François Jean Marie Garbit - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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François Jean Marie Garbit



Naissance : 22 février 1910 - Marseille (13)

Activité antérieure : militaire

Point de départ vers la France Libre : Afrique

Engagement dans la France Libre : AEF en aout 1940

Affectation principale : Terre DFL - Moyen Orient / BM3

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : capitaine

Décès à 31 ans - 7 décembre 1941 - Damas, Syrie

Mort pour la France

Cimetière de Damas, Syrie, carré 19 tombe 40

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 242340

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 20421


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François Jean Marie Garbit - son Livre ouvert !
 

Les Horrifiques Chroniques de l’Ost du pays de Tchad en la guerre de Érythrée »

Ce texte humoristique fut écrit au printemps 1941 par le Capitaine Garbit.
Faisant partie de « l’Ost du Tchad », c’est-à-dire du bataillon de marche n° 3, Garbit en fait le centre et le héros de sa chronique, ne ménageant pas les brocards aux voisins.

Extrait :

Chapitre premier

" Comment les Chevaliers François se trouvèrent en désaccord et de ce qu’il en advint
En cestuy temps, l’Empereur Germanicque se jeta sur les terres du Roy de France et, par surprise et traîtrise, tua et défit les braves Chevaliers François. À peine avait-il sonné l’hallali que l’on vit accourir à la curée le Duc de Macaroni. Ce prince, de très petit lignaige, avait auparavant dépouillé le Pape de ses États et avoit eu l’astuce de le faire consentir à ce dépouillement moyennant tant belles promesses qu’il se garda bien de tenir. Il n’aimoit point se battre, non plus que ses gens ; aussi n’en réclamèrent-ils que plus haut la part d’une victoire qu’ils n’avoient point gagnée.
En ce même temps, nombre de valeureux Chevaliers François se trouvoient en terre de Africque ès royaume de Tchad. Tchad est un lac au centre de Africque dont parle Hérodote (Voyage de trois jeunes Nasamons Cap. XCXXICV), qui le dit plus grand encor que la Mer Marmaricque. Ces Barons estoient partis maintes années auparavant pour la croisade. Mais, comme arriva souvent en ces sortes d’expéditions, musèrent en route, se trompèrent de chemin et finalement préférèrent à la délivrance des Saints Tombeaux l’acquisition facile d’un royaume en Numidie.

Les Chevaliers n’étoient pas tous d’accord sur la conduite à tenir. D’aucuns, tels Fiérabras, Roy de Nigritie qui ne craignait pas de traîner ses moustaches couleur de paille dans la fiente devant le vainqueur, ne vouloient point se battre. Les plus ardents l’emportèrent cependant et le Prince Picrochole, représentant du Roy de France et chef de tous les Barons (qui tous le détestoient pour la manière grossière et méprisante dont il leur parloit) fut déposé un peu rudement par le Duc de Saint Michel pour avoir voulu imiter Fiérabras.
Alors le Duc de Longuechausse qui gouvernoit les déserticques marches du pays des Garamantes (Cf. Hérodote op. jam cit. libro nescio quid vers. dito et séq.) ayant ouï dire que le Duc de Macaroni possédoit quelques terres incultes sur les bords de la mer Arabicque, assembla quelques Chevaliers autour d’un piot et, après boire, s’escria : « Or çà, compagnons, ne courons-nous pas sus à ces gens-là ? » – « Si ferons donc, respondirent les autres, et distribuerez leurs biens à ceux qui vous auront servi honestement. » De ceux-cy se trouvèrent le Duc de Bavière, le Seigneur Joyeusini, ancien bandit de l’isle de Corse, trousseur et détrousseur fameux, le Baron de Saint Pol et Barberousse auteur de ceste Chronicque".


- Deux autres chapitres sont présentés sur le site de la Fondation de la France Libre avec un lexique des surnoms attribués aux protagonistes. 

- Plaquette du texte INTEGRAL 

Florence Roumeguere le mardi 08 octobre 2019 - Demander un contact

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Le choix difficile

"le capitaine Garbit, en séjour en A.E.F. en 1940, qui devait mourir de maladie à Damas le 7 décembre 1941, après s’être distingué en Érythrée et avoir été blessé en Syrie alors qu’il se présentait en parlementaire, sans armes, un drapeau tricolore à la main, aux avants postes tenus par les forces du général Dentz.
Le capitaine Garbit laissait en mourant des lettres écrites au jour le jour à sa mère, qui furent éditées par la suite, et où se traduisent les angoisses d’un coeur déchiré entre le devoir d’obéissance et sa révolte contre l’obligation de déposer les armes. Nous en publions, avec un poème de Péguy que Garbit avait lui-même choisi et mis en exergue de son cahier de lettres, les extraits les plus significatifs".

Pointe-Noire, dimanche 14 juillet 1940

Ma Chère Maman,

Depuis quelques semaines tout à la pensée des douloureux événements qui se précipitent, j’ai oublié de vous accuser réception de votre lettre du 4 juin arrivée le 24.

Bien mieux, les livres que vous m’avez envoyés par bateau me reviennent après m’avoir cherché à Abéché et Fort Archambault.

Ainsi, malgré l’arrêt des communications c’est encore un peu de vous qui me parvient dans les livres que vous avez cherchés, dans ces paquets que vous avez ficelés, dans cette adresse que vous avez écrite. Votre livre « Plaidoyer pour le corps », reçu il y a déjà longtemps, m’initie à la mystique des choses et je comprends mieux aujourd’hui ce que contient d’amour la ficelle d’un colis et en quoi, elle contribue à la joie de le recevoir.

Le désarroi et l’incertitude dont je vous ai parlé dans mes lettres du 30 juin et du 7 juillet ont quelque peu diminué. D’une part nos chefs, sans prendre catégoriquement position, ont du moins marqué nettement leurs tendances, assez nettement pour ne pouvoir revenir sur leurs paroles sans paraître jouer les girouettes. Sans doute il se produira avant peu des événements qui les obligeront probablement à prendre position très nette.

Je n’ai jamais passé de moments plus pénibles au moral, que cette dernière quinzaine :

– La défaite la plus douloureuse que la France ait jamais subie.

– Un gouvernement que je devrais suivre volontiers si je ne considérais que le passé des hommes qui le composent et quelques-unes des idées qu’il représente. Mais ce gouvernement a accepté la défaite avec une soumission qui ressemblait à un veule empressement.

– Le respect dû à l’autorité établie qui m’a fait jusqu’ici obéir à des gouvernements dont je n’approuvais pas tous les actes. Me départir de ce respect, désobéir à cette autorité c’est très grave. Et pourtant…

– Le silence de nos chefs. Ils ont pourtant des éléments d’appréciation que nous n’avons pas. D’autres, ailleurs, se sont décidés. Ils se sont parfois rétractés après. Mais la situation, malgré ces renversements, était nette. Au lieu que l’équivoque persistante est épuisante.

– Enfin l’inaction. N’avoir rien fait pendant cette guerre. Rien pendant cette défaite. Ne rien faire encore…

Et voilà quelques-uns des éléments de notre désarroi. Il était aggravé par la présence des indigènes qui nous observent, nous écoutent, nous jugent. Nos tirailleurs sont encore indemnes de toute contamination. Nous nous efforçons de ne rien changer à leur existence. Mais ils entendent, chez les civils, des bruits, échos déformés des événements et ils ne comprennent pas. Nous sommes obligés de mentir, de leur répéter que la guerre continue contre les Allemands et les Italiens, aux côtés de nos amis les Anglais. Soupçonnent-ils nos mensonges ? C’est affreux. De temps en temps, ils viennent aux nouvelles, affirment leur dévouement et demandent à se battre. Pauvres petits.

Au revoir, Chère Maman, je vous embrasse bien fort.

Voir tous les courriers : 

Florence Roumeguere le mardi 08 octobre 2019 - Demander un contact

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Photo de François Garbit

roumeguere le dimanche 13 janvier 2013 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mardi 08 octobre 2019

 

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