Albert Georges Mathioux - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Albert Georges Mathioux



Naissance : 23 septembre 1914 - Paris 12e

Point de départ vers la France Libre : Moyen Orient

Engagement dans la France Libre : Palestine en juillet 1940

Affectation principale : Terre DFL - Moyen Orient / BIMP

A participé à la bataille de Bir Hakeim

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : caporal

Décès à 27 ans - 11 juin 1942 - Disparu à Bir Hakeim

Mort pour la France

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 403721

Dans la liste de Bir Hakeim : ligne 973

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 34949

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Albert Georges Mathioux - son Livre ouvert !
 

Photos de Ernest Marcel BACH

Les cinq évadés de PALMYRE en SYRIE pour rejoindre les britanniques en PALESTINE.
BACH est le 2ème à gauche DIAZ à l'extrème droite et les 3 autres: MATHIOUX, FORMENTO et GILLIS. Tous posent devant l'AM CHENARD N° 1311 à ISMAÏLIA en EGYPTE.



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Patrick BACH le mercredi 29 mars 2023 - Demander un contact

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Tout récemment je suis tombé sur un cahier écrit par mon père lorsqu’il était au LEVANT de 1939 à 1945, ce journal de marche rédigé par un simple soldat, un jeune homme de 22 ans, Spahi Marocain dormait dans un fond de tiroir depuis plus de 75 ans.
Dans son journal il décrit sa fuite de PALMYRE en SYRIE le 15 juillet 1940 pour rejoindre avec 4 autres soldats et 3 autos-mitrailleuses les britanniques en PALESTINE après une course folle de 750 km la nuit dans le désert syrien.
Il raconte avec moult détails son adhésion au BIM du Capitaine Raphaël FOLLIOT puis celle aux Spahis Marocains du Capitaine Paul JOURDIER, sa campagne en ERYTHREE contre les italiens puis sa campagne fratricide en SYRIE, il rejoint la COTE FRANCAISE DE SOMALIE plus précisément DJIBOUTI après que cette colonie se soit ralliée aux FFL, il décrit l’ambiance délétère entre français à DJIBOUTI sous un climat hostile puis son retour en FRANCE.
C’est le récit de tous les jours, au jour le jour, d’un simple soldat, avec une vision et le ressenti d’un jeune homme de 22 ans. Il n’y a pas de plan de bataille ni de stratégie militaire, il raconte simplement ce qu’il fait et ce qu’il voit, il cite de nombreux camarades et son commentaire est daté.

JOURNAL DE MARCHE DU SOLDAT ERNEST MARCEL BACH.
EVASION de PALMYRE en SYRIE pour la PALESTINE le 15 juillet 1940.

En écoutant les nouvelles des radios sur la capitulation de la FRANCE et après avoir entendu parler de l’appel de LONDRES du Général de GAULLE, mes camarades et moi décidons de nous rallier aux Forces Françaises Libres, de nous évader par nos propres moyens en PALESTINE et nous placer à la disposition des autorités britanniques.
Nous fixons le jour du départ au 15 juillet 1940 à minuit.

Dans la soirée du 15 juillet nous armons nos 3 autos-mitrailleuses respectivement la CHENARD N°1311 et les HOTCHKISS N°1349 et 1350, nous prenons également 2 fusils mitrailleurs et 6000 cartouches.
Restaient dans le garage 3 autres autos-mitrailleuses identiques, pour les immobiliser nous démontons les réservoirs d’essence et les allumages delco, ce sabotage était nécessaire pour éviter tout risque de poursuite. Restait la voiture du capitaine, mais cette dernière se trouvait malheureusement en ville à son domicile, nous ne pouvions donc pas en disposer.
23h30, Albert MATHIOUX, Aldo FORMENTO, Joseph DIAZ, Gaston GILLIS et moi même attendons dans le garage. Je consulte une dernière fois les cartes, jusqu’au Djebel Druze le parcours était de 180 km, ce point était situé au Sud-ouest de PALMYRE, l’IRAK se trouvant à l’Est et la TRANSJORDANIE au Sud, nous avons pris comme point de repère la station de pompage H4 située sur le pipeline anglais en TRANSJORDANIE à 60 km à vol d’oiseau du Djebel Druze.
A minuit nous envoyons GILLIS avec pour consigne de se présenter comme « ronde officier » à la sentinelle de la porte arrière du quartier afin d’ouvrir cette dernière.
Nous autres nous nous tenions au volant de nos autos-mitrailleuses prêts à démarrer au signal convenu. 10 minutes se sont écoulées lorsque nous entendons enfin le coup de sifflet de GILLIS, la voie est libre, nous actionnons nos démarreurs et les 3 autos-mitrailleuses sortent et roulent rapidement, FORMENTO prend au passage GILLIS, mais nous avions oublié une chose importante, c’est qu’après la porte du quartier il y avait un réseau de fils de fer barbelé, nous n’avons pas le temps de couper les fils de fer, nous devons manœuvrer pour rouler dessus car l’alerte vient d’être donnée. Nous fonçons à toute vitesse en traversant PALMYRE endormi mais hélas, 10 km après PALMYRE nous devons nous arrêter car il y avait des morceaux de fils de fer barbelé enroulés autour des câbles de frein ce qui a eu pour conséquence de rayer les tambours.
Il nous a fallu un quart d’heure pour cisailler les fils de fer barbelé avec des pinces universelles. Le capitaine, immédiatement averti bénéficiant de cette perte de temps nous poursuivait à présent avec sa voiture, nous voyons pointer les phares au loin.
Enfin nous repartons et roulons à une vitesse folle dans le désert en pleine nuit, les compteurs oscillaient entre 70 et 100 km/h, la voiture du capitaine avait du mal à réduire la distance avec nous, ils devaient être certainement 4 à l’intérieur, le capitaine, notre propre chef de peloton l’Adjudant-chef BOLLUCCI, son adjoint le Sergent-chef GAILLOUX et probablement le chauffeur Ahmed.
Après plus de deux heures de poursuite nous arrivons enfin au Djebel Druze les phares de nos poursuivants toujours en vue. De cet endroit il nous restait 60 km à parcourir pour rejoindre le poste H4, mais en pleine nuit dans le désert sans point de repère nous avions beaucoup plus de difficultés pour poursuivre notre route. Nous décidons quand même de continuer pendant une dizaine de kilomètres virevoltant de gauche à droite avant de nous arrêter derrière une dune de sable lumières éteintes et moteurs arrêtés.
Dès le lever du jour nous reprenons notre route vers H4 et, afin de repérer plus facilement la station de pompage, je fais placer les 3 autos-mitrailleuses en ligne de bataille avec une distance d’environ 500 mètres entre chaque véhicule.
Au bout d’une demi-heure le véhicule qui se trouve sur ma gauche disparait d’un seul coup, intrigué, j’oblique sur ma gauche en faisant signe au véhicule se trouvant à ma droite de me suivre. Catastrophe, l’automitrailleuse n°1350 est tombée dans un ravin peu profond reposant sur ses 4 roues, les occupants MATHIOUX et DIAZ heureusement sains et saufs. En inspectant le véhicule nous constatons que la barre d’accouplement est tordue et l’essieu avant faussé. Nous sommes dans l’obligation d’abandonner l’automitrailleuse après avoir déchargé armes, munitions, essence, le peu d’effets personnels et après avoir retiré le delco.
MATHIOUX et DIAZ montent dans mon véhicule et nous voilà repartis vers H4, il devait nous rester encore 20 km à parcourir avant de l’atteindre. Nous avons perdu beaucoup de temps avec l’accident pour récupérer le matériel et à présent avec l’arrivée du jour les importantes traces de nos véhicules laissées dans le sable devenaient clairement visibles.
C’est GILLIS qui a donné l’alerte le premier en voyant apparaître au loin la voiture du capitaine encore à notre poursuite, nous nous méfions aussi des avions basés à PALMYRE, les POTEZ 63 et 25 qui auraient pu aussi être alertés mais nous étions fermement décidés à tout.
Nous roulions à vive allure lorsque mon « eschouster » se met à flancher, j’engage mon deuxième réservoir sans résultat, ma vitesse chute de 50 km/h, je demande à la deuxième automitrailleuse de se tenir à 100 mètres à ma droite et de ne tirer que dans les pneus de nos poursuivants ne voulant pas d’effusion de sang, le capitaine a toujours été pour nous un vrai père. La voiture du capitaine était à peine à une centaine de mètres de nous lorsque DIAZ a ouvert le feu, un chargeur entier y est passé avant de voir la voiture faire un grand cercle pour finalement rebrousser chemin. Nos poursuivants ignoraient certainement que nous étions armés.
Encore quelques kilomètres avant d’atteindre la station de pompage H4 en TRANSJORDANIE et constater enfin une nette amélioration de la vitesse de mon automitrailleuse. Nous étions sauvés.
Nous sommes immédiatement repartis sur H5 en roulant sur la piste longeant le pipeline anglais, environ 150 km à parcourir avant d’arriver le midi du 16 juillet sur la station de pompage H5. Nous faisons halte devant un caboulot arabe le temps de prendre une tasse de thé, transvaser l’essence des réservoirs pris à PALMYRE dans nos propres réservoirs et de se débarrasser des vides qui à présent nous encombraient, nous voilà repartis sur H6, maintenant nous roulons sur une route goudronnée très praticable mais toujours dans la crainte d’être poursuivi par l’aviation de PALMYRE. Après 100 km de route nous nous arrêtons pour déjeuner car depuis la veille au soir nous n’avions pratiquement rien pris. A peine sommes nous installés dans un petit ravin de sable à droite de la route que nous entendons le vrombissement d’un moteur d’avion. Nous plaçons immédiatement nos fusils-mitrailleurs en position DCA mais heureusement c’est un avion britannique probablement attaché au contrôle du pipeline anglais. (Plus tard nous apprendrons que l’avion britannique en question nous cherchait bel et bien car nous avions été signalés par télégraphe d’un poste de « l’Arabe Légion Anglaise » au passage de H4). Nous reprenons la route bitumée puis un quart d’heure après nous sommes de nouveau stoppés par une camionnette avec un groupe d’individus équipés de tenues hétéroclites que nous prenions pour des bandits, je réussis à passer mais la deuxième automitrailleuse se fait coincer et doit s’arrêter, je m’arrête aussitôt un peu plus loin, en fait c’était un groupe de Méharistes de « l’Arabe Légion Anglaise » qui venait à notre rencontre, avec mon peu de connaissance en arabe j’arrive à comprendre qu’ils veulent nous désarmer pour nous conduire au poste et nous confronter à leur lieutenant anglais qui les commandait. Nous suivons la camionnette pendant 80 km en nous demandant ce qui allait bien nous arriver, devrons nous retourner en SYRIE ? Vont-ils nous laisser continuer notre route jusqu’en PALESTINE ?
Arrivés au poste, le lieutenant anglais nous reçoit correctement, nous propose de nous doucher et de nous restaurer, il y avait aussi un civil provenant de H6 parlant un français impeccable qui nous servait d’interprète.
Nous reprenons la route accompagnés par des anglais sur une centaine de kilomètres pour arriver vers 5 h du soir à un poste d’autos-mitrailleuses légères du désert (un peu comme chez nous à PALMYRE), nous sommes reçus par un capitaine avec un sous-lieutenant et son épouse, on nous offre à boire du whisky et à manger des biscuits, après avoir signalé au capitaine l’endroit sur la carte de l’abandon d’une de nos autos-mitrailleuses suite à une chute dans un ravin, ce dernier nous fait la promesse de faire son possible pour la récupérer, (plus tard nous apprendrons qu’un avion de reconnaissance anglais est allé immédiatement sur la zone que nous avions indiquée mais qu’il a vu nos camarades de PALMYRE déjà autour du véhicule pour chercher à le remorquer).
On nous restitue nos armes avant de repartir précédés par une automitrailleuse anglaise, car nous allions pénétrer dans le territoire palestinien, nous devions parcourir environ 100 km pour rejoindre le grand camp militaire de SOUAC en passant par le lac de TIBERIADE puis NAZARETH.
Au camp anglais de SOUAC ou résidait déjà une brigade de soldats polonais, nous sommes arrivés vers 9 h du soir, rompus, épuisés, fatigués par notre course folle de 750 km dans le désert entre PALMYRE et SOUAC tout cela en 24 heures et en étant en permanence sur le qui-vive.
Nous avons rendu une nouvelle fois nos armes et munitions à un officier anglais avant que l’on nous emmène sous une tente dans laquelle des lits avaient été dressés puis l’on nous a offert un excellent diner avant de nous questionner encore une fois sur notre épisode de ralliement.

Cette évasion de SYRIE organisée par 5 soldats est tout à fait exceptionnelle au moins pour 4 raisons :
- Ce sont de simples soldats, il n’y avait pas de sous-officier et encore moins d’officier pour les commander et organiser cette fuite avec autos-mitrailleuses et armes.
- Cette évasion s’est produite après le 3 juillet 1940 c'est-à-dire après l’attaque de la flotte française par la flotte anglaise à MERS-el-KEBIR, cette agression anglaise tuant 1297 français a refroidi les forces militaires du LEVANT encore hésitantes à rejoindre le Général de GAULLE.
- Ils sont partis de nuit à travers le désert munis d’une simple carte et d’une boussole avec pour point de repère le Djebel Druze sous le très faible éclairage de leur automitrailleuse.
- Ces 5 soldats partis de nuit de la base militaire de PALMYRE, cette base était très éloignée de la frontière palestinienne, ils prenaient énormément de risques de partir de si loin.
Qui étaient ces 5 soldats ?
- Albert MATHIOUX né le 23/09/1914 à PARIS disparu le 11/06/1942 à la bataille de BIR HAKEIM.
- Aldo FORMENTO né le 26/12/1915 à TURIN en ITALIE.
- Joseph DIAZ chauffeur mécanicien de nationalité espagnole né le 18/09/1913 à PALOMOS en ESPAGNE.
- Gaston GILLIS né le 15/06/1913 à CHARLEROI en BELGIQUE disparu le 05/07/1941 à BEYROUTH au LIBAN (d’après le journal de campagne de Ernest Marcel BACH)
- Ernest Marcel BACH chauffeur mécanicien né le 11/03/1918 à KUNHEIM décédé le 05/01/1962 à BOIS D’ARCY.

Patrick BACH le samedi 21 janvier 2023 - Demander un contact

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Journal de marche du RMSM - 1940

" Samedi 10 aout

Les Maréchaux des Logis MATHERAT Jean et BUCHIN René, le Brigadier-Chef DIAZ Joseph, les A.M. GILLIS Gaston, FORMENTO Aldo, MATHIOUX Albert et MAHE Louis venant de la Section Auto sont affectés au 1er Escadron"

Jacques Ghémard le dimanche 29 novembre 2020 - Demander un contact

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Journal de marche du RMSM - 1940

" Lundi 28 octobre

Les Brigadiers-Chefs de GAVARDIE, LUSIGNAN et KANTZUGA, les Spahis BRETIN, SEHMERL, RONGERE, BARDET et MATHIOUX sont affectés au Dépôt du 1er Bataillon de Marine ce jour."

Exit donc de Gavardie et Luzignan qui pourraient être ceux partis de Syrie avec mon père Pierre Ghémard

Jacques Ghémard le dimanche 29 novembre 2020 - Demander un contact

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: La Croix Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte Éditeur : La Croix (Paris) notice.date : 1941-05-18

Laurent Laloup le mardi 03 juillet 2018 - Demander un contact

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Réponse :

Marcel Boch est plus probablement Ernest Bach parti de Syrie le 15 juillet 1940 avec Aldo Formento, Albert Mathioux, Gaston Gillis et Joseph Diaz. (Hypothèse confirmée par le fils d'Ernest Marcel Bach)


Bronze d'Albert Mathioux

Dans les collections de la salle d'honneur du 1er Régiment de Spahis de Valence se trouve une plaque en bronze en demi-ronde bosse, représentant Albert Mathioux. Il semble qu'Albert Mathioux aurait été pendant un moment sur les listes des Spahis du lieutenant Geoffroy de Courcel lorsqu'il avait été envoyé assurer la sécurité éloignée de Bir Hakeim (avant le fameux combat) avec quelques "tanaké" récupérés au Levant (chassis dodge blindé par la Marine du Levant et tourelle modifiée d'automitrailleuse White).

Thierry Moné le samedi 17 janvier 2009 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mercredi 29 mars 2023

 

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