Jack Serge Apcarian - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Jack Serge Apcarian



Naissance : 4 aout 1914 - Broussa, Turquie

Activité antérieure : militaire

Nationalité : Syrien

Engagement dans la France Libre : Londres en juillet 1940

Affectation principale : Terre DFL - Moyen Orient / 13 DBLE

BLE

A participé à la bataille de Bir Hakeim

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : 1c

Décès à 66 ans - 10 septembre 1980 -

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 15553

Dans la liste de Bir Hakeim : ligne 1880

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 1773ligne 1774ligne 1855


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" Serge Apcarian, décoré par le Préfet des Alpes-Maritimes à Antibes le 14 Juillet 1961, pour ses états de services stupéfiants "

barsamian 

Laurent le mercredi 30 décembre 2009 - Demander un contact

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Il s'appelait SERGE APCARIAN

barsamian 

Né le 4 août 1914 à Brousse, il débarque en Italie à la fin des années vingt avec sa grand- mère, avant de déposer ses valises en 1931 chez son oncle à Marseille. C'est là que " Sergio " devient Serge mais son véritable prénom était Sarkis. C'est en 1945 qu'il s'installera définitivement à Antibes où il travaillera plus de 30 ans comme employé municipal. C'était un petit homme, d'une bonne humeur naturelle, toujours souriant, l'œil vif et même aiguisé, à l'écoute des autres, toujours prêt à rendre service. Disponible, c'était aussi un homme humble, le genre d'homme que chacun aimerait avoir comme ami, sur lequel on pouvait compter : Sarkis répondait toujours présent pour tout et pour tout le monde. Bon et sensible, voire timide et apparemment vulnérable, personne n'aurait pu deviner quel avait été son propre parcours, et à moins qu'il ne vous le racontât lui-même, jamais vous ne l'auriez imaginé. Au reste, je pense qu'il ne l'avait raconté à personne, sauf aux siens, encore plus silencieux et discrets que lui. Un jour, à son plus grand regret, il refusa son aide à mon père parce que, dit-il, il avait une obligation incontournable. C'est par hasard, devant une foule amassée, qu'on le vit, à l'heure dite, recevoir une décoration, du haut des gradins spécialement aménagés sur le Boulevard Albert 1er à Antibes, à sa grande confusion. En habit du dimanche, sa poitrine était constellée de décorations. Mon père faillit s'étrangler d'étonnement, de fierté et de joie, lançant à la cantonade, à qui voulait l'entendre, que le récipiendaire était son meilleur ami : c'était le 14 juillet 1961.

J'étais alors un adolescent d'une quinzaine d'années et je garde encore en mémoire ce sentiment d'admiration et même de fascination à la vue de l'ami de la famille, beau comme nous ne l'avions jamais vu, comme un prince sorti d'un conte de fées. C'était le préfet, devant les édiles, les autorités militaires et les corps constitués de l'époque qui, pendant son allocution, égrènera les états de service stupéfiants du soldat Serge Apcarian, engagé volontaire dans la Légion Etrangère en 1936 et dégagé de ses obligations militaires en 1945 avec le grade de Sergent, blessé à deux reprises pendant la deuxième guerre où il se distinguera dans les campagnes d'Afrique du Nord (Algérie et Maroc) en 39-40, la campagne de France en mars 1940 ; la campagne de Norvège en mai-juin 1940 ; la campagne d'Angleterre en juillet-août 1940 ; la campagne du Cameroun en octobre- novembre 1940 ; la campagne du Gabon, la campagne du Soudan en février 1941 ; celle d'Erythrée en avril 1941, de Palestine en mai-juin 1941, la campagne de Syrie de juin à décembre 1941 où il est blessé par un éclat d'obus pendant le siège de Damas, puis la campagne d'Egypte en décembre 1941-janvier 1942, puis de Lybie, de Tunisie et de Tripolitaine en 1943-1944, la campagne d'Italie d'avril à août 1944 avant la campagne de France, enfin, d'août 1944 au 8 mai 1945.

Ainsi, par son engagement spontané parmi les partisans de la liberté face au totalitarisme, quand certains s'interrogeaient sur le camp à choisir, Sarkis Apcarian avait su immédiatement, comme par instinct, même par une ardente obligation, mettre son courage au service de la Civilisation au péril de sa vie. Décoré de la Croix de Guerre avec Etoiles de bronze, de la Croix de guerre avec Palme, de la médaille des blessés, de la médaille coloniale (agrafes Erythrée ; Lybie ; Bir-Harkeim), de la médaille du Combattant Volontaire et de la Résistance, de la médaille du " Merito di Guerra ", de la médaille de la " Patria non Immemor ", de la médaille " Valeur et Discipline ", de la médaille du Levant, il est en outre, Compagnon de la Libération, décoré de la Médaille des Forces Françaises Libres, le général De Gaulle lui-même lui adressa un diplôme manuscrit pour le féliciter de ses actes heroïques. Par sa seule volonté, Sarkis Apcarian avait su transformer une simple vie en un destin héroïque et devenir un exemple pour nous tous. En se transcendant, il reconstituait sa part d'identité cachée et recouvrait une dignité bafouée par la démence raciste turque, sublimait le génocide en renvoyant une image de résistance et de combat aux forces du Mal, vouant aux gémonies définitivement tout sentiment de victimisation. Tel Persée, héros de la mythologie grecque, fils de Zeus et de Danaé, vainqueur des Gorgones, Sarkis représente le triomphe de l'idéal humain au prix de durs combats et de choix courageux.

La diaspora arménienne de France peut s'enorgueillir de ce petit homme apparemment effacé, inscrit dans la lignée des héros de la Nation Française aux côtés de Manouchian et de tous les Hommes d'Honneur de la 2e guerre mondiale. Plus que tout, c'est sa modestie qui en fait un Grand parmi les Grands, digne d'entrer au Panthéon des Héros de légende de" la Nation Arménienne, lui qui a revendiqué toute sa vie ses origines. Soldat de l'An I, Napoléon l'aurait sûrement coopté dans sa garde rapprochée, dans le dernier carré des Grognards, à moins qu'il n'en fit un Maréchal d'Empire. Cocktail explosif de puissance et de sensibilité, après avoir connu et combattu l'enfer, Sarkis réussit enfin cette alchimie de transformer cette force guerrière en énergie intérieure, seule propice à un apaisement silencieux. Rejetant toutes plaintes, toutes lamentations ou toute gloria, épuisé de tous ces combats, il s'éteint le 10 septembre 1980 à l'âge de 66 ans et repose au cimetière d'Antibes dans l'anonymat, comme il a toujours vécu, compagnon du soleil pour l'éternité.

Si vous allez un jour vous incliner sur la tombe de cet Homme de Devoir, vous y sentirez, à coup sûr, la présence invisible de l'ombre de ce géant vous envahir, et, en tendant l'oreille, peut-être entendrez-vous un roulement de tambour et l'appel du clairon... C'est la voix de ceux qui ont donné leurs vies pour ces valeurs sacrées que sont la Liberté, la Justice et la Paix, les Vertus Elevées et la Divine Sagesse. Que son épouse Fernande, ses enfants Claude, Lucienne et Ghyslaine soient assurées ici de l'affection, de la Fierté et de la reconnaissance de la diaspora arménienne après celle et la France Libre. Leur discrétion les honore et les hisse à la hauteur de cet Homme hors du commun qui sut être un époux et un père aimé et respecté.

Il s'appelait Serge Apcarian dit Sarkis. Il répondit présent quant il fallut un Idéal à la France et au Monde, des Hommes d'Action pour tuer la bête immonde et d'exception pour garder l'espérance.

Armand SAMMELIAN

Laurent le mercredi 30 décembre 2009 - Demander un contact

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MATRICULE 80546 de Jean ROSSI:

"...Notre secteur semblait bénéficier d'une relative accalmie. L'endroit où nous étions placés était propice à l'observation. Aussi le comman­dant Simon me confia-t-il le soin de localiser les emplacements de départ de ces fameux canons à six tubes.
C'est ainsi que je me postai un peu plus loin auprès de la route, dans un endroit idéal, pensai-je, et je me mis à faire un croquis orienté du paysage que j'apercevais.
Autour de moi, de part et d'autre de la route carrossable qui se diri­geait vers les positions allemandes comme sur les flancs, le terrain était relativement bien boisé.
La matinée s'avançait et il ne se passait toujours rien. J'allai rentrer bredouille et mon calepin vierge de la moindre inscription, qui pourrait peut-être permettre de guider nos tirs pour la neutralisation de ces mau­dits Kanone.
À 11 h 30, ma mission était terminée ! Une salve que je n'entendis pas partir - pardi, elle était déjà sur moi - encadra le secteur de ses six obus, dont certains explosèrent dans les arbres, nous arrosant de leurs éclats.
Je fus plaqué au sol par le souffle de l'explosion et perdis connais­sance en me disant que c'était, sans doute, mon tour. Quand je revins à moi, ce fut pour apercevoir à mon côté l'infirmier Apcarian que je connaissais bien et qui s'apprêtait à me faire un pansement.
J'avais l'impression d'avoir un poids dans la poitrine. «Qu'est-ce que j'ai?», lui demandai-je haletant. «T'as rien. T'as la bonne bles­sure», me dit-il!
Le soupçonnant de me masquer la vérité, je passai péniblement la main dans mon dos et la retirai pleine de sang.
Il me souleva et, en me soutenant, m'emmena vers une ambulance appelée, dans laquelle il chargea les six blessés, un mortellement, d'autres grièvement.
Dans l'ambulance, parmi les blessés, placé au bas, se trouvait notre aumônier, le capitaine Malek, que je connaissais bien, surtout depuis la croisière sur le «Neuralia», de Freetown à Port-Soudan."

Laurent Laloup le lundi 16 février 2009 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mercredi 30 décembre 2009

 

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