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Gaston Pierre Klinckemaille - son Livre ouvert ! Accident du 22 octobre 1941 En cette fin d’octobre 1941, sur la base aérienne de Damas, le groupe de bombardement n° 1 des Forces aériennes française libres, baptisé « Lorraine », créé début septembre, continue de percevoir ses avions et ses matériels. Les équipages et techniciens au sol, se préparent activement à participer à la troisième offensive des alliés contre les forces Italo-allemande en Libye.
A Damas aussi, au camp de Mezé, stationnent les hommes de la 1ère compagnie d’infanterie de l’air du capitaine Georges BERGER, arrivée de Grande-Bretagne quelques semaines auparavant, via un très long périple maritime autour de l’Afrique jusqu’à Suez.
L’entraînement des parachutistes, s’il est intensif physiquement, est néanmoins sommaire techniquement, faute de moyens matériels. Le 22 octobre, le capitaine BERGER obtient du lieutenant colonel Jean ASTIER de VILLATE, commandant les FAFL au Moyen-Orient, l’autorisation de faire effectuer quelques vols d’accoutumance à certains de ses hommes.
Le jour même, trois pilotes expérimentés du « Lorraine » sont désignés pour effectuer la mission qui comportera un total de cinq vols sur un antique Blenheim qui a participé aux campagnes du Gabon, en novembre 1940, de Koufra en février 1941, et d’Erythrée de mai à juillet 1941. Le capitaine Raymond ROQUES, officier chargé de la sécurité des vols, leur demande de se méfier, ayant lui-même constaté la veille que le moteur droit de l’appareil avait des baisses de régime intermittentes. Le Blenheim n’ayant qu’un seul poste de pilotage, les trois premiers vols sont effectués successivement par les lieutenants Robert SANDRé et Jean de GOUJON de THUISY qui signalent que l’avion vibre assez fortement.
Le troisième pilote, le lieutenant Daniel NEUMANN décolle pour la quatrième rotation et revient ensuite au hangar pour vérifier ses nivaux de carburant. C’est le capitaine ROQUES, qui œuvre en personne.
Pour le cinquième et dernier vol, comme pour les précédents, trois parachutistes prennent place à bord. L’avion décolle, effectue un tour de piste que le pilote termine par un passage rasant au-dessus du camp de Mezé, vire à droite et, quelques secondes plus tard percute le sol. Les trois parachutistes sont tués sur le coup, tandis que le pilote, couvert de sang, est retiré de l’avion en flammes, et expire peu après. Le lieutenant NEUMANN avait 24 ans. Il est fort probable, dira plus tard le capitaine ROQUES, que le moteur droit a lâché ce qui a entraîné le virage à droite et la perte de contrôle.
Les trois jeunes parachutistes tués étaient :
Caporal Pierre Paul PROVOT, né le 13 juillet 1920 à Sarrebourg (Moselle), ancien chasseur, engagé dans la France libre en septembre 1940, volontaire parachutiste et breveté le 10 avril 1941 (Brevet n° 468)
Soldat Gaston KLINCKMAILLE, né le 20 novembre 1921 à Loos (Nord), engagé dans la France libre en juillet 1940, volontaire parachutiste et breveté le 10 avril 1941 (Brevet n° 444)
Soldat Jacques LINALE, né le 30 juillet 1922 à Marseille (Bouche du Rhône), ancien marin, engagé dans la France libre en décembre 1940, volontaire parachutiste et breveté le 10 avril 1941 (Brevet n° 457)
Le lieutenant Robert SANDRé, né en avril 1918, fut porté disparu en opération aérienne en Libye le 6 décembre 1941.
Le capitaine Raymond ROQUES, né en juin 1914, fut tué en service aérien commandé en Tunisie le 23 avril 1943. Compagnon de la libération.
Le capitaine Jean de GOUJON de THUISY, né en juin 1915, fut tué en service aérien commandé en Grande-Bretagne le 1er novembre 1944. Il fut fait Compagnon de la libération à titre posthume.
Le capitaine Georges BERGER (1909-1997) fut fait prisonnier en Crète le 19 juin 1942 - Compagnon de la libération.
Le lieutenant colonel ASTIER de VILLATTE (1900-1985) était l’un des premiers Compagnons de la libération, décoré en juin 1941. Yves MORIEULT le samedi 01 juin 2013 Recherche sur cette contribution | |