Diégo Emmanuel Canoz - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Diégo Emmanuel Canoz



Naissance : 9 juin 1912 - Madrid, Espagne

Activité antérieure : marin

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : en juillet 1940

Affectation principale : FNFL / marine marchande

PLM 22, Névada II, Charles L D , Cuba

Matricules : Le Havre 12358

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : lieutenant de vaisseau, capitaine au long cours

Décès à 66 ans - 20 juin 1978 - Marseille (13)

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 104468

Dans la liste de l'amiral Chaline : ligne 2529

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 9339


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Diégo Emmanuel Canoz - son Livre ouvert !
 

Souvenir de Diego Canoz

DIEGO CANOZ MAI 1939 SOUVENIRS PERSONNELS ADIEU LA FRANCE Les Allemands avaient commencé à truffer la mer du Nord de mines magnétiques dont la détonation était sensibilisée par le champ magnétique propre du bateau. J’eus de la chance. Mais je vis mes premières épaves et mes premiers noyés. On allait les venger.
Pour moi, j’étais à la tête d’un charbonnier de 9000 tx. et je n’avais pas 28 ans.
En Angleterre, le calme le plus absolu régnait, les Anglais sont longs à se mettre en train, et puis il y avait, il y avait l’armée française n’est-ce pas, et, au pire la Royale Navy.
On mit donc le P.L.M., en cale sèche, puis on se mit à réparer tranquillement le gouvernail ‘entre deux tasses de thé ’ Puis, il fut chargé.
Si mes souvenirs ne me trompent pas, à Dunston, qui est peu plus en amont dans la Tyne.
Les nouvelles ne pouvaient masquer que ça commençait à aller mal.
Comme toujours, dans les communiqués ; on contenait l’ennemi ; mais enfin, il y a huit jours, il franchissait la Meuse, et dans huit jours il était sur la Somme.
J’avais fait la connaissance dans l’intervalle d’un Anglais, parlant parfaitement le français, Capitaine HARVULEY, aujourd’hui, je pense que cette rencontre n’était pas tout à fait fortuite.
Mais, à cette époque, je n’avais pas de malice.
Mon agent, me fit savoir, qu’on ne ferait plus d’avances sur mon salaire.
Dans l’intervalle, pensant qu’il fallait faire quelque chose, je fis un discours à l’équipage, où, je m’inspirais de DENFERT ROCHEREAU.
Puis, vint le coup de tonnerre. J’étais avec mon ami HARVULEY lorsque CHURCHILL fit sa première déclaration : il promettait des larmes et du sang Vous décrire mes sentiments------
Pourquoi faire----la France écrasée, ma famille a 1500 Km, un bateau, un équipage de marins qui s’en remettait à moi.
Les 4 capitaines français présents sont appelés chez le consul. Celui-ci nous parle de la nation à bâtons rompus, de notre attitude avec les Anglais, de l’espoir de PETAIN, du renversement des alliances
Pour la première fois, j’entends parler de DE GAULLE ( Je l’ai bien connu, dit-il, c’est un prétentieux et un raseur ) Enfin, pour nous réconforter ‘n’oubliez pas que celui qui voudrait reprendre les armes sera considéré comme franc- tireur par les Allemands.’ ‘‘
Ca veut dire quoi ? Monsieur le consul ?’’ ‘Et bien, s’ils vous prennent, ils vous fusillent.’ Une fois qu’on nous a bien seriné, je prends la parole. Je suis le plus jeune des capitaines, mais, puisque les autres se taisent-----
Je lui dis que c’est honteux, que l’ennemi c’est HITLER, que mon bateau est en état de naviguer, et, que je ne vais pas chercher plus loin----(toujours DENFERT ROCHEREAU) Le consul reste interloqué.
Nous allons prendre un pot tous les 4, mes collègues me donnent raison. Mais, ils se font rapatrier, et, peut-être certains périront dans le torpillage du navire qui les rapatriait en France.
