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Jean François Meuniez - son Livre ouvert ! " Les services de la France libre tenteront de dissocier mouvements et réseaux, mesure suivie de résultats limités, la situation sur le terrain obligeant souvent à tenir les deux rôles. (17) "Zéro-France" À travers les témoignages portant sur le réseau "Zéro-France", on peut retrouver les principales caractéristiques des réseaux de renseignement actifs dans le milieu des chemins de fer. Ce réseau est constitué à l'initiative de Gérard Kaisin, envoyé dans le Nord par la Sûreté d'état belge de Londres. Il prend contact avec l'inspecteur Jean Delvallez, chef de la circonscription de Dunkerque : "En quelques semaines Delvallez sollicitait et obtenait, dans chaque grande gare, le concours d'un gradé auquel il avait exposé ce qu'il voulait et qu'il avait chargé de s'entourer eux-mêmes d'autres agents susceptibles d'obtenir les renseignements qui seraient demandés et, si le cas échéant, d'accomplir les actions qui s'avéreraient nécessaires." (18) Le réseau va ainsi être constitué par des cadres locaux du Nord : Baudez, chef de l'arrondissement Exploitation de Saint-Quentin ; René Lecompte, inspecteur divisionnaire à Tergnier ; Jean Meuniez, inspecteur au service régional ; Champion, inspecteur divisionnaire à Compiègne ; Dalle inspecteur à Soissons ; Gaquerre, inspecteur à Hirson ; Lecomte, inspecteur divisionnaire à Tergnier ; Lucien Barbier inspecteur divisionnaire à Laon. À l'origine, localisé sur Roubaix, Boulogne et Dunkerque, le réseau s'étend sur la Région Nord : "Les promoteurs du mouvement du réseau "Zéro-France" vers le personnel de maîtrise de Paris-Nord sont les inspecteurs Gaston Huguet (décédé en Allemagne), René Brunet, Jean Meuniez (qui échappe de justesse à l'arrestation), Roger Laveille et Émile Bourgeois (déporté en Allemagne, et depuis sans nouvelles) (19)", selon l'historique du réseau rédigé en juillet Deux sous-réseaux sont ainsi formés l'un centré sur le Nord, l'autre sur Paris. Ainsi est couverte toute la Région ferroviaire du Nord s'étendant de Rouen à Aulnoye, ainsi que des pointes avancées dans le Calvados et les Deux-Sèvres. (20) Le réseau s'étend ainsi à partir du milieu cheminot. Sur un effectif de 266 membres du sousréseau de Paris de "Zéro-France", l'on compte 63 cheminots. Des liens sont établis avec des mouvements de résistance, l'ocm(21), Libération Nord. (22) Les informations collectées par le réseau proviennent directement des autorités ferroviaires allemandes, selon l'historique : "Les EBD de Lille et Paris nous tinrent spécialement en état d'alerte, lors de l'annonce de TCO. En fait, tout ce qui se passait sur le réseau SNCF Nord a pu être transmis à Londres." Le réseau est fortement désorganisé par les Allemands en octobre 1943 et une seconde fois début 1944, avec l'arrestation, en avril, de Delvallez, qui sera fusillé en septembre. (23) 1- Louis Armand, Propos ferroviaires, Paris, Fayard, 1970, p AN, 72AJ 495, dossiers Bretout, Desiront. 3- AN, 72AJ 495, dossier Brunet Roger. 4- Etienne Dejonghe et Yves Le Maner, "Les communistes du Nord et du Pas-de-Calais de la fin du Front populaire à mai 1941", in Jean-Pierre Rioux, Antoine Prost, Jean-Pierre Azéma (dir.), Les communistes français de Munich à Châteaubriant , Paris, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, 1987, p AN, 72AJ 496, dossier Mazeau, janvier AN, 72AJ 495, dossier Brucker."
©Christian Bachelier
www.ahicf.com Christian Bachelier, "La SNCF sous l’Occupation allemande 1940‐1944»,
Rapport documentaire,
1996
GR 16 P 295467| KAISIN ( Gérard Albert Félix Marie )| 1904-02-25| Namur|| BELGIQUE| FFc
GR 16 P 172713| DELVALLEZ ( Jean Lucien )| 1906-06-01| Harnes| Pas-de-Calais| FRANCE| FFc FFi RIF DIR Laurent Laloup le dimanche 21 mars 2021 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |