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Hommage Mon grand père, Armand Assus était lié à Adrey d'une manière forte puisque j'étais une petite fille et tenait à me parlait de lui, il me conta l'épisode de l'incendie de leur atelier à Montparnasse , toute une double collection partie en fumée , mon grand père en riait mais je retenais du propos qu'Adrey en était désespéré, il est vrai que celui ci fut un des très grands peintres de l'école d'Alger, celle qui, transversale, unissait dans les mêmes lieux, littérature, peinture, théâtre et journalisme , ces peintres voulaient mettre leur art au service d'un message de modernité par rupture avec l'orientalisme empreint de colonialisme, et cette implication les a éloignés de toute tentative non figurative, ils avaient trop à faire avec des sujets dont la carté ne devait pas être ambiguë, peindre des décors où les personnages sont dans l'égalité de posture , des paysages ou des scènes à l'image d'un monde en marche comme ce couple qui danse au Padovani, ils ne pouvaient se permettre de rejoindre Picasso, dont le guernica avait une évidence impossible dans cette Algérie pétainiste aucune abstraction aucune dérision, aucune évasion n'aurait été recue comme le fut la Paloma, en France, et effectivement il y a de quoi en être désespéré, voilà selon moi le choc dont Adrey fut le témoin et l'acteur, Adrey, ce peintre immense . Assus Juttner le samedi 18 juillet 2015 Contribution au livre ouvert de Maurice Moïse Adrey | |