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Site Turma Vengeance
8.2.3 Contact avec Vengeance
Mlle Barland lui envoie, dans les premiers jours de juillet Jean-Marie Charbonneaux, alias Cumulo. Charbonneaux loge une quinzaine de jours chez l’abbé, mais il a peur d’être filé et change de domicile, tout en continuant à venir travailler chez l’abbé Villien. Il reçoit là Mercure, élève de HEC qui habite le Nord, et qui vint le voir à son retour de Buchenwald. Il reçoit aussi Chartreux, dit encore Pèlerin, c’est-à-dire le docteur Vic Dupont. Charbonneaux était un garçon charmant dont l’abbé garde un souvenir parfait ; il était très religieux comme Mercure et Pèlerin. Ils travaillaient là surtout le matin, moins régulièrement l’après-midi. Au début, Charbonneaux est très réticent puis en arrive à parler plus librement avec l’abbé, et à faire confiance aussi à une vieille fille qui tient son ménage et à sa concierge.
[1er juillet 1943 : avec le mot de passe, se présente Jean-Marie qui prit ensuite le nom de Cumulo (M. Charbonneaux). Il resta chez nous une quinzaine de jours, venait travailler avec lui Chartreux qui devint Pèlerin (M. Vic Dupont). Cumulo couchait à la maison, y travaillait toute la journée. Parti le 15, il nous demande de prendre en pension (vivre et couvert) son jeune dessinateur Henri (fils Huguet). Il reste chez nous jusqu’au début du mois d’août. Nous partons en vacances et rentrons vers le 6 septembre.]
Du 1er au 15 août 1943, l’abbé héberge un certain Henri, dessinateur à la gare du Nord, envoyé par Cumulo, et fut arrêté comme son frère en septembre 1943.
Le 15 août, l’abbé part en vacances pour un mois. À cette date (15 septembre), il héberge Boriès, dit Priam, qui n’est pas un dirigeant du mouvement, séminariste à l’époque, mais qui a maintenant renoncé aux ordres et qui a fait son droit à Riom. Il logea à la Trinité jusqu’au 4 octobre, date de la disparition de Cumulo.
[Septembre 1943 : à ce moment, Cumulo nous a demandé de faire notre salle à manger un bureau de travail, où il arrivait chaque matin avec Pierre -Mallez-, dit Mercure, et ils travaillaient toute la journée avec Priam (séminariste Boriès Adrien habitant actuellement 6 rue de l’Horloge à Riom). Pèlerin venait presque chaque jour.]
Les réunions Pèlerin, Cumulo, Mercure, Mlle Barland, Mrazovitch (dit Georges) continuent jusqu’au 4 octobre. Le 3, Mercure ne vient pas travailler, le 4 Cumulo part à 4 heures et demie avec le courrier et ne revient pas. Le 5, il y a naturellement dislocation du groupe. L’abbé Villien cache les archives dans les cryptes de l’église –malheureusement, il les confie à l’abbé Tassel, dit Achille, actuellement au grand séminaire de Lisieux, qui les repasse à Bernard, mort en Allemagne. Bernard, de son vrai nom Lauvray, fils d’un sénateur de l’Eure, essaie de regrouper le mouvement.
[Octobre 1943 : le dimanche 3, Pierre -Mallez- ne vient pas travailler. Inquiétude. Le 4, Cumulo part à 4 heures et demie avec le courrier et ne revient pas. Le 5, dispersion… Boriès s’en va en Normandie après avoir détruit un certain nombre de documents. Il en reste que nous cachons d’abord chez nous, puis dans les sous-sols de l’église.
Novembre 1943 : Avec un mot de passe se présente un jeune homme appelé Achille (séminariste Jacques Tassel, aujourd’hui au grand séminaire de la Mission de France 0 Lisieux). Il vient chercher les documents laissés par Priam.]
8.2.4 Ça suit
Le groupe reconstitué, qui comprend Bernard, Mlle Barland, Mme Charbonneaux, Mrazovitch, plus quelques autres, Patrick (?), Achille (?) qui viennent plus rarement, continue son activité chez l’abbé. Ce dernier se souvient qu’un jour Bernard disait à Charbonneaux : « vous devriez avoir une liste des noms et adresses des membres » et que Charbonneaux lui répond : « j’ai trente noms et adresses dans la tête et je voudrais parfois les oublier, parce que je ne sais pas ce que je ferais si je suis torturé. » [Bernard Lauvray (?)] fut en effet beaucoup torturé, mais ne parla pas. Il tenta à deux reprises de se tuer dans sa prison, la première fois en s’ouvrant les veines avec une tasse cassée, la seconde en se pendant avec son pantalon. Il ne réussit pas, mais à la suite de ces deux tentations, les Allemands cessèrent les tortures.
Emmené en déportation le 15 août 1944, il n’est pas revenu. Laurent Laloup le jeudi 19 septembre 2019 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |