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" Le radio-mitrailleur est Bauden, un sergent-chef qui a déjà une soixantaine de missions à son actif; le mitrailleur de dessous est le sergent Krasker, un petit garçon, jeune et timide. ...Retour à la salle de navigation, centre des parlotes et des tuyaux, des vrais et des faux. L'exercice prévu serait supprimé; il y aurait une opération en vue. Hennecart dit mystérieusement que " c'est quelque chose de très intéressant, oui, très intéressant ". Observateur du commandant de la deuxième escadrille, il passe pour bien informé, mais n'en sait peut-être pas plus que nous. Le Flight-Lieutenant Bond, officier de navigation, aurait dit que ce serait " a bloody good show ". Irons-nous de nouveau sur la France ? L'éternel débat renaît. Avons nous le droit d'aller bombarder des Français ?
La discussion dure depuis des mois; nous lui donnons tous la même réponse affirmative, mais nous éprouvons le besoin de la reprendre encore et toujours, comme c'est le cas chaque fois que le cœur et la raison paraissent en désaccord. Nos pères, pendant l'autre guerre, ont bombardé Lille, et nous leur avons souvent reproché d'avoir épargné Briey. Et puis, si nous n'allons pas sur la France, d'autres aviateurs alliés iront à notre place. Viseront-ils leurs objectifs avec autant de soin, de scrupule, d'inquiète minutie ? Quelles que soient leur conscience, leur volonté d'épargner des vies françaises, nous avons une raison de plus qu'eux d'opérer avec le maximum de précautions -même s'il en résulte pour nous un risque supplémentaire. Nous avons développé beaucoup depuis quelques mois, la technique du bombardement en vol rasant. Elle nous rend plus vulnérables à certaines formes de la défense antiaérienne ennemie, mais elle assure à notre tir une grande précision et nous permet d'éviter la dispersion des bombes hors de l'objectif, même s'il est de petites dimensions. "
pguiller.club.fr  Laloup laurent le vendredi 17 août 2007 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |