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A force de vaincre...de Jacques Bauche " 20 heures : Alerte aérienne. Quatre Messerschmitts 110 piquent sur nous en rase-motte et nous mitraillent. Je saute avec mon chauffeur hors du pick-up pour m'abriter sous les loues. La mitraille crépite autour de nous. Ma voiture est touchée, deux roues tordues et crevées, le moteur atteint. Derrière moi, me première pièce tire sans résultat. Les avions virent et recommencent leur attaque à trente mètres d'altitude loin derrière moi. Quatre avions piquent derrière la falaise, trois réapparaissent, une énorme explosion, un nuage de fumée noire : la première pièce de la deuxième section de ma batterie, commandée par Malesieux, vient d'abattre son premier avion en le covupant en deux.
Il y a maintenant six M. 110 et trois M. 109 qui nous sur-volent de près. Ma deuxième pièce, à huit cents mètres derrière moi, est touchée par la mitraille au moment d'ouvrir le feu. Le chef de pièce, Frémaux, n'a rien, mais Monville, Pouvrasseau et Miremont sont blessés, ainsi que la chienne de la section qui reçoit trois éclats. Personne n'est atteint grièvement. nais le tracteur est transpercé et son moteur démoli.
20 h. 05 : Nouvelle attaque en rase-motte par le même ennemi. Six avions, en deux groupes, piquent pour se croiser au-dessus de la pièce de Rey, avec qui je suis. La mitraille commence; l'armement de la pièce, sans sourciller, continue à tirer. Le bruit des moteurs à vingt mètres, celui des mitrailleuses et du canon qui tire deux coups par seconde, sont noyés dans un tonnerre assourdissant, des flammes, une fumée noire, de l'huile chaude qui gicle partout autour de nous, des explosions dans tous les coins, des morceaux de tôle gros comme une armoire, tombent en sifflant. Nous sommes tous couchés par terre, suffoqués par la fumée... Que s'est-il donc passé?
Lorsqu'on y voit plus clair, je me relève pour constater...personne n'est blessé.." Laurent Laloup le jeudi 25 décembre 2008 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |