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"Avec sa soeur, elle est allée rejoindre le Général de Gaulle à Londres
Une résistante porteloise nommée chevalier de la Légion d'honneur
mercredi 15.04.2009, 14:00
Marie-Josèphe Duval (à gauche) et Jeanne-Marie Leprêtre se sont engagées dans les Forces navales françaises libres en février 1942. Toutes deux ont été décorées au Portel dimanche.
Jeanne-Marie Leprêtre, 91 ans, a été élevée au grade de chevalier de la Légion d'honneur pour son engagement dans la résistance. La nonagénaire a ensuite décoré sa soeur, Marie-Josèphe Duval, de la médaille de l'Ordre national du mérite
Près de soixante-dix ans plus tard, les souvenirs sont là, bien vivants, comme des marques indélébiles dans la mémoire de Jeanne-Marie Leprêtre-Duval.
Le 20 mai 1940, les troupes allemandes atteignent le Boulonnais. Âgée de tout juste 22 ans, cette jeune porteloise part aussitôt en exil avec plusieurs membres de sa famille. Prend le bateau à Boulogne pour rallier Cherbourg. Dans les semaines qui suivent, Jeanne-Marie Duval se rapproche de la pointe bretonne. « En plusieurs étapes, en se cachant dans des trains à bestiaux », se remémore la nonagénaire. Point de chute : le port de Lorient d'où elle embarque le 20 juin 1940 pour rejoindre le Général de Gaulle à Londres.
Le 12 février 1942, avec sa soeur, ses deux cousines et son cousin, Jeanne-Marie s'engage dans les Forces navales françaises libres. Affectée au service de santé des FNFL, elle suit des cours de secouriste ambulancière. « À Londres, dans le fracas incessant des bombes V1, vous avez fait preuve d'un dévouement exemplaire », retrace Jacques Bryckaert, vice-président du comité de Boulogne de la société d'entraide des membres de la Légion d'honneur.
Affectée comme sous-officier de 1ere classe, elle embarque avec huit autres camarades sur le chasseur de sous-marins "Chasseurs XI", au sein de l'équipe de liaison secours marine.
Des journées sur des terrains minés
Le 14 août 1944, ces neuf femmes sont débarquées à Cherbourg pour être reçues à l'hôpital militaire. Au volant d'une ambulance anglaise, leur première mission consiste à ramener à Cherbourg, chez elles ou dans leur famille, des personnes démunies, âgées ou malades et de nombreux enfants. « Nous partions très tôt le matin pour revenir tard le soir, se rappelle la résistante porteloise. Nous traversions des villes telles que Valogne, Caen ou Avranches. Tout n'était que ruines, on ne reconnaissait plus les rues. Il y avait des panneaux avec des têtes de morts indiquant que l'endroit était miné.
Le danger était partout. » Jeanne-Marie est finalement démobilisée à Cherbourg le 6 juillet 1945.
Soixante-quatre ans plus tard, Jeanne-Marie Leprêtre-Duval a été élevée au rang de chevalier de la Légion d'honneur. « Cette décoration vient bien tard », reconnaît Jacques Bryckaert face à celle qui avait reçu, le 1er septembre 1945, une lettre de reconnaissance écrite de la main du Général de Gaulle pour son engagement dans la résistance lors de la Seconde Guerre mondiale.
Dans une salle du conseil municipal du Portel bondée, la vieille dame, les yeux rougis par l'émotion, a voulu associer à cette reconnaissance « la mémoire de nos chers disparus avec lesquels j'ai vécu cette page d'histoire toute fraîche dans ma mémoire ».
Devant ses enfants, petits enfants et arrières petits-enfants, Jeanne-Marie Leprêtre a ensuite remis à sa soeur Marie-Josèphe Duval l'Ordre national du mérite. Cette dernière, qui est partie en exil avec sa soeur, s'était elle aussi engagée dans les Forces navales françaises libres. Mais contrairement à Jeanne-Marie Leprêtre, elle est restée en Angleterre jusqu'à la fin de la guerre. Secrétaire dans l'artillerie navale, elle a été démobilisée dans le courant du mois de décembre 1945.
Benjamin POTDEVIN " 
Laurent Laloup le mardi 23 juin 2009 Contribution au livre ouvert de Marie Josèphe Anna Duval épouse Mouze | |
