|
"... Nous étions un groupe d’étudiants en médecine et de Saint-Cyriens engagés dans la Résistance, d’abord à Défense de la France, puis unis en été 1942 dans « Ceux de la Résistance » avec le désir de constituer un « mouvement » autonome capable de s’organiser et créer un service de renseignement militaire, puis ultérieurement au moment du débarquements, des troupes d’action et de sabotages. Le chef en était Louis Pascano, étudiant en médecine, ayant déjà travaillé avec D.F. depuis 1941, puis Pebeyre, chargé du renseignement en Bretagne, enfin moi-même, étudiant en médecine également auxquels s’allièrent en automne 1942, Paul Guilhamon revenu récemment d’Aix-en-Provence où se trouvait l’Ecole de préparation militaire de St Cyr avec un autre militaire, Jean Vivier. Ayant recruté en cette année 1942, des amis, parents, camarades, nous avons progressivement étoffé notre « mouvement » divisé en zones d’activités, dont la Seine et Oise Nord et ouest, la Seine et Marne, Paris, la Normandie et la Bretagne, avec des responsables locaux : le commandant de l’Armée secrète Robert Decamps pour la S et O, Camille Monel pour l’Oise, Maurice Toutant pour la S et M Guilhamon et Vivier ayant déjà des hommes l’un dans le Jura, l’autre en Normandie, et ont à leur charge les liaisons, Pebeyre toujours au renseignement Bretagne. Notre PC est le domicile de nos amis René et Alain Marguerite, avenue d’Orléans. Pascano a déjà recruté un groupe de Gardes républicains de la caserne Tournon (Paris) puis il rencontre un cheminot Clément Prudhon qui aura la charge du renseignement SNCF et ultérieurement des sabotages de chemins de fer. Après nos arrestations, celui-ci dirigera ce qui sera alors le réseau Libre-Patrie en attendant que Pascano, évadé, puisse revenir. Au début de l’année 1943, se constituera le réseau sous le nom précité, il est autonome et trouve en Pierre KAAN dit « Biran », Secrétaire du CNR, notre correspondant avec Londres, à qui désormais sont livrés nos renseignements. Auparavant, ils l’étaient par l’intermédiaire du réseau « Ceux de la Résistance ».
Ma famille et moi-même sommes membres à divers titres, puisque je suis l’adjoint de Pascano et que Camille Monel chef de notre secteur « Oise » est le seconde mari de ma mère, qui fait aussi bien entendu partie du réseau. Maurice Toutant est un camarade d’enfance. ..."
www.memoresist.org  Laurent Laloup le dimanche 19 octobre 2008 Contribution au livre ouvert de Maurice Lucien Toutant | |