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Eugène Jean Baptiste

Eugène Jean Baptiste - son Livre ouvert !
 

" Eugène Jean-Baptiste : « La Dissidence m'a fait grandir »
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A quel moment avez-vous décidé d'entrer en Dissidence ?
Le 14 mai 1943, à 22 heures, j'ai rejoint des jeunes de mon âge à la Dominique. Déjà, mon frère aîné François faisait le transport des Dissidents de nuit entre Grand-Rivière et la Dominique. Et puis tous mes amis y étaient. J'ai fait la traversée avec Jean Philibert. Il avait 18 ans. Il est décédé quelques années après la guerre.
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Que faisiez-vous avant de partir ?
J'avais travaillé ici même dans l'ébénisterie, chez Monsieur Virginie Léopoldie pendant trois ans. Mais, il avait dû arrêter ses activités par manque de matériaux à cause de la pénurie de bois imposée pendant la guerre. C'est ainsi qu'il avait intégré l'entreprise de transports de Théodore Cresson, devenu l'un des plus importants dans ce secteur. La seule issue qui s'offrait alors à moi était la pêche, à l'âge de 17 ans.
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Revenons à la Dominique. Comment s'est passé par la suite votre départ sur le front, en Europe ?
J'ai rejoint le camp de Roseau où les Dissidents étaient reçus sous la houlette du colonel Pérel. La solidarité des habitants était entière, même si l'armée les rétribuait. Et quand la Martinique est passée à la Dissidence en juin 1943, nous avons été transférés au camp Gerbault. Et j'ai embarqué pour les Etats-Unis. Je revois encore le paysage plat qui défilait sous mes yeux dans cet immense pays. J'avais voyagé sur le fleuve Mississipi , puis on est passé par Boston et au camp Edwards dans le Massachusetts. Ma première grande découverte a été de voir des Noirs comme moi. Nous avions pris le train et, à chaque étape dans les gares, nous étions accueillis avec chaleur et respect. La Croix Rouge était présente partout pour nous offrir des cadeaux. Et puis nous voilà à Norfolk où il y avait des milliers et des milliers de soldats qui attendaient le départ pour le front.
Quelles impressions aviez-vous à ce moment-là ?
J'ai mesuré encore plus l'importance de ma mission. Tout était gigantesque, on sentait que le monde bougeait. Dans le port où j'embarquais, il y avait 200 bateaux qui partaient en même temps. Ils étaient séparés de 200 mètres à peine. Nous sommes entrés en Europe par Gibraltar, en 1944, ensuite nous sommes partis pour Naples où nous avons pénétré sous les bombardements allemands.
Vous passiez de pays en pays, de régions en régions...
Oui! Après le front de l'Italie où nous avions rencontré une division française, nous sommes envoyés à Alger, puis à Casablanca et Marrakech au Maroc. C'est là que nous avions appris le maniement des armes pour la DCA (Défense contre les avions). Revenu en Europe, je m'étais retrouvé à Marseille, ensuite Nantes. C'est à ce moment-là que la guerre a pris fin. J'ai été envoyé en Allemagne pour faire partie du contingent de l'occupation. Il se trouve qu'il y avait trop de monde. Après une semaine, je suis reparti. Et le 11 janvier 1946, j'ai été libéré. L'armée voulait m'envoyer en Indochine, j'ai refusé.
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BIO EXPRESS
Né le 13 juillet 1923, au quartier Bellevue à Grand-Rivière.
1936-1939 : Il s'installe avec sa mère à Fort-de-France.
1940-1943 : Il est ébéniste à Basse-Pointe
14 mai 1943 : Il part en Dissidence
11 janvier 1946 : Retour en Martinique
1947-1978 : Il exerce comme marin-pêcheur
11 septembre 1953 : Il épouse Marie-Ange Eguienta
1956-1994 : Conseiller municipal
2009 : Décoré de la Légion d'honneur par le président de la République Nicolas Sarkozy"

Jacques Ghémard le lundi 07 mai 2018 - Demander un contact

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Rémy Oliny, 92 ans, Alexandre Lepasteur, 92 ans, Eugène Jean-Baptiste, 90 ans, trois dissidents martiniquais et Jeanne Catayée, 93 ans, soldat au sein du Bataillon 5 des Antilles, ont quitté la Martinique hier pour être reçus par le chef de l'Etat dimanche. Vendredi, ils participeront aussi aux cérémonies du 70e anniversaire du débarquement, en Normandie.

www.martinique.franceantilles.fr 

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Laurent Laloup le mardi 26 décembre 2017 - Demander un contact

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