Jean Jacques Charlot - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Jean Jacques Charlot



Naissance : 24 juin 1920 - Tonnoy (54)

Activité antérieure : marin

Point de départ vers la France Libre : USA

Engagement dans la France Libre : en mai 1943

Affectation principale : FNFL / marine de guerre

Minerve, Doris

Matricules : 3272 T41 878 FN43

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : matelot maître d'hôtel

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 121331

Dans la liste de l'amiral Chaline : ligne 2875


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CHARLOT Jean Jacques

Jean Jacques CHARLOT fait partie de la liste du Mémorial des FNFL d'André Bouchi-Lamontagne (dite liste de l'amiral Chaline). Mais il n'est pas reconnu comme Français libre sur le présent site en raison de sa date d'engagement dans les FNFL (4 septembre 1943, soit plus d'un mois après la fusion des marines giraudiste et gaulliste)  . Il résulte à mon avis des documents d'archives que j'ai consultés que ce marin a quand même bien sa place sur ce site.
Sources :
- SHD Vincennes,TTY 703, documents concernant la désertion de Jean Charlot du Terrible le 8 mai 1943
- SHD Vincennes, TTF 77, rapport du lieutenant de vaisseau Simottel sur les relations entre l'Académie catholique de Putnam et la France combattante, mai 1943
- Comité d'Histoire de la Seconde Guerre mondiale, lettre de ralliement à la France combattante de Jean Charlot, 8 mai 1943
__________

Avant son ralliement à la France combattante, Jean Charlot, engagé volontaire le 19 décembre 1941, était matelot maître d'hôtel à bord du contre-torpilleur Le Terrible. Après le ralliement des forces armées d'Afrique du Nord et d'AOF aux alliés, consécutif au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (opération Torch, 8 novembre 1942), le bâtiment « giraudiste » fut envoyé aux Etats-Unis pour y être réparé et modernisé. Parti de Dakar le 24 janvier 1943, il arriva à New York le 13 février. Le 20 février, il appareilla pour Boston, où devait avoir lieu la refonte du bâtiment. Il y arriva le lendemain. Permissionnaire le 8 mai au soir, Jean Charlot ne rallia pas le bâtiment à minuit et fut porté déserteur le 9 mai à 0 h 00.

Il se rendit à New York, où il remit une demande d'engagement dans les FNFL à la délégation de la France combattante. S'adressant au général de Gaulle, il écrivait notamment (texte corrigé) :

« Je soussigné Charlot Jean, matelot maître d'hôtel, demande à prendre un engagement dans les Forces combattantes libres, n'ayant pu venir plus tôt, car les moyens me le permettaient pas. Me trouvant à Casablanca, j'ai demandé à embarquer sur Le Terrible, qui venait à destination vers Boston. Alors il m'a fallu demander des renseignements pour pouvoir trouver votre délégation et au bout de deux mois j'y suis parvenu, sans que mes camarades sachent mes idées. Et maintenant me voici à vos côtés pour combattre et de ma propre initiative j'y suis parvenu sans encombres et je vous resterai fidèle pendant toute la durée de la guerre. »

Jean Charlot a alors été pris en charge par une filière de la France combattante, dont la plaque tournante se trouvait à Putnam (Connecticut). Dans cette ville située à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Boston était installée une Académie catholique (Catholic Academy), dont les soeurs et la Mère supérieure hébergeaient, apparemment sans savoir à qui elles avaient affaire, des marins de la marine giraudiste ralliés à la France combattante et dans l'attente d'un transfert, généralement vers Halifax (Canada), via New York, puis vers la Grande-Bretagne, où ils étaient incorporés.

Le lieutenant de vaisseau Simottel, embarqué sur Le Terrible, rapporte dans l'enquête qu'il a menée sur place le 17 mai 1943 le fonctionnement de cette filière :

« Arrivant isolément ou par petits groupes, les marins étaient logés dans une petite maison appartenant au couvent, mais séparée de lui par la route. Ils étaient envoyés par une demoiselle Tissot de la "Legation (sic) de France à New York", ou Sieur Rotival de la "Légation de France à Washington". (Il y a lieu de penser qu'il s'agit des "délégations de la France libre" dans ces deux villes). Ces mêmes personnes opéraient le rappel à N. Y. [New York] (lorsque la Mère supérieure ne le demandait pas elle-même en raison de la mauvaise conduite de ses invités).
La Mère me dit alors avoir reçu 4 ou 5 groupes de marins (5 à 7 hommes chacun) et les avoir hébergés depuis 2 mois. Elle ne peut m'en donner la liste.
Les pensionnaires étaient présentés à la Mère Louise et aux soeurs comme des marins ayant besoin de repos. Si ces apparences paraissent les avoir abusées, il est à noter toutefois que la plupart des marins portaient l'insigne gaulliste.
Durant leur séjour à Putnam, les hôtes de l'Académie catholique recevaient de l'argent de Mme Rotival, qui mettait même de temps à autre une voiture (avec de l'essence) à leur disposition. Certaine de leurs promenade a même fini par un accident. Mr. Rotival, lorsqu'il venait à Putnam, rendait visite à ces marins. Sa femme habite en effet auprès du couvent et semble avoir assuré une liaison personnelle.
Arrivés à des dates différents, les marins étaient rappelés en bloc, sur un télégramme du type général ci-après : Faites redescendre à New York le groupe de X marins hébergés en ce moment à Putnam.
Les signataires du télégramme étaient :
- soit Mr. Rotival (Washington) 
- soit Mlle Tissot (New York) 
- soit un lieutenant français (Washington), dont il n'a pas été possible d'avoir le nom.
Il est à supposer que ces trois personnes travaillent ensemble et qu'elles sont vraisemblablement chargées de tenir les marins parés à prendre les convois qui les conduisent à l'étranger à la disposition des autorités gaullistes. »

Cette enquête a été déclenchée, selon le rapport du lieutenant de vaisseau Simottel, par « une information donnée par le second maître électricien Monot, qui l'a recueillie lui-même le dimanche 16 mai d'une dame Gagne, coiffeuse à Putnam », signalant la présence dans la ville de trois marins du Terrible : Boulanger (électricien), Hains (armurier) Charlot (matelot sans spécialité).

Le lieutenant de vaisseau du Terrible précise le profil de l'informatrice, qui, après avoir soutenu la France libre, est devenue partisane du général Giraud  :

« Madame Gagne est une Française qui a fait précédemment partie de l'organisation Fighting French. Depuis le débarquement américain en Afrique du Nord, elle a quitté ce mouvement et son ralliement complet à la cause défendue par les autorités françaises en Afrique du Nord semble dû principalement à l'influence des gradés français rencontrés à Putnam. Elle paraît intelligente et clairvoyante. »

La coiffeuse apprit à l'officier giraudiste qu'un groupe de sept marins français avait pris le jour même le train rapide de 10 h 30 pour New York. Elle précisa même la tenue des membres du groupe : « un seul marin en tenue complète, cinq sans chemisette, deux en civil, dont le marin de la Marine marchande ». Il s'agissait, outre les marins du Terrible - Jean Boulanger  , Jean Hains  et Jean Charlot - de Maurice Fénery  , Clovis Jousseaume  (du pétrolier Nivôse), Jean Viroux  (du bananier Guadeloupe) et Jacques Richard  (du cuirassé Richelieu) [1]. Simottel demanda alors au lieutenant Crowley, du Security Office, chargé des enquêtes relatives aux marins disparus et qui l'avait conduit à Putnam, « d'alerter sans tarder les services de police et de surveillance en gare, afin d'arrêter à leur arrivée à N. Y. [New York] (15 h 19) le groupe de sept marins qu'accompagnent des jeunes filles. » Le lieutenant américain fit immédiatement le nécessaire, mais apparemment sans résultat, puisque tout le groupe de ralliés fut ensuite incorporé dans les forces de la France combattante : six dans les FNFL et Maurice Fénery dans les Forces aériennes française libres (FAFL).

Selon le Mémorial des FNFL, Jean Charlot se serait engagé dans la marine de la France combattante le 4 septembre 1943, soit plus d'un mois après la fusion, le 1er août 1943, des marines gaulliste et giraudiste. Il peut s'agir d'une erreur ou d'une régularisation tardive de son ralliement due à des circonstances que nous ignorons. Les documents d'archives attestent en tout état de cause qu'il a quitté son bâtiment giraudiste le 8 mai 1943 et demandé immédiatement à s'engager dans les FNFL. Il remplit donc bien, à mon avis, les conditions pour être reconnu comme Français libre.

[1] S'agissant de l'origine de ces marins, l'information donnée par Madame Gagne est floue et en grande partie inexacte : « un marin de commerce, trois marins du Terrible, trois marins du Richelieu (ou peut-être du Montcalm) ».

Jacques OMNÈS le mercredi 22 juillet 2020 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mercredi 22 juillet 2020

 

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