Joseph Guérin - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Joseph Guérin



Naissance : 17 septembre 1909 - Le Havre (76)

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : en juin 1942

Affectation principale : FNFL / BCRA

caserne Surcouf, aéronavale, BCRA

Matricules : 5342 C30 252 FN42

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : matelot mécanicien

Décès à 67 ans - 3 aout 1977 - Le Havre

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 274936

Dans la liste de l'amiral Chaline : ligne 6242

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 23065


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Claude ZYLBERSZTEJN le lundi 10 septembre 2018 - Demander un contact

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"J'avais quinze ans et demi
Trente Allemands occupaient ma maison depuis deux ans, ma haine grandissait de jour en jour et de petits sabotages, des farces et des tours pendables risquaient de m'envoyer dans les camps d'internement.
J'avais tout juste quinze ans et demi, et les récits des évadés de France que j'écoutais clandestinement à la B.B.C. me prouvaient que leur exemple n'était pas impossible à suivre.
Préparant depuis six mois cette évasion avec deux autres camarades, Victor Tudal, 16 ans, fils de pêcheur, sec et maigre, bon marin, et Joseph Guérin, 32 ans, titi havrais, poursuivi par la Gestapo pour leur avoir vendu du café empoisonné, je sentis cette nuit d'été propice pour le départ : bonne météo, nuit sans lune, courant favorable.
Nous avions à notre disposition le petit cotre de pêche breton de mon père (six mètres, voile et moteur) que j'avais préparé à l'insu de mes parents en transportant toute la journée – au nez et à la barbe des ennemis – sous des filets, dans une brouette, tout le matériel qui convient à une expédition de ce genre.
Ma mère était partie pour Paris. Je laissai sur mon lit une lettre à mon père lui expliquant les raisons et les motifs patriotiques qui m'incitaient à m'évader pour rejoindre les F.F.L. et m'engager... J'appris, après la guerre, que mon père fut arrêté par la Gestapo 48 heures, puis relâché faute de preuves d'avoir facilité mon départ. Je sus aussi que deux avions furent lancés à notre poursuite, mais en vain.
À 23 heures, je sautai d'une fenêtre avec mon sac. Il me fallait faire vite, car la sentinelle mettait une minute à faire le tour de la maison. En quelques secondes, je franchis les trente mètres qui me séparaient d'un mur. L'enjamber, reprendre mon élan après un contact avec le sol et rejoindre mes amis dans le taillis convenu, fut bientôt fait.
Laissant nos sacs et l'accordéon de Joseph, il fallut aller voler l'essence de la Wermacht entreposée dans une de nos dépendances. Nous eûmes là notre première émotion : un bruit suspect nous effrayait, ce n'était qu'une bâche glissant le long d'un mur sur des bidons.
Après avoir parcouru cinq cents mètres, un bidon sur le dos, nous étions arrivés au bord d'un talus qui masquait la grève. Soudain, un bruit de bottes. Au moment précis où nous arrivions, une patrouille rentrait à son poste. Nous nous étions jetés à terre, retenant notre souffle. Et les nazis passèrent à deux mètres de nous. Le voyage faillit bien se terminer là...
En larguant la chaîne du « corps mort », je trempai ma chemise de sueur, tant le silence de la nuit, par calme plat, rendait difficile cette délicate opération. Le moindre bruit insolite aurait pu nous faire repérer...
La chaîne larguée, nous nous laissions doucement dériver à la godille avec le jusant pendant un mille... Enfin, avec mes deux amis à bord, nous franchissons la passe étroite avec le courant descendant, accroupis dans le fond du bateau, le coeur battant, redoutant le crépitement des mitrailleuses. Rien ne se passa. Au bout de plusieurs minutes de cette attente angoissée, chacun à son tour godilla de toutes ses forces pour nous éloigner le plus rapidement possible de la côte.
Une fois bien dégagé, je mis le moteur en route à l'extrême ralenti, en ayant auparavant eu soin de demander à Victor de tenir un seau sur la sortie d'échappement, dont le bruit se confondait avec celui que faisaient au loin les brisants.
Après avoir parcouru cinq milles par cette nuit sans lune on ne pouvait plus nous apercevoir et je donnai l'ordre de hisser les voiles blanches... Le moteur en avant, je mis le cap au noroît. La grande aventure commençait, la première partie était gagnée.

J.-M. Saladin, « Morlaix-Neulyn en 17 heures », Revue de la France Libre. Les évasions cité dans « La Résistance, 1940-1945 », Écho de la Résistance, n° 100, 1964, p. 13-14"

wwwphp.ac-orleans-tours.fr 

Laurent Laloup le mardi 21 octobre 2008 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le lundi 10 septembre 2018

 

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