|  | | | | Un Français Libre parmi 63529 | | | Emile Jules César Pagliantini | |
Naissance : 25 décembre 1924 - Montalcino, Sienne, Italie
Activité antérieure : liberal / cadre
Nationalité : Italien
Engagement dans la France Libre : Londres en juillet 1940
Affectation principale : Terre Leclerc - Afrique / spahis
Grade atteint pendant la guerre et spécialité : 2c
Dossier administratif de résistant : GR 16 P 454468
Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 39773 |
Contribuez à son livre ouvert !Ouvert à tous pour exprimer vos sentiments, évoquer vos souvenirs, préciser son parcours, sa vie, poser des questions, citer des livres, des articles, des sites, déposer des documents, photographies, ... | | |
Emile Jules César Pagliantini - son Livre ouvert ! Emile Pagliantini, un FFL de la 2ème DB : epagliffl.canalblog.com J'ai réalisé un site consacré à son parcours depuis Brest en 1940, jusqu'en 1945. Il contient des reproductions de documents et des photos avec ses compagnons de guerre. Y figurent notamment des clichés de Berchtesgaden en 1945 à la chute du IIIème Reich.  Alain Boussuge le mercredi 06 mars 2013 Recherche sur cette contribution | |
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Moi même natif de Grury où j'ai vécu jusqu'en 1984 et où je retourne encore, le nom de votre oncle me dit quelque chose. Est-il enterré à Grury ? Je contribue volontiers a votre livre d'or. dauptain gilles le lundi 11 février 2013 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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S'il n'y avait pas eu le guerre, je serais peut-être devenu un voyou. Je me suis taillé Emile Pagliantini est né le 25 décembre 1924 à Montalcino en Italie. Ses parents émigrent en France. Ils s’installent dans la région d’Ax les Termes puis à Brest. Ils se séparent de manière contrainte et forcée. Son père est expulsé vers l’Italie suite à une rixe dans laquelle il est impliqué. Il emmène avec lui sa fille aînée.
Sa mère se remet en ménage. Son enfance et son adolescence ne sont pas toujours faciles. Les études ne le passionnent pas mais il obtient tout de même le certificat d’études primaire en 1938.
Il part le 17 juin pour la Grande-Bretagne avec un groupe de copains. Il a seize ans mais déclare qu’il en a dix huit. Ce vieillissement lui causera des difficultés lorsqu’il se fera naturaliser français en 1958.
Il contracte un engagement dans les Forces Françaises Libres pour la durée de la guerre le 23 juin (a/c du 1er juillet 1940). Il est affecté le 13 septembre 1940 à la Compagnie de Chasseurs.
Mon oncle ne parlait pas de la guerre. Il l’avait évoquée avec mon père qui était un ancien combattant de 1940 qui fut fait prisonnier à la mi-juin lors de violents combats en Eure-et-Loir aux côtés du RICM. Il lui avait fait part d’une lutte âpre dans un cimetière en Alsace où il était coincé avec d’autres soldats sous le feu de l’ennemi. Je crois qu’il lui avait dit que pour s’en sortir il avait du lutter au corps à corps parmi des tombes. Il y fut blessé à une jambe. Il lui avoua qu’il en avait fait de mauvais rêves par la suite.
Après la guerre, il vit d’emplois sans suites. Lors de son passage en Afrique il avait rencontré un français qui avait proposé aux jeunes soldats de les recontacter après la guerre s’ils n’avaient pas de travail. Il s’expatrie une première fois mais il est rapatrié sanitaire suite à une mauvaise malaria. Il sera un temps mineur à Montceau-les-Mines. Il travaille pour le CEA dans une mine d’uranium à Grury en Saône et Loire. Il s’y fixe et se marie en 1948.
Il repart à nouveau en Afrique, au Niger. Il fait de la prospection minière dans l’Aïr. Une fois installé, son épouse le rejoint.
Ils travaillèrent et vécurent à 80/100 kilomètres au nord d’Agades, à El Mécki et Taghouagi jusqu’à l’indépendance du Niger en 1962.
Il prospecte et trouve des gisements de cassitérite, d’étain et de minerais contenant de l’uranium. Il dirige une concession de prospection où il fait travailler les populations locales, des hommes haoussa. Au moment de l’indépendance du Niger il ne souhaite pas rester en Afrique. Il rentre en France et revient vivre à Grury. En 1964 il retrouve une activité de prospection minière en Australie où il restera jusqu’en 1966. De retour en France, il se recasera dans une usine à Gueugnon.
Il décède en 1978 à Grury.
Du caractère, forte tête, tête brûlée selon la manière dont on pouvait le percevoir, il ne tirait pas gloire de son épopée militaire. Il avait combattu mais tout cela était le passé. Ce qui avait été fait, était fait. Je savais que mon oncle, qui était aussi mon parrain, avait combattu dans la 2éme DB mais j’ignorais qu’il était un FFL des premières heures. Je crois qu’il a adhéré aux anciens de la 2ème DB, après la guerre, mais il n’a pas persévéré. Il ne faisait partie d’aucune association d’anciens combattants. Lorsqu’il y avait des cérémonies patriotiques dans sa commune, on lui demandait de participer, mais il ne donnait pas suite. « Tu me vois avec les médailles … et … merde !»
Amoureux des chansons d’Yves Montand et du jazz de Django Reinhardt, il était un danseur de tango accompli. La chasse et la pêche étaient ses autres passions. Tantôt charmeur, tantôt rude il se définissait comme étant un rital (il eut à en souffrir dans son enfance, comme de nombreux immigrés italiens).
J’entends la voix gutturale de mon oncle prononcer les paroles qui suivent, avec des inflexions tantôt basses, tantôt gouailleuses.
« Lorsque je suis passé au Mans, j’ai reconnu dans la foule ma mère et mes sœurs. M’approchant d’elles, ma mère m’a engueulé et m’a giflé me reprochant d’être parti. » … rires
« Je n’étais pas sérieux et dès que j’avais un petit grade, je me faisais casser. » … rires
« Pour aller vers Berchtesgaden, à un endroit, il fallait franchir un pont. Un premier char s’engage, détruit ; un second, pareil. Mes copains ont tous été tués. Notre char s’engage à son tour ; on y va et ça passe ! »
« On m’a proposé une deuxième ficelle pour aller en Indochine, mais j’ai décidé que c’était terminé. »
Plaque d’identité militaire
PAGLIANTINI EMILE
52095
1940
LONDRES
GS OIV
Parcours
Evadé de France le 17 juin 1940
Arrivé en Angleterre le 19 juin 1940
Contracte un engagement pour la durée de la guerre contre l’axe à Londres le 23 juin 1940
Au Premier Bataillon de Chasseurs Alpins stationné à Camberley (Aldershot)
Embarque à Liverpool le 23 mars 1941
Débarque à Pointe-Noire le 19 mai 1941
Est dirigé vers Le Caire en passant par Brazzaville, Bangui, Fort-Lamy, Khartoum
Le Caire du 23 septembre au 3 octobre 1941
Est dirigé vers la Syrie
Affecté au 1er Régiment de Spahis Marocains, escadron du capitaine Morel – Deville,
en octobre/novembre 1941
Départ de Damas pour la Lybie le 4 décembre 1941
Campagne de Lybie : Halfaya, Bardia, Tobrouk, Benghazi
Retraite en mars 1942 jusqu’à Marsa-Matruh
Attaque d’El-Alamein , octobre-novembre 1942 avec la 1ère Division française libre
Attaché à la colonne Leclerc à partir de Tripoli
Campagne de Tunisie en 1943 : ligne Mareth, Gabès, Kairouan, Djebel Zaghouan, Tunis
Transféré à Tripoli le 7 juillet 1943
Arrive à Témara, Maroc le 5 avril 1944
Formation de la 2ème DB ( général Leclerc)
Embarque à Casablanca le 9 avril 1944
Débarque à Port-Talbot (Angleterre) le 21 avril 1944, dirigé sur Hornsea (Hull)
Embarque pour la France le 29 juillet 1944
Débarque le 1er août 1944 à Sainte Mère Eglise 
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Alain Boussuge le mardi 22 mai 2012 Recherche sur cette contribution | |
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Vanites, ou Les Souvenirs De Guerre D'un Jeune Francais Libre de Louis Tritschler : "Creuser des trous! »
Le désert de pierres, surtout sur ce "foutu" plateau de Bardia, est résistant à la pioche. Il faut s'être fait de nombreuses ampoules pour espérer obtenir un résultat quelque peu satisfaisant. Il fait chaud, l'eau saumâtre - le puits qui nous ravitaille n'est pas un bon puits - est rationnée; le thé chaud, il faut le faire. Sans nul doute l'installation du bivouac à Bardia n'est pas une sinécure.
Encore lorsqu'il s'agit de creuser son trou individuel, celui qui assure une éventuelle protection à soi-même, ou à la rigueur la protection de son véhicule, passe encore; tout le monde comprend le bien-fondé de l'effort à accomplir. Mais lorsqu'il s'agit, désigné de corvée, de creuser le trou des autres, un trou large et profond, pour la tente-popote des officiers par exemple, c'est une autre affaire.
C'est justement la charge qui échoit à une petite équipe du peloton dont, en ma qualité de brigadier de peloton, je suis le chef.
Le capitaine Morel-Deville et ses officiers sont, à n'en pas douter, tous sympathiques et attentifs à leurs hommes. Ils le sont cependant à la manière des... cavaliers et, stationnés longtemps au Levant à la tête de troupes indigènes, ils ont, en campagne comme à la ville, l'habitude de se comporter en seigneurs. Aussi, pendant les travaux de terrassement, ne regardent-ils pas à se prélasser en discutant autour de bières bien fraîches, à cinquante pas des travailleurs que nous sommes. Inutile de dire que cela n'est pas du goût de tout le monde, et qu'il n'en faut pas plus pour soulever des remarques désagréables de la part des plus râleurs, et amener des manifestations de mauvaise humeur.
