Louis Marie Goudon - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Louis Marie Goudon



Naissance : 13 mars 1920 - Vannes (56)

Activité antérieure : militaire

Point de départ vers la France Libre : Moyen Orient

Engagement dans la France Libre : Palestine en juillet 1940

Affectation principale : Terre DFL - Moyen Orient / BIMP

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : caporal

Décès à 33 ans - 20 juillet 1953 - Dong Hâ - province de Quang Tri, Tonkin

Mort pour la France

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 264425

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 22157

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Précision

Délégué départemental de la Fondation de la France Libre pour le Morbihan, chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l'Ordre National du mérite, Commandeur des Palmes académiques, j'ai retracé il y a une vingtaine d'années le parcours de Louis Goudon, oncle de mon épouse, dans la 1ère DFL.
Je profite du confinement occasionné par le coronavirus pour faire des recherches sur internet concernant "Mon oncle Louis" comme l'appelle ma femme qui l'a bien connu lorsqu'il est venu en permission lorsqu'il était en Indochine.
Merci à M. Laurent LALOUP de l'avoir fait figurer au livre d'or de la France Libre mais j'aurais aimé qu'en plus de son nom, il mette le nom de l'auteur de ce texte. Je précise que j'ai depuis apporté plusieurs modifications. Cordialement. Pierre OILLO

Pierre OILLO le dimanche 05 avril 2020 - Demander un contact

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Réponse :

Je vois qu'il a effectivement oublié d'indiquer sa source, ce qui est rare (mais ça lui arrive, nul n'est parfait)


Louis Goudan

Avec la 1ère D.F.L.
« Ceux de Bir-Hakein sont pour toujours dans le cœur de la France » : Charles de Gaulle.
Louis Goudan combattant de la France libre
( décédé en 1953 au viet – Nam, 24 325 F.F.L. ).
Sur les bancs de l’école de Noyalo, il avait découvert le sens des mots patrie, courage, honneur, respect, fidélité, amitié, sacrifice. Jusqu’à sa mort, un jour de juillet 1953, sur la terre indochinoise, ils restèrent gravés dans sa mémoire.
Modeste parmi les plus braves, il s’est battu pendant treize ans, pratiquement sans interruption, au service de son pays. Les agrafes « Libye », « Tunisie », « Italie », « France », « Extrême-Orient » qu’il avait mérité de porter racontent son parcours militaire. La médaille de la France Libre et deux Croix de guerre dont avec une palme attestent de son courage. Ses citations décrivent ses qualités militaires, sa témérité et aussi sa grande générosité, lorsqu’il s’agissait de secourir ses amis blessés ou en difficulté dans les rizières de Cochinchine.
Né le 13 mars 1920 à Vannes, Louis Goudon a passé son enfance et son adolescence dans un petit village de Nayolo où habitaient ses parents. Comme beaucoup d’adolescents de son âge, il rêvait d’une vie différente, de voyager, partir à la découverte du monde. De belles affiches montrant des paysages d’Afrique, d’Asie ou d’ Océanie invitaient les jeunes à s’engager dans les troupes coloniales. C’était pour lui le seul moyen de réaliser son rêve. A 18 ans, il prend un engagement de 5 ans dans le 2ème régiment d’Infanterie coloniale. Après six mois de formation militaire, c’est avec joie qu’il apprend qu’il va partir au Levant. Ce nom était celui d’une région bordant la côte orientale de la Méditerranée et comprenant le Liban, la Syrie et la Palestine que la société des Nations avait mise sous l’administration de la France en 1920, après la guerre de 1914 /18. Il a 19 ans quand il embarque à Marseille le 18 août 1939 sur le vapeur « Sinaïa ». Une semaine après, il est à Beyrouth et rejoint le Régiment d’Infanterie Coloniale du Levant.
Deux mois plus tard, le 22 octobre, il est muté au 24ème régiment d’infanterie coloniale et affecté à la 3ème compagnie dont le commandant, le capitaine Folliot, un ancien de la guerre 14/18 suit avec beaucoup d’inquiétude les opérations qui se déroulent en Europe et plus particulièrement en France. L’armistice est annoncé et, le 27 juin 1940, le général Mittelhauser dépose les armes en Syrie. Le capitaine Raphaël Folliot* et ses hommes dont le sergent André Salvat*, sont partagés entre la honte de la capitulation et la rage d’avoir été obligés de se rendre sans avoir combattu. Ils refusent la défaite. Louis Goudon fait partie des 130 gradés et hommes de la 1ère Cie du 24ème R.I.C. qui embarquent avec armes et bagages sur cinq camions et gagnent la Palestine en une nuit.
Ils sont loin d’imaginer alors qu’ils sont au début d’une incroyable épopée qui les conduira jusqu’en Allemagne après avoir combattu sous le soleil brûlant d’Egypte, de Libye et de Tunisie avant de souffrir du froid glacial des montagnes enneigées d’Italie et de France.
DANS LES FORCES FRANCAISES LIBRES DU GENERAL DE GAULLE
Au début, ils n’étaient que 130, mais leurs rangs ne tardèrent pas à grossir. Ce furent d’abord une vingtaine de légionnaires du 6ème R.E.I. puis un lieutenant d’un régiment de chars qui déserta avec des éléments de son unité stationnée à Homs (Syrie). Lorsque ses camions, passèrent à Rayak, des chasseurs se joignirent à eux. Quelques jours plus tard, ils furent rejoints par une automitrailleuse et son équipage, puis par l’escadron de spahis du capitaine Jourdier*. Les fantassins de la compagnie Folliot et les spahis de l’escadron Jourdier* vont constituer le noyau des unités françaises qui vont poursuivre la lutte. Ce fut un choix courageux car ils n’étaient qu’une infime minorité, les unités du Levant choisissant pour la plupart, de rester fidèles au maréchal Pétain. Le 18 juillet, ils embarquent à Haïffa dans la train qui les conduit en Egypte, à Ismaïlia, sur les bords du canal de Suez. Ils sont accueillis triomphalement par la colonie française. Le 23, ils sont rejoints par d’autres éléments du 24ème R.I.C. sous les ordres du capitaine Lorotte. Il s’agit d ‘hommes du 3ème bataillon qui étaient en poste à Chypre. 350 officiers, sous-officiers et soldats se sont regroupés autour du capitaine Lorotte qui lui non plus, n’admet pas la capitulation, s’oppose à ses supérieurs et refuse de retourner au Levant.
