Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Dernière lettre d'André Aubouet, résistant communiste du 14ème arrondissement
André Aubouet

Engagé le 11 janvier 1941;
Du groupe de Raymond Losserand; fusillé le 17 avril 1942

Chère maman, cher papa,

Je vous écris de la Santé ; il est une heure moins dix. On vient de nous prévenir que l’on sera éxécuté ce soir. Nous avons la permission d’écrire quelques lettres, mais les visites sont interdites. J’ai un chagrin immense de ne pas vous avoir revus une dernière fois. J’espérais pouvoir vous revoir ainsi que ma sœur, mes petites nièces et neveux et mon beau-frère et ma chère petite fiancée Anne-Marie que vous avez prévenue comme je l’espère. Mais hélas ! on n’aura pas cette dernière satisfaction.

Je vous supplie de n’avoir pas trop de peine. Je sais que c’est cruel, mais j’avais fait le sacrifice de ma vie pour mon idéal, pour ma Patrie, comme tous les camarades. Je suis courageux ainsi que les camarade Tardif qui demeure au 156* dans la première cour, et le copain de la rue Decré.

Je demande pardon à mon papa pour toutes les misères que je lui ai faites, mais je l’aimais bien quand même ; il croyait que je le faisais exprès ; je lui demande pardon car il m’aimait bien malgré tout ce qu’il me disait. Maintenant, je ne vous verrai plus.

Je vais vous faire quelques recommandation : que papa prévienne ma fiancée et l’embrasse bien fort et qu’il lui dise que je penserai à elle jusqu’à la dernière minute. Mais je vais lui écrire à l’imprimerie ; j’espère qu’elle recevra ma lettre et je vais faire un paquet de mes affaire pour vous remettre en souvenir ; je garde le mouchoir que maman m’a mis dans le dernier colis, je l’emporterai avec moi, car la paire de gants est restée dans le colis. Je vous remercie pour vos colis ainsi que tous ceux qui m’ont envoyé des douceurs. Je vais tout finir, tout à l’heure ce sera mon dernier repas. Vous donnerez mes livres au Breton, vous lui direz adieu pour moi ainsi qu’à tous les copains.

Je vais vous quitter une dernière fois, car le temps presse et je vais écrire à ma sœur et à ma fiancée.

Donc adieu, ma petite mère chérie, mon petit père chéri ; je vous embrasse bien fort.

Dédé

Source : pcf-paris14.over-blog.org/ 




8 janvier 1923-17 avril 1942

Né à Paris (XIe), domicilié 15 rue de Vanves (actuelle rue Raymond-Losserand, XIVe). Il fréquente l’école primaire de la rue Pierre-Larousse et fait du sport au gymnase de la rue Huyghens. Après son certificat d’études il est engagé comme apprenti à l’Imprimerie nationale où travaillait déjà son père.

Le 20 janvier 1942, 15 boulevard de Vaugirard (métro Bienvenüe), il participe avec Jean Garreau et Raymond Tardif à un attentat contre un soldat allemand de la poste militaire nommé Pepling, lequel est sérieusement blessé. Nous manquons d’informations concernant les autres opérations auxquelles il a participé. Il semble qu’il opérait le plus souvent avec Garreau et Tardif. Il a été arrêté en mars 1942 sans que nous puissions préciser le jour.

www.resistance-ftpf.net 

Laurent Laloup le vendredi 13 juillet 2007

Contribution au livre ouvert de André Maurice Aubouet

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