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La Liberté Souffre Violence - MIRIBEL Elisabeth " J'ai dû entrer à l'hôpital de Montréal pour faire soigner cette mauvaise fracture. C'est là que j'apprends la bonne nouvelle : le commandant Bonneau est nommé à Ottawa pour représenter de Gaulle. Dès son arrivée, le dimanche 25 janvier, il vient me voir à l'hôpital Royal Victoria. Il rencontre au pied de mon lit Savary et Silvy qui sont de passage. Nous avons une excellente conversation.
Pour des raisons tout à fait objectives : la situation spécifique de Québec, la présence à Ottawa d'un diplomate de Vichy, les autorités canadiennes préféraient que le représentant du général de Gaulle soit un militaire. Leur vœu est exaucé. Gabriel Bonneau arrive du front, il a fait la campagne du Fezzan. Il est plutôt petit, son visage au teint mat est éclairé par des yeux sombres au regard droit. De toute sa personne émane une conviction profonde. Il est modeste mais ferme. Il ne cherche pas à imposer sa personne, mais à gagner ses interlocuteurs à la cause qu'il sert. Le colonel Pierrené, qui semble las et sans ressort, est nommé à Londres. Bonneau est fort bien accueilli dans les milieux officiels. Je le présente à Norman Robertson, à Malcolm MacDonald, le haut-commissaire britannique, au secrétaire du Premier ministre, Brockington. Les portes lui sont ouvertes et, le 2 février au soir, le gouvernement canadien annonce par un communiqué sa nomination. Nous avons un travail intense. Mme Tiberti se trouve de passage à Ottawa chargée d'organiser la renutrition future des enfants d'Europe. Les ministres canadiens veulent connaître en détail la situation française en Afrique du Nord. Dans le domaine de l'information, il faut rétablir la vérité sur le cas « Giraud/de Gaulle » car la presse américaine embrouille les choses, les aggravant à plaisir. " Laurent Laloup le dimanche 31 mai 2009 Contribution au livre ouvert de Gabriel Lucien Benjamin Bonneau | |
