'Hitler à BERCHTESGADEN. Un mois après, la division a été envoyée en France en Seine et Marne.
Je me suis fait démobiliser en Novembre 1945.
Ce qu'il y a à retenir de ces évènements, c'est que, grâce à l'action de Général De Gaulle et des 53 000 Francais (dont 3 000) qui n'ont jamais voulu déposer leurs armes, la France s'est retrouvée dans le camp des vainqueurs:
- elle était présente à la signature de la capitulation allemande, représentée par le Général Lattre de Tassigny
- à la capitulation japonaise représentée par le Général Leclerc de Hauteclocque
- elle a obtenu un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Ce qui m'a le plus marqué au cours de cette période, c'est la camaraderie, qui est toujours présente 60 ans après, qui unissait tous ces hommes venus d'horizons et de situations bien différentes. Leur volonté de se battre pour libérer la France et les Français du joug allemand, leur fierté d'avoir suivi un Général alors inconnu dans un moment où peu de Français l'ont fait.
Je voudrais dire aux jeunes d'aujourd'hui qu'il ne faut pas douter de la France et qu'il faut tout faire pour qu'au sein de l'Europe unie, elle reste la France.
Toujours avides d'anecdotes, nous lui avons demandé de nous en citer quelques-unes. Les voici donc, retranscrites le plus fidèlement possible.
Quand il était sergent du groupe motocycliste dans la 2ème Division Blindée, sa moto était une Harley Davidson. Ces motos sont très lourdes et peu pratiques pour le tout-terrain. Ses missions, lors desquelles il emmenait des messages écrits aux groupes de résistants, se faisaient souvent de nuit. Une nuit, alors qu'il coupait en plein champ, il s'est empêtré dans une ligne téléphoniques des compagnies de transmission. Il mit toute la nuit pour s'en dépêtrer, du fait que le fil était tout emmêlé autours de sa moto.
Une autre fois, alors qu'il était en Alsace, vers Obenheim, Popstein, alors qu'il était en mission, il entendit soudain un bruit. Il se retourna et découvrit un Messerschmitt qui l'avait pris en chasse. Son seul recours était de foncer droit dans le fossé. Le seul petit problème c'est qu'il devait ressortir la moto après...
Le 23 novembre 1944, Strasbourg était entrain de se faire libérer. Il était à Favère avec le colonel Diot. Le colonel devait aller voir le général Leclerc et, avec un autre motard, ils l'ont accompagnés à Strasbourg. Arrivés sur la place Kleber, le colonel est rentré dans l'immeuble où il y avait le général Leclerc. Les deux motards attendaient dehors avec leurs motos. Tout à coup, il y eu un bombardement. Un obus est tombé à environ 2m des deux motards. De l'extérieur du bâtiment, ils atterrirent à l'intérieur, un peu KO.
Source : lythosav.edres74.ac-grenoble.fr Laurent Laloup le vendredi 15 juin 2007 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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Devoir de mémoire pour ces anciens déportés résistants afin de ne pas oublier toutes les victimes
Les élèves des deux classes de 3ème du collège du Val d’Abondance viennent de participer à une rencontre exceptionnelle avec des anciens résistants déportés : Walter Bassan déporté à Dachau, actuellement président du comité du concours de Haute-Savoie sur la résistance, Philippe Baratay ancien officier marinier de Vinzier à l’époque et ancien marin des Forces Françaises Libres, et Enzo Bonopera, dans sa jeunesse à Bonnevaux, engagé dans les Forces Françaises Libres. Cette rencontre débuta par une lecture évocatrice, prélude d’une rencontre avec des témoins de la seconde guerre sur le thème « liberté mon pays » avec des documents, visuels ou audio, plaçant l’auditoire attentif devant les horreurs de la guerre, de la trahison, des actes de courage de certains, dénonçant les camps de concentration, sa violence, ses mouroirs. La participation des acteurs de la compagnie Traction avant de Vénissieux (Rhône), fut remarquable. Puis ce fut ensuite les témoins qui racontèrent, leur jeunesse, la guerre, la résistance, puis leurs souffrances en déportation, ces camps où l’on montrait les deux portes : celle par laquelle des milliers entrèrent, celle d’où ils ressortaient morts.
La défense de la dignité humaine
Après l’exposé, les lycéens posèrent des questions aux trois hommes qui répondirent humblement sans se considérer comme des héros, mais qui, aujourd’hui, avaient un devoir de mémoire en souvenir de tous ceux qui furent victimes des atrocités des nazis. « Ils n’ont jamais pu nous ôter notre dignité » dira l’un des témoins rappelant que leur chance est d’être revenu vivant et que leur engagement se poursuit. Les questions se portèrent sur Pétain, la milice, la police française et leurs actions criminelles. Les anciens déportés résistants dénoncèrent le racisme. Il fut question de la défense de la dignité humaine. Répondant à une question de savoir s’il referait la même chose, la réponse ne se fit pas hésitante : « je recommence tout de suite, sans hésitez, et vous mêmes, j’en suis persuadé, vous feriez la même chose » répond l’homme approuvé par ses deux compagnons. La discussion se prolongea au-delà de l’horaire prévu. Visiblement touchés de cet intérêt, les résistants devaient ajouter :« Nous vous remercions de votre écoute c’est sympa ». Ils félicitèrent les élèves et les professeurs pour la qualité du travail effectué et des questions. « Ici il y a une très bonne participation, nous nous sommes trouvés parfois face à des jeunes qui n’avaient aucune question à poser » nous confiaient ces derniers, quand un groupe de lycéens, vient au devant d’eux pour leur dire « Nous souhaiterions vous serrer la main » une démarche émouvante qui correspond à une mentalité de jeunes reconnaissants.
Source : www.valdabondance.com Laurent Laloup le vendredi 15 juin 2007 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |
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