Jean Gabriel de Launoy - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Jean Gabriel de Launoy



Naissance : 7 aout 1900 - Dunkerque (59)

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : en septembre 1940

Affectation principale : Résistance intérieure / Musée de l'Homme

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : P2

Décès à 42 ans - 27 octobre 1942 - Paris

Mort pour la France

Epoux de Therese Massip 

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 168643

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 29144


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Jean Gabriel de Launoy - son Livre ouvert !
 

Royaliste N° 1222 par Frédéric Aimard

DES ROYALISTES CONTRE LES NAZIS (32)

Le capitaine Henri-Clotaire Descamps fut l’organisateur des premiers groupes de résistance dans le Soissonnais. Lié au groupe de la Vérité française, qui comptait de nombreux résistants royalistes, il fut livré par un traître et assassiné par les nazis en 1942.

À Fromelles, dans les Flandres françaises, en frimaire an II (novembre 1793), toute la commune est en révolte contre la Convention qui vient de décréter la confiscation des églises. Le procureur républicain le reconnaît: « Nous avons été obligés de laisser ouverte cette église vu la rumeur du peuple ». Cette municipalité n'est pas la seule dans la région… C'est dans ce village qu'Anaclet (cultivateur) et Léontine Descamps ont vu naître leur fils Henri-Clotaire le 20 avril 1906.
Pendant la Grande Guerre, comme partout dans le Nord, la famille Descamps subit l'occupation, les réquisitions, les privations, la maladie et la mort de leur fille cadette. Après-guerre, leur fils, Henri-Clotaire, interne à l'institution Saint-Charles à Chaunoy est touché par la grâce. Il espère devenir prêtre, mais sa vocation est brisée en 1921 par la disparition de sa mère. En 1926-27, il est conscrit à Gemersheim, au 171e Régiment d'Infanterie (RI). En 1929, marié à Marguerite Bieux, le couple attend son premier fils, Pierre. Il accueille assez vite ses frères, Jean-Michel et Bernard.
Henri-Clotaire décide de s'engager. Admis à l'École Militaire d'Infanterie de Saint-Maixent, il en sort sous-lieutenant en 1932 (promotion La Tafilalet). Le jeune officier est affecté au 153e RI. Puis, il entre à l'École d'Application de la Gendarmerie de Versailles. Le gendarme Henri-Clotaire est nommé à Valenciennes.

En 1939, à la déclaration de guerre, il est volontaire pour les Corps francs. Promu capitaine (15 mars 40), il participe à la campagne de France où « il donne un très bel exemple de bravoure et de maîtrise de soi » (citation à l'ordre de l'armée).
Comme l'explique, après-guerre, son fils aîné Pierre : « Chrétien pratiquant profond… Dès l'avant-guerre, il s'était insurgé contre l'hitlérisme païen… Mon père était influencé par l'Action française, il était de ceux que la philosophie de Maurras ne laissait pas indifférents… » Mais il ne suit pas les consignes du martégal puisque, refusant l'humiliation de l'armistice, il s'engage, à l'insu de sa hiérarchie, dans les tout premiers groupes de résistance.
En août 1940, Henri-Clotaire Descamps est mis à la disposition de la 2e légion de la gendarmerie et commande la section de Soissons (zone occupée). Très rapidement il entre en relation avec Maurice Dutheil de La Rochère (voir Royaliste n°1192) qui le met en contact avec le petit groupe de La Vérité Française (voir Royaliste n°1191) qu'a organisé autour de Soissons Daniel Douay (transporteur) avec Eugène Delhaye, Aimé Dufour, Gilbert Jordana, Louis Leseigneur, Jean Vogel, Émile Louys, Maurice Moreau, André Meurghe, Pierre et Paul Debruyère, etc. Le groupe s'étend jusqu'à Villers-Cotterêts.

Le capitaine Descamps montra au cours de son procès un courage et une fermeté inébranlables.
Germain Tillion.

Le commandant reçoit, dans son bureau à la gendarmerie, les chefs du groupe : Jean de Launoy (voir Royaliste n°1190), le commandant Coqueugniot et Daniel Douay. « C'est là que toutes les décisions étaient sanctionnées, car le capitaine Descamps était devenu l'âme de la Résistance, le conseiller et le chef moral ». Comme le dit, après-guerre, son ami le lieutenant de la gendarmerie Achille Vanuxem: « C'est ainsi que pour Soissons tous les détails d'exécution avaient été étudiés en ce qui concerne tant les points de parachutages d'armes que les sabotages des voies de communication… » (1).
Le groupe va cacher le matériel militaire abandonné par l'armée française. Grâce à Eugène Delhaye, les armes sont dissimulées (2) dans les « Crasses » de l'usine Bickel où il est chef de la fonderie, d'autres dans les carrières et même dans le cimetière de Soissons.
Comme la plupart des premières associations résistantes, le petit groupe de Soissons va venir en aide aux recherchés par la Geheime Feldpolizei de l'Abwehr où la Geheime Staatspolizei (Gestapo), police politique du IIIe Reich. Ainsi « la maison d'Eugène Delhaye devient le centre d'accueil et de ravitaillement des évadés ». Le service ne s'arrête pas là. Le secrétaire de la mairie de Soissons, Aimé Dufour, fournit vraies fausses cartes en tous genres…
Personne n'est étonné lorsqu'en août 1941, un jeune Belge Jacques Desoubrie (3), se présentant comme évadé? d’une prison allemande, prend contact. À Soissons il rencontre Jean Vogel qui le met en relation avec le groupe parisien. Cette petite ordure nazie a été chargée par les Allemands d’infiltrer les organisations de la Résistance. Il va faire son œuvre !
À Soissons, le 25 novembre 1941, vers 7 heures du matin, la sonnette de l'appartement d'Henri-Clotaire Descamps tinte… C'est la Feldgendarmerie qui vient l'arrêter. Le capitaine tente de fuir… Les Allemands tirent. Blessé, il tombe. Alors les nazis le traînent jusqu'à une automobile qui part immédiatement pour Fresnes. Il y retrouve une vingtaine de ses amis de la Résistance de Soissons. Pas seulement, puisque la presque totalité du groupe La Vérité française est sous les verrous.
Interrogé très violemment, une douzaine de fois, par les sbires de la Gestapo, l'officier ne parle pas… En revanche ses tortionnaires n'hésitent pas à le traiter de communiste. Madame Descamps leur montre une photo de juin 1940, où on le voit à genoux en train de servir la messe…
Le 15 avril 1942 s'ouvre le procès des résistants. Le 31 mai, Henri-Clotaire Descamps est condamné à mort. Sa peine est soi-disant commuée en vingt ans de détention. Il quitte la France… Le 5 décembre 1942, à 5 h 21 minutes du matin, Henri-Clotaire Descamps est guillotiné à la prison de Brandebourg-Görden.

FRANÇOIS-MARIN FLEUTOT.
(À suivre : Jacques de Lanzerme.)

(1). Descamps dans le dossier Réseau Musée de l'Homme, archives du « comité d'Histoire de la deuxième guerre mondiale ».
(2). Il s'agissait quand même de 1700 fusils, 22 mitrailleuses, un fusil-mitrailleur, de stocks de grenades et de munitions et… d'un char et d'un canon. Ces armes seront données à la Résistance au moment de la Libération.
(3). Desoubrie est jugé le 20 juillet 1949. Condamné à mort par la cour de justice de la République, il est passé par les armes le 20 décembre de la même année.

Laurent Laloup le mercredi 08 novembre 2023 - Demander un contact

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Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l'Homme 1940-1941: Du ...De Julien Blanc

GR 16 P 165202| DE GAULLE (Madeleine Marie)| 1908-09-28| Rouen| Seine-Inférieure| FRANCE| FFc



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Laurent Laloup le lundi 27 avril 2020 - Demander un contact

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Mémoires de propositions pour la médaille de la Résistance en faveur de Lucien-Michel-Auguste Beysson, Louis Bouret, Maurice...



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Laurent Laloup le mardi 25 février 2020 - Demander un contact

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Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l'Homme 1940-1941: Du ...De Julien Blanc

GR 16 P 524365| ROUSSEL épouse LELEU ( Sylvette Sylvina Sophie )| 1908-02-27| Bruay-la-Buissière| Pas-de-Calais| FRANCE| FFc DIR
GR 16 P 13176| ANDRIEU ( Jules Henri )| 1896-02-08| Bruay-la-Buissière| Pas-de-Calais| FRANCE| FFc DIR



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Laurent Laloup le jeudi 12 septembre 2019 - Demander un contact

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"Très belle figure de la Résistance. Mort au Champ d’Honneur."

"DE LAUNOY Jean, Gabriel
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par Fabrice Bourrée, Dominique Tantin
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Né le 7 août 1900 à Dunkerque (Nord), fusillé le 27 octobre 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; ouvrier monteur d’avion, puis agent d’assurances ; membre du réseau la Vérité française rattaché au réseau du Musée de l’Homme.

Fils de Victor de Launoy, négociant, et de Marie, née Clère, Jean de Launoy, appelé familièrement Jehan, contracta un engagement dans l’armée. Il servit dans le 14e Régiment de spahis et participa notamment, entre 1922 et 1925, à la guerre du Rif au Maroc. Il fut décoré de la Croix de Guerre et de la médaille coloniale. Les Renseignements généraux notèrent qu’il fut membre des Camelots du Roi et assista en 1926 à une réunion de l’Action française au Cirque d’Hiver. Il épousa le 6 septembre 1930 Yvonne Kety en mairie du XIIe arrondissement à Paris ; le couple eut un enfant. Il se remaria le 20 mai 1942 avec Thérèse Massip à Fresnes (Seine, Val-de-Marne).
Titulaire d’une capacité en Droit, il travailla ensuite dans le domaine des assurances et occupa, à la veille de la guerre, un poste d’inspecteur à la compagnie La Paix située à Paris, rue de la Victoire. Il fut mobilisé en septembre 1939 dans un service de l’arrière au sein d’une unité non-combattante. Cette affectation ne lui convint pas ; il demanda à servir sur le front et rejoignit finalement la cavalerie motorisée.

Après la débâcle de juin 1940, il rentra à Paris et se lança vite dans la Résistance active à l’occupant en fondant, dès septembre 1940, le groupe Vérité française.
Aidé de ses amis Pierre Stumm, industriel à Courbevoie, et Roland Coqueugniot, directeur commercial, de plusieurs dominicains du couvent de la rue de la Glacière (notamment le père Guihaire), des docteurs Lafaye, Holstein, Delort et de sa belle-famille (les Massip), de Launoy fit paraître la feuille clandestine Vérité française, une des toutes premières publications clandestines de zone occupée puisque le premier numéro date de septembre 1940 ; plus de trente autres suivront jusqu’en novembre 1941.

À l’image de la plupart des organisations pionnières de la zone occupée, le groupe de Launoy ne se limita pas à la contre-propagande et multiplia les activités : il mit sur pied des filières d’évasion, récupéra et cacha des armes en vue de former des unités paramilitaires (sous le nom d’Honneur et Patrie), collecta des renseignements. Vérité française se développa principalement en région parisienne, à Paris, Versailles et Courbevoie. Un noyau indépendant, déjà actif dans l’Aisne, à Soissons et à Villers-Cotterêts, ne tarda pas à s’y agréger par l’intermédiaire de Roland Coqueugniot.

L’organisation eut un recrutement socialement homogène. Ses membres étaient, pour l’essentiel, des bourgeois et des notables : médecins et vétérinaires, commerçants et industriels, anciens militaires et officiers d’active, religieux enfin étaient nombreux. Sur le plan politique, le profil était clairement conservateur voire réactionnaire ; certaines personnalités influentes du groupe furent proches de l’Action française ; la plupart avaient en commun un anticommunisme prononcé.
En décembre 1940, une rencontre décisive eut lieu lorsque Launoy entra en relation avec le colonel en retraite Maurice Dutheil de La Rochère, lui-même fédérateur de plusieurs noyaux et élément-clé d’une nébuleuse qui, après la guerre, prendra le nom de réseau du Musée de l’Homme. Les renseignements collectés par les groupes Vérité française étaient désormais transmis au colonel. Pierre Stumm, qui joua le rôle décisif dans la fondation du journal, assura les liaisons.

Cette collaboration dura jusqu’à l’arrestation de La Rochère en juillet 1941. Mais l’organisation, déjà, était minée de l’intérieur ; un agent double de dix-neuf ans travaillant au service des Allemands, Jacques Desoubrie (fusillé en 1949) était en effet parvenu à s’infiltrer. D’une redoutable efficacité, il réussissait à remonter les filières, à connaître les différentes ramifications et à identifier avec précision de très nombreux militants.

Le 25 novembre 1941, la police allemande déclencha en plusieurs endroits un vaste coup de filet, parfaitement coordonné. À Paris, Versailles, Courbevoie, Soissons et Villers-Cotterêts, les groupes Vérité française furent littéralement décapités. Au total, plus de cent trente interpellations eurent lieu le même jour. Jehan de Launoy fut arrêté et incarcéré à la prison de Fresnes ; sa famille fut particulièrement touchée puisque sa femme (elle sera libérée en juin 1942), son beau-père (il mourra en déportation) et sa belle-sœur furent pris le même jour.

Il comparut, en compagnie de trente-deux co-inculpés, devant le tribunal militaire allemand qui siégeait rue Boissy d’Anglas (VIIIe arr.). Les verdicts, prononcés le 30 mai 1942 à l’issue du procès, furent extrêmement sévères : douze condamnations à mort, dix-huit déportations en Allemagne ainsi que de lourdes peines de prison vinrent sanctionner les activités d’un des premiers groupes actifs de la zone occupée. Considéré à juste titre comme l’inspirateur et le chef de file de l’organisation, Jehan de Launoy fut, sans surprise, condamné à la peine capitale.
Le 27 octobre 1942, après onze mois passés en détention et malgré les nombreuses interventions et demandes de grâce formulées en sa faveur, il fut passé par les armes au stand de tir du ministère de l’Air en compagnie de ses compagnons de la première heure, Roland Coqueugniot et Pierre Stumm (groupe de Paris), du capitaine Émile Louys, de Daniel Douay et d’Alfred Vogel (groupe de Soissons).

Pour son activité dans la Résistance et à titre posthume, Jehan de Launoy fut homologué au grade de Capitaine des Forces françaises de l’Intérieur. Il lui fut décerné la Médaille de la Résistance française par décret en date du 31 mars 1947, et il fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur par décret en date du 12 avril 1947. Cette nomination, comportant l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec Palme, était accompagnée de la citation suivante :

« Entré dans la résistance active dès juin 1940. Outre son activité remarquable et audacieuse dans la propagation d’un journal clandestin, a efficacement participé au recrutement et à l’organisation d’un groupe important de résistance, stockant des armes qui devaient servir à l’Armée Secrète et procurant à ses chefs d’intéressants renseignements. Arrêté le 25 novembre 1941 à la suite de la dénonciation d’un agent double, s’est, devant ses juges ennemis, défendu avec beaucoup de sang-froid, de courage et d’adresse, ne révélant rien contre ses camarades. Condamné, est tombé sous les balles ennemies le 23 octobre 1942, faisant preuve jusqu’au bout du courage et du patriotisme qui l’avaient toujours animé.
Très belle figure de la Résistance. Mort au Champ d’Honneur. »

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Dernières lettres de Jehan de Launoy à sa femme et à ses enfants.

***
Paris, le 27 octobre 1942
Ma Miquette chérie

Le Procureur Kessler vient de nous annoncer la fatale nouvelle. Ma pauvre chérie, je dois mourir. Je souhaite de le faire avec courage en chrétien et en Français. Je te demande d’être toujours très courageuse ; aie toujours confiance en Dieu et reste bonne Française. Élève nos deux petits dans ces nobles sentiments.
Je te demande pardon de l’immense chagrin que je vais te faire. Tu es jeune, jolie, belle et bonne et regarde la vie en face.
Au ciel où j’espère aller je veillerai sur vous tous. Embrasse avec tendresse, comme je t’embrasse moi-même, nos deux petits que j’adore, ta bonne maman Suzanne, mémé, tante Paulette, Taty et ma chère petite Josette, tes oncles et toute ta famille que je ne connais pas, ton cher papa quand tu le reverras.
Mes pauvres camarades sont aussi courageux que moi et si notre dernière pensée va à nos chers nôtres, notre dernier cri sera : « Vive la France. »
Je t’aime, Miquette chérie, tu as été le plus bel et le plus grand amour de ma vie (l’unique).
Surtout, tâchez de cacher ma mort à ton pauvre papa que j’aimais tant.
Je fais un testament que j’adresse à Paul. Bien entendu, je te laisse le peu que je possède. J’espère que la Patrie, que j’ai tant aimée, t’aidera à élever matériellement nos enfants. Presse-les bien sur ton cœur pour moi. Surtout, chérie, soigne-toi bien, il faut te guérir vite et complètement.
Je te demande comme une prière suprême d’aimer la vie ; pense que mon âme immortelle sera toujours à tes côtés ; je te répète que tu es jeune, et que c’est dans la prière que tu dois chercher une consolation. Je t’aime de toutes mes forces.
Miquette chérie, je pense que c’est grâce à notre amour que je me suis rapproché de Dieu, je te remercie de cela de tout mon cœur.
À cause de cela, tu ne dois pas désespérer de la vie. Pense à ma dernière volonté qui est de te supplier de vivre avec courage, pour élever nos enfants comme je l’aurais fait moi-même.
Ne cesse pas de prier et d’espérer en Dieu. Cette dernière preuve d’amour, je te la demande au pied du fatal peloton d’exécution. Je suis sûr que tu me comprendras, et cette suprême pensée me donne tous les courages.
Ma douce chérie, je te dis adieu ; dans ce mot, j’ai mis tout mon amour et toute ma tendresse, je t’embrasse comme je t’aime, ainsi que tous et mes petits.
Ton mari, tendrement.
Jehan de Launoy

Réclame pour toi mon chapelet, mon Christ que j’ai tant prié et mon livre de prières, ainsi que mon alliance. Ma dernière pensée est pour toi et nos petits.
Jehan
Je te laisse mon alliance que je vais te demander de porter toujours en souvenir de moi.
Ma chevalière en or avec mes armoiries sera portée par celui de mes fils que tu désigneras (le plus méritant). Josette pourra la porter en attendant que l’un d’eux puisse la porter.
Pierre et Roland sont courageux et t’embrassent.
Ma pauvre chère Miquette, je n’ai jamais aimé que toi, je t’ai aimée follement. Encore de doux baisers.
Vive Dieu, Vive la France
Ton Jehan.

Ma plume est mauvaise.
Je veux que mes deux enfants soient élevés par toi et ta famille.
Réclame pour toi mon chapelet, mon Christ que j’ai tant prié et mon livre de prières, ainsi que mon alliance. Ma dernière pensée est pour toi et nos petits.
Jehan

Je te demande, au nom de notre amour, de te guérir, d’élever nos enfants et de ne pas tâcher de rentrer dans un couvent avant au moins 5 années, passée cette date tu feras ce que tu voudras. Je compte sur toit.
Si parfois je t’ai fait de la peine Miquette chérie je t’en demande pardon. Je t’aime. Courage.
Garde cette lettre que tu remettras plus tard à mes petits.


Mon cher petit Claude et mon cher petit Jehan,

Quand vous serez en âge de comprendre et de lire, vous lirez cette lettre, qui est non seulement un adieu de votre cher papa qui va mourir, mais aussi un testament.
D’abord, restez de bons chrétiens, et priez toujours Dieu avec confiance et amour. Aimez la France, votre patrie, comme je l’ai aimée moi-même jusqu’au sacrifice.
Aimez aussi vos chers parents si bons et si dévoués ; consolez votre petite maman Thérèse par votre cœur, votre courage et votre amour.
Soyez Massin et de Launoy complètement, car vous puiserez dans l’exemple et les traditions de ces belles familles tout ce qu’il y a de noble et digne.
En un mot, restez, je vous le répète encore, de bons Français et de bons chrétiens.
Vive la France.
Je vous embrasse comme je vous aime.
Votre père affectueux.
Jehan de Launoy.
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SOURCES : AN F60 1573, série B7, dossier 308 (affaire de Soissons ou affaire Launoy) ; Z6 818-820 (Cour de Justice de la Seine, dossier 5688, procédure contre Jacques Desoubrie) ; 72 AJ 66, pièce A I 7 (Note sur le groupe » Vérité française », auteur anonyme, sans date). – Archives privées de Germaine Tillion, dossier individuel de Jehan de Launoy constitué par l’officier liquidateur en vue de son homologation au réseau du Musée de l’Homme. – DAVCC Caen, boîte 5 B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – SHD Vincennes, 16P168643. — Arch. PPo., BA 1801, 77W 1231 (Notes Daniel Grason). – Germaine Tillion, « Première Résistance en zone occupée (Du côté du réseau Musée de l’Homme-Hauet-Vildé) » in Revue d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale, no 30, avril 1958. – Julien Blanc Au commencement de la Résistance. – Boris Vildé et le réseau du Musée de l’Homme, 1940-1941, Éd. du Seuil, 2010. – État civil, Arch. Dép. Nord. — Fonds de l’Association des familles de fusillés, Musée de la Résistance Nationale. — Copies des lettres et décrets d’attribution des décorations communiquées par Claude de Launoy.""
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SOURCE: 

Xavier le jeudi 06 décembre 2018 - Demander un contact

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maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr 

Laurent Laloup le mercredi 20 septembre 2017 - Demander un contact

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" Musée de l'Homme

Auteur de la fiche : Fabrice Bourrée
La Vérité Française

En septembre 1940, après une retraite chez les Dominicains de la rue de la Glacière où il fréquente particulièrement le révérend père Guihaire, le docteur Lafaye fonde avec Jehan de Launoy un mouvement clandestin qui prend la dénomination de Vérité française.

Ce groupe se rattachera quelque temps plus tard au réseau dit du Musée de l’Homme par l’intermédiaire du colonel Dutheil de la Rochère. Germaine Tillion homologuera ainsi officiellement « La Vérité Française » auprès du groupe du musée de l’Homme dès la Libération.

Plusieurs équipes fonctionnent à Paris et à Soissons. Dans la capitale, les animateurs sont Maurice Dutheil de la Rochère, le comte Jehan de Launoy, le docteur Julien Lafaye, Louis Mandin (secrétaire de rédaction au Mercure de France), Pierre Stumm, le docteur Delort et le père Guihaire. Pierre Stumm (« Athos ») dirigeait un groupe de sabotage et de renseignement qui opérait dès août 1940 dans la région d’Argenteuil, à Courbevoie, aux usines Renault et à la gare de l’Est. C’est en septembre 1940 qu’il affilie son groupe à celui de son ami Jehan de Launoy. ..."

Laurent Laloup le mercredi 20 septembre 2017 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mercredi 08 novembre 2023

 

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