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Essai de biographie de Raymond GUYARD Raymond GUYARD est né le 5 février 1912 à Arcueil, département de la Seine (Actuellement dans le Val de Marne). Il rejoint la Grande-Bretagne dès juin 1940 et s’y engage dans les forces aériennes de la Légion de Gaulle en qualité de caporal-chef mécanicien. Il sera immatriculé quelques mois plus tard avec le numéro 31.024, pour compter du 21 juin 1940.
Il est affecté au Groupe mixte de combat n° 1 du lieutenant colonel Lionel de Marmier et embarque fin août 1940 à destination de l’Afrique pour l’expédition vers Dakar.
Il est muté au GRB 1 à sa création en décembre 40 et suit son unité lors des opérations sur le Gabon en novembre 1940, Koufra en mars 1941 puis pendant la campagne d’Erythrée dans les mois qui suivent.
Le sergent mécanicien Raymond GUYARD est présent au groupe de bombardement Lorraine à sa création en septembre 1941. Sous-officier mécanicien non navigant il ne participe pas aux opérations aériennes de la campagne de Lybie mais y sera néanmoins blessé en service aérien commandé.
« Le 24 décembre en fin d’après-midi, à Gambut, le lieutenant Yves EZANNO rentre du terrain de desserement LG 75 aux commandes d’un nouveau Blenheim. A son bord, il ramène le sous-lieutenant navigateur Antoine FORAT, l’adjudant KOUDSI, le sergent-chef navigateur Raymond PETAIN et le sergent mécanicien Maurice GUYARD.
L’approche se fait normalement mais, à l’atterrissage, les spectateurs éprouvent quelques émotions lorsqu’ils s’aperçoivent que le pneu d’une des roues du train principal est crevé. Leur émotion est encore plus grande lorsque, l’avion arrêté, ils en voient descendre un blessé soutenu par ses camarades. Il s’agit du sergent Guyard qui voyageait en place droite du pilote. Celui-ci raconte que, pour éviter un vent de sable, il a pris une route passant un peu trop près de Bardia et de la côte Est de la Cyrénaïque, toujours occupée par les Italiens. Pris dans un violent tir de D.C.A., il a vu des balles traçantes atteindre son pare-brise et l’une d’elle a touché le sergent Guyard au bras.
Ce dernier aussitôt évacué sur un hôpital de campagne, les mécaniciens découvrent, en plus de plusieurs impacts dans le fuselage, que l’hélice gauche a été endommagée par un éclat d’obus. Ce qui fait dire au pilote que même les vols de convoyage deviennent parfois dangereux. » (Extrait « Le groupe de bombardement Lorraine », manuscrit inédit de l’auteur - 1978-1989)
Après guérison, le sergent GUYARD rejoindra son unité et, fin 1942, partira avec elle en Angleterre où il sera sur les rôles du nouveau 342 Squadron Lorraine à sa création en mars 1943. C’est au sein de cette unité qu’il terminera la guerre. Démobilisé en décembre 1945, Raymond GUYARD sera, un temps, responsable d’un chantier naval et participera pendant une dizaine d’années à de nombreuses compétitions internationales de hors-bord. Chevalier de la Légion d’honneur par décret de juillet 1962, il est décédé le 19 octobre 1996.
NB 1 : nous ne connaissons pas, à ce jour, le moyen utilisé par Raymond GUYARD pour rejoindre la Grande-Bretagne mais il est fort possible qu’il ait été l’un des dix-sept Français partis de Bayonne le 21 juin à bord du cargo belge Léopold II Dans l’état actuel des informations, ceci ne reste quand même qu’une hypothèse. En effet, le même jour, un autre GUYARD, prénommé Robert semble-t-il, a pris place sur le paquebot polonais SS Batory au départ de Saint-Jean-de-Luz. Alors la question reste quand même posée.
NB 2 : il est aussi fort possible que Raymond GUYARD ait été le réalisateur d’une vedette conçue et dessinée par André MOYNET, un des as du Normandie-Niémen, pilote qu’il est inutile de présenter ici. Réalisé par Raymond GUYARD, dans les ateliers de Nauti-Hall de Saint-Cloud en 1963-1964, ce petit cabin cruiser, baptisé « Moynet 860 » prévu pour quatre personnes, avait la particularité d’être construit en plastique, grande innovation à l’époque.
Metz, janvier 2010 Yves MORIEULT le samedi 09 janvier 2010 Recherche sur cette contribution | |