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Jacques Mantoux 1939-1945 - xresistance.org
Les "Européens" ont aussi leurs particularités folkloriques, ne seraient-ce que chacune des aventures qui les ont amenés un à un, à rejoindre les Forces Françaises Libres et ce régiment en particulier. Il y en a dont l'engagement remonte aux premiers jours de l'Appel de De Gaulle : ainsi du cap. Benoist lui-même, jeune officier d'A.E.F., du maréchal des logis Gugenheim., jeune taupin arrivé de France en Angleterre et passé par le même peloton d'artillerie que mon ami Slyper ; j'ai déjà parlé de plusieurs aventures des autres sous-officers ; il y a des évadés de France, mais aussi des jeunes qui servaient dans l'armée d'armistice en Algérie ou en Tunisie au moment du débarquement allié de novembre 42 et qui, - choqués et écoeurés par la mentalité de leur encadrement,- ont littéralement déserté pour s'engager dans une unité gaulliste(l).
Il y a enfin plusieurs soldats tunisiens, engagés sur place (l'un d'eux est un jeune ancien combattant de 39-40). Benoist garde auprès de lui deux d'entre-eux : André Ghilès comme chauffeur et cuistot, Joseph Attard comme ordonnance. Mais il constitue avec les autres, Jacob, Naïm, Taouss, qui sont israélites, le noyau d'une "équipe téléphonique", renforcée par deux autres israélites de Métropole, Moatti et Raymond Cohen ; et il place le tout sous les ordres d'un brigadier-chef Dulucq, grand garçon osseux et taciturne, possiblement breton (?) mais à coup sûr antisémite.
Et Benoist nous explique, à Louboutin et à moi, d'un air humoristique : "Comme ça ils marcheront droit et puis, comme ce sont tous des froussards par nature, ça leur apprendra ce que c'est que le danger ..." ( )
Il faut savoir que jusque là et comme en 1914-1918, les liaisons internes des unités en campagne dépendaient essentiellement de téléphones, nécessitant des quantités immenses de fils téléphoniques déroulés et surtout réparés en cas de rupture, par "l'équipe téléphonique". Ce travail, déjà un casse-tête lorsque de nombreuses unités entrecroisaient leurs fils le long des routes et des chemins etc . devenait très dangereux dans les zones de combat. Evidemment ! fils arrachés par les ...
(1)Ces cas étaient devenus assez nombreux en 1943 pour aggraver les vives tensions qui existaient déjà entre les deux parties de l'armée. Laurent Laloup le dimanche 12 novembre 2017 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |