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Extrait de "Mémoire d'un agent secret de la France libre T3", par Remy " Lacour fit profiter son chef de cette information. Quand la Gestapo de Strasbourg se présenta à Saint-Dié, Andlauer avait disparu. Après avoir erré de gîte en gîte, le vieil officier fut accueilli le 20 décembre par son ami Maurice Burrus, député du Haut-Rhin et expulsé d'Alsace, dans sa maison de Vaison-la-Romaine où il demeura caché dix mois durant, sous le pseudonyme de Léon Ancelin. Son adjoint direct, Gérard de Précigout, dit Ménalque, avait été arrêté à Saint-Dié le 26 décembre, en descendant du train de Paris. Longuement interrogé, il s'enferme dans le silence. Les Allemands lui disent : « Nous avons arrêté un exécutant, mais nous voulons savoir où est le Kappelmeister ». Ils ont pris en même temps que lui son ami Georges Saas, directeur de banque à Strasbourg. Jugés par le « tribunal du peuple », les deux hommes sont condamnés pour trahison et espionnage en temps de guerre. Ils seront déportés l'un et l'autre. Alors qu'il était en route pour Dachau, Précigout sera libéré, dans un état lamentable, par l'armée américaine, à Ladschut. Georges Saas, qu'il avait vu trois jours plus tôt dans un état squelettique, est mort dans des circonstances demeurées inconnues.
Le 12 janvier 1944, Mme Andlauer et sa fille Thérèse sont averties que leur arrestation en qualité d'otages va se faire le lendemain. Elles peuvent partir à temps. Mais le pasteur Vallet, camarade de combat du colonel Andlauer, est appréhendé quelques semaines plus tard avec les principaux chefs de la résistance vosgienne. Tous ont été livrés par un dévoyé dont l'un d'eux avait utilisé les services. Tous seront fusillés au mois de mai.
aux mains des nazis. Des miliciens se présentent chez lui, énonçant le mot de passe convenu, auquel il répond. Conduit à la Gestapo de Neuf-Brisach, il réussit à s'échapper dans le cours de la nuit et à se cacher dans les fortifications qui enserrent la petite ville. Au matin, alors qu'il essaie de regagner Sainte-Marie-aux-Mines, il est aperçu par une patrouille SS. Deux balles lui fracassent la jambe droite, une autre lui traverse le bras. On le transporte à la prison de Fribourg-en-Brisgau. « Vous avez de la chance d'être blessé ! lui est-il dit, sans quoi nous vous aurions fusillé immédiatement. Nous savons qui vous êtes, maintenant! »
Transféré au Zuchthaus de Ludwigsburg, Lacour est libéré par l'avance alliée au mois de mars 1945. Quand il rentre chez lui, c'est pour s'entendre traiter de « Boche »." Laurent Laloup le vendredi 26 septembre 2008 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |