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"Les Français libres, l'autre Résistance" par Jean-François Muracciole " Des années 1950 à l'aube des années 1980, par-delà ces deux branches, on retrouve d'anciens Français libres dans toutes les sphères de la haute fonction publique. Pour amorcer un recensement loin d'être exhaustif, on peut retenir Jean Lucchesi à l'Inspection générale de l'administration ; Louis Vallon à la tête de l'Administration centrale des finances ; Yves Antelme, André Le Roux ou Robert Pautte à l'Inspection des finances ; René Cassin, Pierre Laroque, Stanislas Mangin, Jean-Pierre Dannaud au Conseil d'État ; Marcel Sammarcelli à la Cour de cassation et au Conseil supérieur de la magistrature; Marcel Nalbert, Georges Desmarais, Edouard Fontana dans la haute magistrature Jean Vaudeville, John Martin, Victor Perner ou Maurice Kaouza dans la préfectorale ; Roger Wybot, Pierre Fourcaud, André Devigny, Paul Jacquier, André Maire, Jean-Claude Favre, René Cailleaud à la tête de la police ou des services secrets ; Henry Bergerol à la direction du Centre national du commerce extérieur (CNCE); André Postel-Vinay à la tête de la Caisse centrale de coopération économique ; Jacques-Yves Roumeguère à l'Inspection générale des travaux publics ; Jacques Pernet ou Henri Silvy aux Anciens Combattants ; Robert Bourcart à l'Aménagement du territoire ; ou encore Nicolas Wyrouboff et Maurice Jourdan aux Rapatriés. Pierre Laroque, haut fonctionnaire radié par Vichy en vertu des lois antisémites, rallié en avril 1943, responsable à Londres de la MMLA*, est le premier directeur général de la Sécurité sociale (1945-1951). De nouveau président de la Caisse nationale de la Sécurité sociale de 1963 à 1967 (il rédige, en 1964, le « rapport Laroque » sur les problèmes de la vieillesse), il mène parallèlement une brillante carrière d'enseignant à Sciences Pô (son cours sur les questions sociales est la «bible» des préparationnaires à l'ENA dans les années 1960) et de juriste au Conseil d'État, où il accède à la vice-présidence de la prestigieuse section du contentieux (1959), ce qui lui vaudra de s'opposer au général de Gaulle, en 1962, à propos de l'arrêt Canal. Il préside ensuite, de 1964 à 1980, la section des affaires sociales du Conseil d'État." Laurent le dimanche 29 novembre 2009 Contribution au livre ouvert de Georges François Desmarais | |