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Yves MORIEULT :
"Félix RAYMOND
Né le 10 juillet 1911 à Paris
Pilote dans l’armée de l’air en Afrique équatoriale française. Rallié à la France libre et engagé comme lieutenant pilote dans les FAFL à Brazzaville pour compter du 28 août 1940 avec le matricule 31.158.
Nommé capitaine le 25 décembre 1944.
Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 30 mai 1946 (JORF du 12 juin 1946 - page 1340 G.) avec citation à l’ordre de l’armée aérienne puis promotion au grade d’officier de la Légion d’honneur par la suite.
Croix de guerre 1939-45.
Médaille de la Résistance française par décret du 24 avril 1946 (JORF du 17 mai 1946 - page 36 M.R.)
Décédé le 11 janvier 1965 à son domicile à 54 ans.
Ses obsèques furent célébrées dans l’église Sainte-Madeleine de Limeuil près d’Orly. Dans le chœur, on pouvait se recueillir devant son cercueil recouvert d’un drapeau tricolore. Au pied du catafalque, une gerbe portait l’inscription : Le Président de la République.
Ci-dessous, extrait de la revue des anciens de la 2ème division blindée, « Caravane », numéro 250 de mars 1965. (Merci à Yannis KADARI - www.1939-45.org - de me l’avoir fait parvenir en février 2002)
Félix RAYMOND :
« C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le 9 Janvier 1965, la mort du Commandant Raymond. Son souvenir reste pour ceux du Tchad, intimement lié à celui du Colonel Leclerc. Que de prodiges dut-il faire pour satisfaire aux exigences de son "patron" d’alors ! Celui-ci pour réaliser son besoin d’aider au maximum, "faussait" au maximum poids et mesures, lorsqu’il s’agissait d’aller dans les postes, ou de ramener les blessés Français ou Italiens. Je ne parle pas du "poids plume" qu’était devenu, pour un voyage, le Lieutenant Courtecuisse Le Lieutenant Raymond suivait tout cela avec angoisse, sa conscience professionnelle, qui aurait certes, souvent interdit de tenter de démarrer Son avion, « sensible »au poids, décollait difficilement et il fallait son art de navigateur de l’air, pour mener à bien sa mission. C’est cette maîtrise incontestée, qui fit choisir ce merveilleux pilote comme digne de conduire le Chef de la France Libre dans ses multiples déplacements. Il quitta donc le Général Leclerc pour devenir le pilote du Général de Gaulle. Le sacrifice dût être dur pour le Général Leclerc ; mais ne donne-t-on pas toujours le meilleur à son Chef ? Sur une photographie, que le Commandant de la 2e D. B. donna à son pilote de l’A. E. F., le Général Leclerc avait écrit : "Au Capitaine Raymond, qui réalisa des prodiges et ne réussit jamais... à me tuer". Nous disons à Madame Raymond et à son fils, que cette affection qui unissait le Général à son pilote, nous la reportons sur elle et son enfant, en lui demandant de croire à notre profonde sympathie.
Boursier de pilotage, commence sa carrière à Tours, puis est affecté sur sa demande aux T. O. E., où il rejoint Colomb-Béchard, mission en Potez 25 et évacuations sanitaires en Potez 29. A la fin de son séjour, est affecté sur sa demande aux Forces Aériennes d’Afrique Equatoriale Française en 1938, missions sur Henriot 14, Potez 25, Bloch 120, évacuations sanitaires, transport de personnalités civiles et militaires. Rallie la France Libre le 28 Août 1940, avec quelques camarades, après renfort en matériel et personnel, perfectionne les jeunes pilotes entre les missions de routine. Jim Mollison lui confie un prototype nommé "Flying Wing", une curieuse machine, puis vole sur Glen Martin, Blenheim, Lockeed Hudson.
Epopée Leclerc, transport du Général en cours d’opérations, missions de bombardement Koufra, transports de munitions en opérations en Libye, transport du Général de Gaulle, lors de ses déplacements. A Alger, Chef de bord et pilote du Général de Gaulle, missions spéciales en Corse et en Italie. Un accident malencontreux le cloue à l’Hôpital pour deux mois et lui enlève la joie d’être aux commandes du Lockheed, qui ramènera le Général de Gaulle, de Gibraltar à Cherbourg, dans la nuit du 19 au 20 Août 1944. C’est le Colonel Marmier, qui prend les commandes. A Villacoublay en ruines, il reprend son avion fin Août. Le commandement de l’Escadrille Gouvernementale lui est confiée et c’est ainsi qu’en dehors des missions classiques, il conduit le Général de Gaulle à Moscou, en Décembre 1944. En Avril 1945, trois mois d’entraînement au Transport Command Britannique, et le 4 Août, reconnaissance de la ligne d’Amérique du Nord, Villacoublay, Açores, Moncton, Montréal, Washington, Sydney Villacoublay, retour le 7 Août.
Le 21 Août, le Général de Gaulle est à bord, pour les U. S. A. Orly, Gander, Washington, New-York, Chicago, Ottawa, Gander, Orly, le 30 Août. Puis l’Amérique du Sud, via Dakar, Rio, Buenos-Aires, Montevideo, puis Mexico au cours d’un autre voyage, Cuba voit également les Ailes Françaises et la route d’Amérique sera parcourue ainsi une quinzaine de fois. En Avril 1945, le cap est pris vers la Chine, avec le Maréchal Juin à bord, au retour, une avarie de moteur oblige Raymond à se poser à Mergni, en Birmanie, sur un terrain de fortune, long de 850 mètres ; la vie de camp s’organise et ce n’est que le 14éme jour, que le C-54 prend le chemin du retour.
Puis l’activité aérienne continue et Raymond est désigné pour servir en Indochine en 1950. Ayant reçu une affectation peu aérienne, il rentre dans l’aviation civile, à la T.A.I., puis à Air VietNam, et vole, sans compter ses efforts, jusqu’en 1955.
NOTA. — Le Général Carretier, qui fut compagnon de Mermoz sur "L’Arc-en-Ciel", disait de Raymond, au retour d’une mission en Tripolitaine : "Privés de radio et dans le vent de sable, c’est grâce à la science et à l’instinct de navigation de Raymond, que nous sommes rentrés".
Capitaine Venangeon." Laurent le dimanche 22 novembre 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |