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Le Colonel Passy Et Les Services Secrets De La France Libre de Guy Perrier " Ainsi, l'ordre de bataille de la Wehrmacht, de la LuftwafFe et de la Kriegsmarine, depuis le secteur de Brest « couvert » par Hilarion jusqu'à celui de Bordeaux du ressort d'Espadon, est connu en détail par Londres, avec autant de précision que par l'état-major allemand. Rémy prend d'autres contacts ; il recrute François Faure, dit Paco, fils de l'historien d'art Elie Faure, Jacques Robert, alias Denis, grand gaillard, taillé tel Hercule, lieutenant de chars valeureux, R. Dumont, alias Pol, officier de réserve de l'armée de l'air, Max Petit, dit Poucet, et bien d'autres... Cet afflux d'adhésions inquiète quelque peu Rémy : tous ces agents sont compétents, chacun dans son domaine et selon la méthode révolutionnaire inaugurée par Passy, ils récoltent, chacun, des renseignements appréciables. Un exemple vaut la peine d'être relaté. Le 31 octobre, de Gaulle, sur les ondes de la BBC, prescrit aux Français d'observer « un garde-à-vous national » de cinq minutes. A Bordeaux, dans une usine de la SNCASO travaillant pour la LuftwafFe, les ouvriers abandonnent leur travail à l'heure dite, tous sauf un, René Dugrand. René, agent d'Espadon, a reçu de son chef l'ordre de se procurer à tout prix un échantillon d'un métal spécial fabriqué pour les appareils nazis. En restant à son poste, il profite de cette opportunité exceptionnelle, la grève, pour découper un morceau de métal large comme deux timbres-poste et les loge dans une de ses chaussures. Sous les huées de ses camarades, jugé comme un traître, René sortira aussi de l'usine des plans complets ultra-secrets du Messerschmitt 109 en cours de fabrication. Le tout sera ramené à Londres par Rémy en personne." laurent le vendredi 14 août 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |