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Henri Eugène Barbier ? "Après un internement à Fresnes puis dix jours à Compiègne, le résistant Henri Barbier est déporté à Buchenwald en janvier 1944. Ses dix-huit mois de calvaire lui permettent de livrer une description méticuleuse, presque scientifique, du camp de la mort et de ses réalités. Il transmet ici son expérience à travers le texte d'une conférence tenue au Synode franco-suisse de Porrentruy (Suisse) le 28 juillet 1945, puis au Théâtre de Montbéliard.
Après trois jours d’un voyage épouvantable dans une chaleur caniculaire, l’auteur passe la quarantaine au block 61 du "‘petit camp", où il voit déjà mourir les plus âgés et les plus fragiles de ses compagnons, dont plusieurs personnalités belges et françaises. Son témoignage passe en revue les différents lieux et bâtiments du camp, dont le block 46 réservé aux expériences pseudo-médicales, et le Revier, où il séjourne lui-même du 15 mars au 11 avril 1944. Il décrit longuement la faune cosmopolite du camp (il recense vingt-sept nationalités), sa hiérarchie interne très inégalitaire, et la perversité du système de surveillance. Il dénonce l’attitude décevante des Kapos polonais, acharnés contre les Français. Il estime par ailleurs que seuls 20 % des détenus du camp sont d’authentiques résistants, les autres étant des victimes de rafles, des droits communs ou des serviteurs de la "Gestapo" devenus inutiles (29).
Dans cette zone de non-droit, bourreaux et victimes se laissent totalement déshumaniser, et lui-même a dû faire des efforts "pour rester malgré tout un homme civilisé et poli, pour lequel la vie intellectuelle prime tout et pour lequel l’amitié et la camaraderie ne sont pas de vains mots. J’eus le bonheur de rencontrer plusieurs camarades partageant mes sentiments ; ensemble, nous avons réussi à maintenir la flamme sacrée" (12-13). L’auteur ne croit pas à la possibilité de rééduquer le peuple allemand. Il conclut sur un bref hommage aux morts et leur promet d'honorer leur souvenir et de poursuivre la lutte.
Raphaël Spina"
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Laurent Laloup le dimanche 15 septembre 2019 Contribution au livre ouvert de Henri Eugène Barbier | |
