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Mémoires de guerre , Charles de Gaulle (L'Appel ) " En m'envolant vers l'équateur, le 14 mars, j'avais cette fois le sentiment que la France Libre disposait d'une armature valable. Notre Conseil de Défense de l'Empire, pour dispersés que fussent ses membres, formait un ensemble estimable et cohérent, reconnu, d'ailleurs, dès le 24 décembre 1940, par le Gouvernement britannique. A Londres notre administration centrale s'était affermie ; des hommes de qualité, comme Cassin, Pleven, Palewski, Antoine, Tissier, Dejean, Alphand, Dennery, Boris, Antier, etc., en formant l'ossature. D'autre part, au point de vue militaire, plusieurs officiers de valeur, tels les colonels : Petit, Angenot, Dassonville, Brosset, venus d'Amérique du Sud où ils se trouvaient en mission, Bureau muté du Cameroun, le colonel de l'Air Valin qui nous arrivait du Brésil, donnaient plus de consistance à nos états-majors. En Orient, Catroux ; en Afrique, Larminat, avaient les affaires bien en main. Sous l'impulsion de Garreau-Dombasle pour les États-Unis, de Ledoux pour l'Amérique du Sud, de Soustelle pour l'Amérique centrale, d'Argenlieu et de Martin-Prevel pour le Canada, nos délégations s'implantaient partout dans le Nouveau Monde. Nos comités à l'étranger ne cessaient pas de se développer, en dépit de l'action exercée sur place par les représentants de Vichy, de la malveillance de la plupart des notables français et des querelles habituelles à nos compatriotes. L'Ordre de la Libération, que j'avais institué à Brazzaville, le 16 novembre 1940, et organisé à Londres, le 29 janvier 1941, suscitait, parmi les Français Libres, une émulation de la plus haute qualité. Enfin, nous sentions, par-dessus la mer, la France regarder vers nous. " laurent le mercredi 02 septembre 2009 Contribution au livre ouvert de Paul Antier | |