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Marcel Dethan, le premier militaire avignonnais entré dans la ville Publié le mardi 25 août 2009 à 16H15
Il avait 23 ans et était engagé dans le 1er Régiment des fusiliers-marins
Marcel a 89 ans aujourd'hui. Ancien tailleur, président d'honneur de la section de Vaucluse de l'association Rhin et Danube, Avignonnais engagé dans le 1er Régiment de fusiliers marins qui a connu l'épopée de ce qui deviendra la 1 ere armée, il nous reçoit chez lui, boulevard de Tassigny.
"Le 23 août, on avait pris Toulon. Arrivés à Saint-Rémy de Provence, j'ai demandé une permission à mon commandant pour aller voir ma famille à Avignon. C'était risqué, car on ne savait pas si les Allemands étaient toujours dans la ville.
Je suis parti avec mon ami, André Delpierre, avec l'obligation de rejoindre notre unité le lendemain à 6 heures. Nous avons fait du stop jusqu'au pont de la Durance, qui avait été détruit. On l'a traversé tant bien que mal et là, un brave paysan sur son tracteur a accepté de nous rapprocher d'Avignon, jusqu'aux écoles de Saint-Ruf.
Soudain, on s'est retrouvé entourés par une centaine d'habitants qui nous ont pris pour des Américains car on portait les mêmes uniformes qu'eux. On les entendait dire: Ces Américains parlent vraiment bien français! Et ils nous questionnaient sur les positions des troupes de la Libération. Puis, on a entendu des bruits de char. Tout le monde s'est planqué. Mais c'était un char français de la 1ere DB qui cherchait à rejoindre sa colonne.
André et moi avons poursuivi notre route; il me tardait de voir mes parents. Et le 25 août 1944, nous avons franchi la porte Saint-Michel. J'étais alors le premier militaire avignonnais à entrer dans la ville.
On s'est vite rendu rue de la Bourse. Mais mes parents n'étaient plus là; des voisins m'ont rassuré en me disant qu'ils s'étaient réfugiés à Tresques (Gard). Rapidement, les habitants ont su que des Alliés étaient là.
La foule a envahi les rues; tout le monde voulait nous voir et nous offrir un coup à boire! Avignon avait été libérée dans la nuit. À 3 heures du matin, on a rejoint notre unité.
Puis on est reparti avec une moto du régiment stationné à Bezouce, près de Nîmes, pour retrouver mes parents à Tresques qu'on a réveillés en pleine nuit. C'étaient les embrassades et les pleurspendant quatre jours de permissions avant de retrouver mon régiment et d'être enfin démobilisé en juin 1945".
Virginie Batailler
"Les Avignonnais nous ont pris pour des Américains!"
Photo J.Rey
www.laprovence.com Laurent le vendredi 09 octobre 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |