Roger Paul Louis Rosfelder - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Roger Paul Louis Rosfelder



Naissance : 29 mai 1923 - Saïda, Oran, Algérie

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Passage en Espagne : novembre 1942

Engagement dans la France Libre : en juillet 1943

Affectation principale : Terre DFL - Moyen Orient /

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 520538

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 45127

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Roger Paul Louis Rosfelder - son Livre ouvert !
 

La République des Lettres

Roger Rosfelder, alias Roger Curel, écrivain rebelle et scénariste

Par Claude Darras / La République des Lettres, jeudi 02 décembre 2010. 

Quand on l'approche, il déroute. Il n'est pas simple d'étiqueter le vieux molosse qui mord au jarret les dévots gras et les athées imbéciles. C'est une espèce de franc-tireur. Il aime la polémique, l'indignation est pour lui une vertu. Animé d'une exigence bougonne, il s'élève contre la fadeur populiste du temps et la médiocrité grimaçante de la société.
Soldat des Forces françaises libres de 1942 à 1945, pensionnaire du musée de l'Homme après la guerre, assistant de l'ethnologue et cinéaste Jean Rouch, assistant metteur en scène du film Crin blanc (Albert Lamorisse, 1953), scénariste de Traitement de choc (Alain Jessua, 1973, avec Alain Delon et Annie Girardot), journaliste et écrivain, le personnage est emblématique. Parmi quinze romans et récits, vous apprenez vite en le lisant qu'il n'a pas une très bonne opinion de l'espèce humaine. Ne vous attendez donc pas à le voir aux grands-messes du livre: il fuit ces festivals qui montrent les gens de plume comme des perroquets du Gabon. Et il n'a de cesse de fustiger la littérature savonnette, cette mode des émissions télévisuelles où l'on aime se faire mousser... Le grand voyageur s'est arrêté de pérégriner en 1965. Avec Jacqueline Sola, sa femme (décédée en 2006), il a choisi la lumière du Luberon afin de poursuivre l'écriture de ses souvenirs et l'auscultation de ses états d'âme.
"Né le 29 mai 1923 en Algérie, dans la même petite ville qu'Apulée, l'auteur de "L'Âne d'or", je me suis toujours comparé au palétuvier, car mes racines sont aquatiques, aime-t-il à répéter. Longtemps, avec Jacqueline, nous avons d'ailleurs songé habiter le port de Sète, mais les circonstances nous ont finalement amenés en Vaucluse".
"Sais-tu que j'ai infiniment plus d'images sous-marines en mémoire que terrestres ? poursuit-il tout à trac. Je totalise en effet quarante ans de fusil harpon; je connais ainsi beaucoup mieux certaines contrées en dessous du niveau de la mer que sur le plancher des vaches. Une de mes plus belles chasses est restée... infructueuse. C'était à Tigzirt, en Kabylie. À un kilomètre du littoral, je ne me lassais pas d'y surprendre les ombrines au secret de leur repaire rocheux. Je n'ai jamais pu les "tirer". Ces poissons disposent d'une distance de fuite si phénoménale: on dirait des naïades !"
Le conteur jubile. La voix brasse une houle capricieuse faite de périodes lentes, presque langoureuses, que hachent des phrases en rafales, des incises tout orientales, des éclats de rire et des cris de contentement étouffés. On le croit sur parole lorsqu'il revendique une identité "plus proche de la tarentelle sicilienne, de la chanson napolitaine et des choeurs du carnaval de Cadix que du chant celtique, du P'tit Quinquin ou de la berceuse alsacienne". À n'en pas douter, les cours de récréation de l'enfance algéroise et les palabres des potaches arabes, espagnols, français, juifs, maltais et napolitains du lycée Bugeaud d'Alger fortifient la passion du dramaturge naissant. La frénésie joviale de la remémoration rappelle au cabotin les saynètes rigolotes qu'il écrivait déjà, adolescent, à Hussein Dey, en banlieue d'Alger, chez les "routiers" des Éclaireurs de France. Plus tard, aux Chantiers de jeunesse, il est remonté sur les planches pour diriger ses copains de chambrée dans des adaptations théâtrales de textes de Paul Claudel et de Rabelais, singulier mélange ! Le sens du tragique est souvent un prétexte à la dérision: en humour, il ne plaisante jamais, qu'on se le dise ! Il exploite une pareille inventivité au Niger, au cours de la décennie 1950, au côté de son ami Jean Rouch pour lequel il revisite les rites funéraires dogons et la chasse mythique des hippopotames au harpon.
"En 1951 ou 1952, se souvient-il, Rouch avait par inadvertance laissé tomber notre matériel de tournage dans l'eau du fleuve Niger. Catastrophe ! les 35 bobines en 16 mm couleurs s'étaient voilées. Et on a dû renouveler un certain nombre de séquences avec les sorkos, ces pêcheurs traditionnels engagés dans la fantastique chasse à l'hippo".
L'acier bleu du regard a la franchise d'un coup de poing quand il dénonce les excès de la célébration camusienne. Selon lui, les jeux de promotion réciproque liant éditeurs, journalistes et politiques autour du prix Nobel de littérature 1957 interdisent "le temps de la réflexion, du commentaire et de la précaution". "Albert Camus était très sympathique, concède-t-il. Burberry à la Bogart, intelligence à fleur de peau, macho, le sentiment, très tôt, qu'il était un maître à respecter, instit force 9, un leader naturel quoi ! À la Libération, il rejoint "Combat", propriété d'Henri Smadja. Ce "Combat"-là est la suite du "Combat" de la clandestinité, mais celui-là, Camus n'y a jamais appartenu, même si plus tard ses thuriféraires joueront sur l'ambiguïté du titre... Pourquoi un tel engouement ? Des idées simples. Un style dépouillé qui autorise toutes les traductions. Une fausse bonne morale, solitaire, élitiste, sévère. Une sorte de résumé-philo pour passer le bac. Nous mangeons des oursins entre un Platon tendance foot et un Kierkegaard d'école normale. Sa mort l'a transformé en "star" de l'édition: et nous sommes ainsi devenus voisins de campagne..."
Le regard pesant d'un montagnard, la bouche gourmande et l'oeil malicieux, avec des sourires encore plus voleurs que ceux d'un marchand de tapis, il me taquine en m'interrogeant sur la signification de Pétoue, le nom de sa maison de Bonnieux. Malgré son air de ne pas y toucher, il guette son effet: "Le "Pétoue", m'ont raconté les paysans du coin, c'est l'endroit de la colline où les lièvres viennent pétouiller, entre autres termes choisis, s'adonner aux exercices de la galanterie".
Il s'amuse de l'anecdote toponymique et paillarde. Je jurerais qu'il l'a déjà remisée à l'abri du vivier de ses prochaines fables et nouvelles.
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Vous pouvez lire une étude littéraire de Claude Darras consacrée à Roger Curel sur le site numérique du magazine Les Carnets d'Eucharis, dirigé et animé par Nathalie Riera."

laurent le dimanche 06 décembre 2015 - Demander un contact

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Ike's Spies De Stephen E. Ambrose, Richard H. Immerman : 

Laurent Laloupl le samedi 08 novembre 2008 - Demander un contact

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Reproduction du texte publié en quatrième de couverture :

Insoumission aurait aussi bien pu s'intituler " Une vie dans le siècle " tant son auteur fut témoin et acteur de son temps. De la défaite de 1940 à la fin de ce millénaire, Roger Curel aura en effet vécu la Résistance, les guerres de libération ainsi que les singularités du fait colonial. ET, surtout, du Pouvoir. Si, tournant en permanence autour de cette question, cet ouvrage n'hésite pas à défier, fustiger et condamner, c'est peut-être, comme il le déclare, qu'il y avait matière à jugement.
L'écrivain ne nous raconte ici rien de plus que l'éternel combat des hommes de bonne volonté et tous les risques qu'ils acceptèrent d'assumer par loyauté et respect envers leurs semblables.
Roger Curel de son vrai nom Roger Rosfelder, est né sur les Hauts Plateaux algériens en 1923. Arrêté en 1941 en essayant de rejoindre de Gaulle, il participe ensuite à la préparation du débarquement allié puis à l'exécution de l'amiral Darlan. Arrêté, jugé, acquitté, il rejoint alors la 2è D.B. sous les ordres de Leclerc. Démobilisé, il intègre le Musée de l'Homme, rejoint la mission Griaule en Afrique et tourne quatre films avec Jean Rouch. Il se consacre ensuite au journalisme et à l'écriture, sillonne tout le pourtour méditerranéen. Il " couvre " la fin de la guerre d'Algérie puis les débuts de l'indépendance. De la même manière et sur ces routes parallèles du coeur, de l'amour et de l'amitié, des risques identiques l'auront amené au bord de ces à-pic où les équilibres les plus simples s'avérèrent souvent les plus complexes.

Editions Climats, Castelnau-Le-Lez
2000 - 268 pages - 23 x 14 cm

Laurent Laloup le samedi 08 novembre 2008 - Demander un contact

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"Ma route" du capitaine Raymond Fresnois

" Et puis un jour, je rejoins le Régiment qui n'est pas bien loin, du côté de Témara, entre Fedala et Rabat, Le nouveau capitaine s'appelle Rogier. Je reprends le travail, mais c'est le cercle vicieux : quand tout va bien, je me donne à fond et "pan" le genou lâche, d'où inaptitude pour une semaine, et re... Je suis, à ma grande joie, affecté comme chef de pièce de 57 mm anti­chars. Mon patron direct est l'adjudant-chef Rolland, ancien méhariste. Dommage pour mon genou ; enfin ! ... Le matériel faisant défaut, je fais faire de l'école du Voltigeur à mes hommes. Les sergents Hanoun et Rosfelder pont mes compagnons ; deux gars réellement épatants.
Hanoun : juif de bonne souche, déserteur du 9ème zouave, a combattu en Tunisie avec le 2ème bataillon du Corps Franc d'Afrique. Il a été blessé sérieusement à la poitrine en tentant d'aller chercher l'un de ses hommes tombé sous une rafale sur un quai du port de Bizerte.
Roger Rosfelder : était de l'équipe des Compagnons de Bonnier de la Chapelle, équipe dans laquelle fut choisi celui qui devait exécuter Darlan.
(Maintenant, il en veut à d'Astier et à l'abbé Cordier d'avoir abandonné de la Chapelle, alors que la promesse avait été faite que, de toute façon, l'affaire était entendue. Quoiqu'il puisse en paraître, Bonnier reviendrait un jour. "

Laurent Laloup le samedi 08 novembre 2008 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le dimanche 06 décembre 2015

 

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