Ma tâche se complique alors, je dois tout faire pour apaiser ma petite équipe.
Mon petit commandement m'a déjà appris à mieux comprendre le sens de "Grandeur et Servitude militaires". Coincé entre le commandement, dont je suis à mon échelon l'émanation, et les camarades, j'ai le devoir de m'imposer et celui de garder les relations de camaraderie avec ceux dont je partage la vie de tous les jours. Je sais que mon autorité ne peut être réelle sans l'estime et l'amitié de mes amis. Je sais que cela n'est possible que si les ordres que je donne sont exécutables et exécutés. Pour se faire respecter à ce niveau, il faut convaincre que l'on peut faire plus que ceux que l'on commande. Le fait que j'aie accepté, et même recherché le rôle fatigant de motard, et que je ne rechigne pas à prendre la pelle et la pioche m'aide; et puis ils me connaissent tous depuis longtemps, ces têtes dures de la "bande des Bretons", les Freddo Bodénés, Fanch Magueur, Jo Quiniou, Dédé Leroux, Troël, Guillou et Pagliantini, l'Italien de Brest Je n'ai pas de difficultés avec eux, et je suis sûr qu'ils ne cherchent pas à "m'em...". Cette fois cependant j'ai du mal à les faire taire, et, tout à coup, celui que je crois le plus vicieux, notre ami Pagliantini s'écrie:
"J'en ai marre, j'arrête de travailler, et il jette ses outils en s'en allant vers sa tente. - Ferme ta g..., et fais ce qu'on te dit, m'écrié-je, furieux, ne t'occupe pas de ce qui se passe à côté".
Les autres râlent bien aussi un peu, mais poursuivent leur travail. Pagliantini ne m'écoute pas.
Personne, en dehors de l'équipe, n'a entendu et je veux éviter l'esclandre.
J'attends donc que la mission soit terminée et je vais voir notre récalcitrant. Je sais bien qu'il n'a pas réagi contre moi, mais c'est une mauvaise tête; c'est moi qui le commandais et, puisqu'il ne s'est pas comporté en bon camarade, je ne peux laisser passer une atteinte à mon autorité. .
"Je te mets quatre jours de consigne pour refus d'obéissance. Je ne peux lui infliger une punition plus forte, mais le motif est sévère.
- Tu ne vas pas faire ça, réplique-t-il.
- Je me gênerais peut-être. As-tu eu des scrupules à ne pas m'obéir?"
Je suis très en colère. Mais surtout je ne peux laisser passer un tel comportement. Je n'ai encore jamais eu ce genre de problèmes, et Dieu sait si toutes mes ouailles ont près du bonnet. Il en a marre, moi aussi, à chacun d'assumer ses responsabilités. Il doit payer sa faute.
Le lendemain, le capitaine m'appelle:
- "Alors, que s'est-il passé? demande-t-il.
- Pagliantini a fait la mauvaise tête; il a arrêté de travailler sous prétexte qu'il était fatigué, mon capitaine." .
Je me garde bien de révéler la vraie raison de ce mouvement d'humeur.
Cela est mon affaire.
"Bien, il sera sévèrement puni, mais le motif est susceptible de l'envoyer devant le tribunal militaire. Nous sommes en campagne, en plus, me dit le capitaine. Peut-être pourriez-vous le modifier un peu.
- Pas question, mon capitaine. J'ai donné un ordre, il a refusé de l'exécuter. Je n'y peux rien s'il passe le "falot".
C'est bon, conclut le capitaine. Cela vous regarde
Je ne cache pas à Pagliantini mon entêtement à maintenir le motif. Il dit me comprendre et ne pas m'en vouloir. Je crois qu'il est sincère, bien que je m'en méfie un peu. Les autres trouvent ma position normale, et on n'en parle plus. Pagliantini attrape finalement quarante cinq jours de prison dont huit de cellule, mais ne passe pas le falot. Il part rejoindre au P.C. de la brigade un groupe de fortes têtes pour exécuter sa punition et y faire des corvées plus pénibles que celle qu'il a refusée. " Laurent Laloup le vendredi 17 octobre 2008 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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Vanites, ou Les Souvenirs De Guerre D'un Jeune Francais Libre de Louis Tritschler : "Bientôt d'autres renforts arrivent, n'en déplaise au capitaine ce ne sont pas non plus de vrais coloniaux, mais ils ne sont ni E.O.R., ni élèves sous-officiers; il s'agit de nos camarades, partis d'Angleterre avec nous, affectés d'abord à Bangui, et qui, au lieu de rejoindre le Tchad, ont été ramassés comme nous par la circulaire réclamant des renforts pour la Syrie. Ils ont été acheminés par voie de terre à travers le Soudan anglo-égyptien, belle équipée aussi! Je retrouve en particulier ceux que l'on appellera bientôt la "bande de Bretons": Freddo Bo-dénés, Fanche Magueur, Jo Quiniou, André Leroux, André Guillou, René Troël, Jean Leroux, Pagliantini... et j'en passe.." Laurent Laloup le vendredi 17 octobre 2008 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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