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"Guy-Félix Fontenaille*, écrivain du Parnasse, philosophe, humaniste voulait écrire pour la postérité et méprisait l'argent. Son épouse, Nadia, était peintre et poète et venait de la famille de l’illustre Général Mangin, héros de la guerre de 14-18, une famille de Résistants.
Veuf en 1943, il habitait au château de Plaix-Joliet à Lourdoueix-Saint-Michel avec ses deux fils Charles 9 ans et Jean-Yves, 4 ans.
David Sznajdman et sa femme, Madame Sznajdman, étaient originaires de Pologne, près de Lublin.
David Sznajdman est arrivé en France à Paris en 1932 et Madame Sznajdman en 1934.
Ils se marient en 1935.
David Sznajdman exerçait le métier de tailleur, David Sznajdman et Madame Sznajdman travaillait avec lui.
Michel naît en 1938.
La guerre éclate et durant l’exode, la famille Sznajdman arrive tant bien que mal, à pied le plus souvent, jusqu’au petit village de Clugnat dans la Creuse, où l’école avait été aménagée pour accueillir des réfugiés. Ils y restent jusqu’en juillet 1940.
David Sznajdman qui cherchait du travail, entend parler d’un tailleur à Aigurande (36), situé à 35 kilomètres de Clugnat qui cherchait un ouvrier.
Les Sznajdman arrivent en novembre 1940 chez Alexis Colas, qui les loge et donne du travail à David Sznajdman. La situation est relativement calme, à part des bruits qui couraient de plus en plus inquiétants.
En février 1943, la famille Sznajdman va habiter dans des baraquements que la commune d’Aigurande avait aménagés pour les réfugiés. Les parents avaient pensé qu’il valait mieux être chez soi que chez les autres.
Dans la nuit du 22 février 1943, les gendarmes arrêtent des juifs. David Sznajdman prend la fuite pour éviter la prochaine rafle.
Les juifs arrêtés dans le pays d'Aigurande seront déportés dans les camps d'extermination de Maidanek et Sobibor.
La nuit suivante, le 23 février 1943, deux gendarmes français en uniforme arrivent, braquant une lampe électrique dans la figure de Michel et demandent où est son père. Michel affirme qu’il ne sait pas.
Pendant ce temps, David Sznajdman était parti à pied, de nuit, trouver refuge chez Guy-Félix Fontenaille* demeurant à une douzaine de kilomètres d’Aigurande. C’était un client de Monsieur Colas.
Guy-Félix Fontenaille* accueillit David Sznajdman au risque de sa vie et de celle de ses enfants.
Il restera chez lui un certain temps, sans être inquiété, faisant des travaux de couture et de jardinage.
Un jour de 1943, trois hommes de la Gestapo viennent et interrogent très violemment Guy-Félix Fontenaille*. David, depuis sa cachette, les voit et les entend. Il est urgent pour lui de partir. Il va voir les voisins, Marie-Louise* et François Moreau* qu’il connaissait. Ceux-ci l’hébergent pendant plusieurs mois, jusqu’en septembre 1944.
Après la guerre il retrouva sa femme et son fils restés à Aigurande.
Les Sznajdman resteront proches de Guy-Félix Fontenaille* et sa famille.
Le 14 juillet 2010, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Guy-Félix Fontenaille* et à Marie-Louise* et François Moreau*."
www.ajpn.org  
Laurent Laloup le mardi 26 juillet 2022 Contribution au livre ouvert de Guy Félix Fontenaille | |