A Nicosie, les 350 volontaires français de Lorotte participent à une prise d’armes organisée le 14 juillet par les Britanniques. Le capitaine Lorotte donne le nom de « 1er Bataillon d’Infanterie de Marine » à l’unité qui s’est constituée autour de lui. Les Anglais organisent le transport des 350 volontaires français vers l’Egypte. Ils débarquent, à Ismaïlia le 23 juillet, accueillis comme il se doit par les hommes du capitaine Folliot et ceux qui les ont rejoints.
*Compagnons de la Libération
Disposant de véhicules qui ne sont pas adaptés à la guerre dans le désert et d’un armement français pour lequel ils ont peu de munitions, le 1er B.I.M. fait appel aux Britanniques pour son équipement. C’est la Cie Folliot, la première arrivée, qui est équipée en priorité. Le 6 septembre 1940, elle quitte Ismaïlia et rejoint dans la région de Marsa Martrouh, les « Rats du désert » de la 7ème Division blindée britannique qui se préparent à affronter les 150 000 hommes de l’armée Graziani. La 1ère Cie du 1er B.I.M. est sous le commandement des troupes de Sa Majesté britannique. Ses hommes signent leur engagement dans les Forces Françaises Libres et reçoivent une attestation établie par le Commander 23rd Infantry Brigade. Avec ses compagnons d’armes, Louis Goudon s’engage « à servir avec honneur et fidélité dans les unités relevant du Comité National Français ». Pendant toutes ses campagnes en Syrie, en Afrique du Nord, dans les montagnes italiennes et tout au long du périlleux chemin qui le conduira de Cavalaire jusqu’à l’ Allemagne enfin vaincue, il a précieusement conservé ce document plié, déchiré, partiellement délavé par la pluie, la neige et l’humidité mais si important pour lui, pour sa dignité d’homme refusant la défaite. Le 1er BIM, élément des Free French, sera la 1ère unité des F.F.L. à reprendre le combat. En décembre 1940, avec la 8ème armée britannique, le 1er BIM passe à l ‘attaque. Les alliés s’emparent de Sollum puis de Sidi Barrani, faisant plusieurs milliers de prisonniers. Le 6 janvier 1941, c’est Bardia qui tombe entre leurs mains ; le 21, c’est au tour de Tobrouk, grand port libyen. A la Chambre des Communes, ce sera Winston Churchill en personne qui annoncera la prise de Tobrouk par les Forces britanniques et les Forces Françaises Libres.
Le 1er B.I.M. a eu ses premiers morts. Avec les Anglais, il sera présent à Tobrouk pour soutenir victorieusement le siège de l’Afrika Korps du général Rommel. Avec la section du lieutenant Barberot de la 1ère compagnie, Louis Goudon va combattre en Libye du 17 décembre 1940 au 13 avril 1941. Les Britanniques ne disposent toujours pas du matériel nécessaire pour équiper leurs propres troupes et les Australiens, les Indiens, les Néozélandais, les Polonais et les Français qui les ont rejoints. Les volontaires du 1er B.I.M. sont impatients de rejoindre la 1ère compagnie et de participer aux combats mais ils doivent patienter. C’est seulement en février 1941 que le capitaine Girot, à la tête de la 2ème Cie enfin équipée, peut rejoindre la compagnie du capitaine Folliot et combattre avec elle.
Après avoir séjourné en Egypte du 14 avril 1941 au 25 mai 1941, Louis Goudon est de retour au Levant le 26 mai. Les troupes françaises se rassemblent à Qastina en Palestine. Le commandant de Chevigné qui a pris le commandement du 1er B.I.M. regroupe les quatre compagnies de son bataillon en prévision de la campagne de Syrie. Les deux compagnies motorisées ont déjà combattu en Libye. La 3ème Cie appelée Cie de marche, forte de 350 hommes est sous les ordres du capitaine Savey, un père dominicain, officier de réserve. Elle a remonté la vallée du Nil pour aller rejoindre la Brigade Française Libre du colonel Monclar en Erythée. Avec des légionnaires de la 3ème D.B.L.E. venus d’Angleterre et le Bataillon de Marche n°3 arrivé du Tchad, la 3éme Cie a participé à la prise de Keren le 27 mars et de Massaoua le 8 avril. La 4ème Cie qui est toujours en formation attend d’être équipée en armement et matériel. Elle est la seule à ne pas avoir encore combattu contre les Italiens ou les Allemands.
Le 27 mai 1941, le général de Gaulle passe les troupes en revue et remet la Croix de la Libération à plusieurs militaires du 1er B.I.M. Le levant est , en ce mois de mai 1941, la parfaite image de la France écartelée. Le 8 juin les Britanniques et les F.F.L. entrent en Syrie. Des Français qui ont choisi des camps différents se retrouvent face à face* . Avec le 1er B.I.M., Louis Goudon sera présent lors de ces évènements particulièrement douloureux qui verront des Français restés fidèles à Pétain affronter les français du général de Gaulle qui tentaient de leur faire reprendre le combat dans les rangs de la France Libre pour que le Levant ne tombe pas entre les mains des Nazis.
La brigade à laquelle appartient le 1er B.I.M. est commandée par le lieutenant-colonel René Genin qui a rejoint les Forces Françaises Libres en janvier 1941 au Cameroun, après avoir traversé l’Afrique d’Alger jusqu’au Nigeria. Envoyé en Erythrée en qualité de chef d’Etat-Major de la brigade d’Orient. Il a combattu lorsque la 3ème Cie du 1er BIM participait à la prise de Keren défendu par les Italiens. Le 17 juin 1941, à la tête de sa brigade, il a pour mission de prendre le village d’Ezraa qui est toujours tenu par des troupes française de Pétain. En entrant dans le village, le lt-colonel Genin est atteint par une balle et mortellement blessé.
Les anciens du 24ème R.I.C, les spahis, les artilleurs du 1er R.A.FFL, les fusiliers-marins, les légionnaires de la 3ème D.B.L.E. et les bataillons africains du Tchad et du Cameroun vont devoir faire face à une situation dramatique. Le 1er Bataillon de fusiliers-marins perd 40% des effectifs qu’il a engagé dans ce combat. Son commandant, le lieutenant de vaisseau Detroyat est tué. C’était lui qui avait reconstitué cette unité en juillet 40, à bord du vieux cuirassé Courbet à Portsmouth. Avec 250 de ses hommes, il avait participé à l’expédition de Dakar avant de débarquer au Cameroun et de rejoindre l’Egypte. Par un hasard tragique, le 1er B.I.M. se trouve en face d’éléments du 24ème R.I.C, le régiment dont il est issu. La 1ère et la 2ème compagnies qui sont motorisées, vont jouer un rôle prépondérant en portant rapidement l’action.
*Les troupes du général Deutz, fidèles à Pétain perdirent plus de 1200 hommes. Les F.F.L. eurent 187 tués et les Britanniques 1500. Après l’armistice de St Jean d’Acre, le 14 juillet, 23 000 hommes de l’armée de vichy repartiront en France, 2 000 rejoindront les F.F.L. du général de Gaulle.
Après les combats de Syrie, le 1er Bataillon d’Infanterie de Marine est incorporé dans la 1er Brigade Française Libre au sein de la 1ère D.F.L. (Division Française Libre). Il est divisé en deux compagnies motorisées dites « de découvertes », détachées l’une après d’une unité de la Légion Etrangère l’autre auprès d’une unité de la coloniale. L’armement de la 3ème compagnie commandée par le capitaine Jacques Savey, est complété avec des canons antichars de 75 et de 47 récupérés en Syrie.
Alors qu’une partie du 1er BIM quitte le Levant le 30 septembre 1941 pour rejoindre la 8ème armée britannique en Libye, Louis Goudon y reste avec les éléments de la 1ère D.F.L. chargés d’assurer la sécurité dans cette région maintenant sous le contrôle des troupes du général de Gaulle. La 1ère D.F.L. est en pleine réorganisation. En fonction de leur expérience militaire, les hommes changent d’unité. Le 24 mars 1942, il est affecté à la 4ème Cie du Bataillon du Pacifique où il retrouve l’aspirant André Salvat. Il est intéressant de connaître l’origine de la nouvelle unité avec laquelle il séjourna d’abord au Levant puis en Egypte du 15 avril au 16 mai 42, avant d’aller combattre à Bir-Hakeim. Dés le 2 septembre 1940, les établissements français de l’Océanie se sont ralliés à la France Libre. Le 21 avril 1941, un bataillon sous les ordres du commandant broché, fort de 550 hommes dont 300 Tahitiens a quitté Papeete sur le « Monowaï » pour rejoindre Nouméa où il va former, avec des volontaires de Nouvelle Calédonie et des Nouvelles Hébrides, le Bataillon du Pacifique (B.P.1). Après un entraînement en Australie, le B.P.1 a rejoint la France Libre en Egypte.
Les positions alliées sont sous la menace de l’Afrika Korps de Rommel qui voudrait prendre l’important port d’Alexandrie indispensable au ravitaillement des troupes anglaises. La nouvelle unité de Louis Goudon participe à la défense du nord de l’Egypte. Le 16 mai 1942, elle quittera ce pays pour franchir une nouvelle fois la frontière libyenne et rejoindre Bir-Hakeim.
BIR-HAKEIM.
Dès la mi-février 1942, une partie de la 1ère D.F.L. est allée remplacer une unité britannique à Bir-Hakeim. Il s’agit de barrer la route aux troupes du général Rommel qui progressent en direction de l’important port égyptien d’Alexandrie. Situé dans une région particulièrement inhospitalière du désert libyen, à une quarantaine de kilomètres de la mer, Bir-Hakeim est un ancien puits, aujourd’hui asséché. C’est sur ce plateau rocailleux écrasé de soleil, balayé par le vent de sable, que Louis Goudon et sa nouvelle compagnie arrivent le 17 mai. Le Bataillon du Pacifique occupe le flanc sud-ouest de la position. Les unités aménagent les emplacements qui leur ont été attribués. A la barre à mine, les hommes attaquent la roche. C’est un travail particulièrement éprouvant mais indispensable pour aménager des abris pour assurer leur sécurité et un semblant de confort. Au prix d’efforts inimaginables, les Français Libres arriveront à édifier un camp retranché qu’ils entoureront de champs de mines. A l’aube du 27 mai, la division italienne Ariete porte sa première attaque appuyé. La 1ére D.F.L. résiste.
Les jours suivants, les attaques ennemies se poursuivent, toujours repoussées par la défense héroïque des Français et en particulier des légionnaires de la 13ème D.B.L.E. L’artillerie du 1er R.A. joue un rôle important dans la destruction des blindés allemands et italiens. Le 8 juin, au sein du Bataillon du Pacifique comme dans la plupart des unités, l’eau et les munitions manquent. Les véhicules des 1er escadrons du Train ont de plus en plus de difficultés à se frayer un passage dans les lignes ennemies pour ravitailler la position retranchée. Louis Goudon connaît Ferdinand Le Dressay,* l’un des conducteurs des camions du Train. Ce jeune Vannetais, ne manque jamais de venir saluer son voisin de Noyalo lorsqu’il en a la possibilité. Courageusement, il pilote chaque jour son véhicule à travers les champs de mines disséminés dans le désert. Louis Goudon ne reverra plus son ami Ferdinand qui est tué le 11 juin au retour d’une mission de ravitaillement, alors qu’il participe à l’évacuation du camp retranché de Bir-Hakeim. Le Bataillon du Pacifique compte lui aussi de nombreuse pertes : son commandant, le Lt colonel Broché et son adjoint le capitaine de Bricourt ont été tués par un obus qui a détruit la casemate qui leur servait de P.C. L’évacuation de Bir-Hakeim a été meurtrière pour les volontaires du Pacifique. Le 17 juin 1942, Louis Goudon est de retour en Egypte. C’est dans ce pays que le 1er B.I.M. et le Bataillon du Pacifique se regroupent. Ils ont perdu beaucoup d’hommes, en Libye. Ils sont réunis et leur fusion donne naissance au B.I.M.P, le Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique.
MUTE AU 1er REGIMENT D’ARTILLERIE LE 1er JUILLET 1942. LE FANTASSIN DEVIENT ARTILLEUR.
Toutes les unités présentes à Bir-Hakeim ont subi des pertes sévères. C’est le cas du 1er R.A.FFL qui déplore 64 tués dont sept officiers. Après la sortie, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, il ne lui reste plus que 8 canons soit le tiers de ce qu’il avait avant la bataille. Lui aussi s’est replié en Egypte où il va être réorganisé. On cherche des conducteurs ayant fait leurs preuves dans le sable et la pierraille du désert de Libye mais aussi capables de s’adapter au nouveau matériel attribué au régiment : des canons de 88mm pour quatre batteries et de 140 mm pour la 5ème. Louis Goudon sera l’un de ceux-là. Le Fantassin va devenir artilleur. Le 1er juillet, il est muté au 1er R.A.FFL que l’on connaît aussi sous le nom de 1er R.A. et de 1er R.A.C. (1er Régiment d’Artillerie Coloniale)*. C’est dans cette unité qu’il va servir jusqu’à la capitulation de l’Allemagne. A l’origine de ce régiment, on trouve des hommes qui ont rallié le général de Gaulle en Angleterre en juin 1940. Deux bien modestes batteries s’étaient constituées au camp d’Aldershot. La première, armée de canons de 75mm, était sous les ordres du lieutenant Quirot. Ces artilleurs embarquèrent le 30 août 1940 sur les bateaux qui tentèrent de rallier les troupes françaises du Sénégal aux Forces Françaises Libres. Après l ‘échec de l’expédition de Dakar, ils débarquèrent au Cameroun. Avec les artilleurs du capitaine Laurent-Champrosay, ils rejoignirent les F.F.L. du Levant et participèrent à la campagne d’Erythrée en mars et avril 1941. En mai, ils étaient au camp de Qastina en Palestine où les unités des F.F.L. se regroupaient pour accueillir le général de Gaulle et préparer la campagne de Syrie.
En décembre 1941, le 1er Régiment d’Artillerie des Forces Françaises Libres a été officiellement créé et placé sous le commandement du commandant Laurent-Champrosay. Ce régiment formé de quatre batteries de six canons de 75 qui est devenu une unité motorisé moderne, constitue l’artillerie de la 1ère D.F.L. du général Koenig. Intégré à la 8ème armée britannique, il a participé à la bataille d’Halfaya en janvier 1942. Alors que se mettait en place le camp retranché de Bir-Hakeim, les batteries mobiles du 1er R.A.FFL équipées de 24 canons, harcelèrent les colonnes de Rommel, détruisant plusieurs chars. Après l ‘encerclement de la position, elles répliquèrent aux tirs de l’artillerie de l’ennemi et, au prix d’un lourd sacrifice, empêchèrent les chars d’envahir le camp. Les pertes sont nombreuses en hommes et matériel. Louis Goudon est choisi pour servir dans ce régiment.
« A Bir-Hakeim, pour la première fois depuis 1940, des Français de toute provenance affrontaient en nombres des troupes allemandes aguerries et exaltées par deux années de succès répétés… Plus que les péripéties d’une âpre bataille menée durant quinze jours sous la chaleur accablante du désert, c’est cette quête de l’impossible que je veux aujourd’hui vous léguer de la part de mes camarades de combat, à vous les Cyrards de la promotion Bir-Hakeim. »
(Extrait d’une lettre du Général Koenig à la promotion « Bir-Hakeim » de Saint-Cyr).
C’est à Himelmat, au sud d’El Alamein, le 23 et le 24 octobre 1942, que Louis Goudon va participer à son premier combat en qualité d’artilleur. Les batteries sont parties le 18 pour se rendre à Qaret el Hami, à une dizaine de kilomètres d’Himelmat. Les véhicules s’ensablent. C’est au cabestan que les canons sont mis en position de tir. Trois heures d’efforts sont nécessaires pour une pièce de 140. Les messerschmitts allemands attaquent la position. Le 24, l’assaut est donné. La D.B.L.E. rencontre une forte résistance et perd son chef, le colonel Amilakavari, prince russe et figure légendaire de la Légion Etrangère. La progression est ralentie par les mines. L’ennemi résistera jusqu’au 3 novembre.
Avec le 1er R.A.FFL, Louis Goudon revient le 16 décembre en Libye où son régiment va assurer la protection des aérodromes d’où partent les avions britanniques et français des F.A.F.L. qui vont harceler les troupes italo-allemandes. Le 1er mai 1943, il franchit la frontière Libye-Tunisie et participe en mai 1943 au combat de Tunisie, notamment à Takrouna dans la région de Sousse où les cinq batteries qui composent le régiment tirent plus de 26 500 obus. Le 13 mai, en fin de journée, la victoire est acquise. Le nombre de prisonniers allemands et italiens s’élève à plus de 24 000 dont 4 généraux et 1 200 officiers. La campagne d’Afrique du Nord est terminée.
Le 20 mai, à Tunis, la 1ère batterie du capitaine Quirot représente le 1er R.A.FFL au défilé de la victoire qui réunit des détachements de tous les corps de la 1ère D.F.L. et de la colonne Leclerc ainsi que des éléments de la 8ème armée britannique. Le lendemain ce sera la batterie Chavannac qui défilera à Tripoli devant le roi d’Angleterre. Louis Goudon et son unité sont de retour en Egypte le 19 juin 1943. La 1ère D.F.L. de Koenig et la 2ème D.F.L. de Leclerc (future 2ème D.B.) se retrouvent ensuite à Zouara en Tripolitaine.** Elles passent l’été ensemble.(…)
Parti de Marseille pour le Levant le 18 août 1939, Louis Goudon débarque le 17 août 1944, sur la plage de Cavalaire. Cela faisait cinq ans qu’il n’avait pas revu le sol de sa terre natale.

Laurent Laloup le vendredi 01 juin 2007 - Demander un contact

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