Le navire était illuminé jusqu’à la pomme du mât, et, le pavillon français peint sur la coque du navire était bien visible. Pas d’argent, mais toujours ravitaillé. Le patron des chantiers de DUNSTON, me file 5 livres, à fonds perdus, j’en garde une pour moi, et distribue le reste à l’équipage.
Un matin, le maître d’hôtel me prévient que le ‘captain’ HARVULEY veut me voir, qu’il vient d’arriver avec des civils.
Je bondis donc au salon, effectivement, mon ami est là, il me présente à major ceci----colonel cela-----c’est drôle qu’ils ne soient pas en uniforme, un coup d’œil par le hublot, des gens en civil visitent le navire, la machine, la passerelle.
Comme je vous le disais ; Je n’avais pas de malices.
L’un de ces messieurs m’explique qu’on va réquisitionner mon navire, que je n’ai qu’à signer.
Seulement voilà----- Moi, je ne veux pas----- Manifestement, çà les embête, mais, au bout d’une demi- heure, j’ai compris, je temporise, je veux prévenir mon consul. ‘
‘Voulez-vous vraiment prévenir votre consul captain? ’’
En tous cas ‘Une chose, dis-je, ne comptez pas sur moi pour une opération qui pourrait nuire à la France’ ‘
‘Je vous promets, dit le colonel, de vous faire tenir un document à cet effet’’
Quelques jours plus tard, il faut le dire, je reçus une lettre du ministre des transports s’engageant en termes très clairs à ne pas utiliser le P.L.M. 22 contre la France.
Ce fut la première lettre où je pus lire ‘‘Dear Captain CANOZ’’
Bref, je signais que j’acceptais la réquisition du navire, l’équipage interrogé peu à peu se rallia, c’était de braves gens, puisque le capitaine restait, ils restaient eux aussi.
Bon nombre étaient mariés, pères de famille, mais quoi, la France occupée, bientôt réduite à rien, par manque de tout, les hommes sentaient bien qu’ils devaient et pouvaient venir en aide à la patrie.
Le représentant des transports maritime de France vint me voir, me félicita et m’apporta les compliments du consul. Un comble--------
Et ça repart Le mousse qui fut débarqué avait 15 ans, vers les années 1970, je l’ai revu, il était maître d’équipage sur un gros tanker, il s’est fait reconnaître, les larmes aux yeux, il ne pouvait pas voir les miennes qui coulaient en dedans.
Mon équipage me supplia de les garder. Ils avaient reçu par le truchement du consulat, ordre de l’amirauté de rejoindre le camp d’internement de Anitrée afin de se faire rapatrier. Il est vrai que les Anglais, toujours en retard d’une mesure, encourageaient plutôt les Français combattants à se tenir hors de l’affaire.
Il est vrai aussi, qu’ils auraient pût aider DE GAULE à se déplacer, ici, et là (par exemple au camp d’Anitrée) dans le but d’orienter les groupes français, puis les individus à surmonter le désespoir. Mais il est surtout vrai que le vieux maréchal cautionnait l’abandon pour justifier tous les renoncements. Il y eut bien et bien des Français qui pleurèrent comme St. Pierre au chant du coq.
Notre premier voyage fut pour Dublin. Epreuve ou inconscience ?
En république libre d’Irlande, nous pouvions tous déserter et nous faire rapatrier. Les Anglais sont vraiment des gens incompréhensibles.
Naturellement, je n’eus pas un déserteur, par contre, je pus en toute tranquillité écrire une lettre à mon épouse.
Mais, je vous ai prévenu, que je ne m’étendrais pas sur mes états d’âme.
Ce premier voyage fut sans histoire sauf une alerte en pleine tempête, je me disais que les sous-marins sont rudement gonflés.
De fait, il ne se passa rien. Nous portions le drapeau tricolore en tête de mât ainsi que ‘‘le Union Jack’’ Légalement, nous étions des bateaux français.
LA GUERRE Vient la guerre. Navigation sans interruption comme second capitaine jusqu’en avril 1940, sans aventures bien marquantes. On voit quelques compagnons de convoi torpillés par-ci par-là en attendant le ‘blitz’ La guerre. Elle est dominée par les soucis et inquiétudes d’ordre familial dus à l’éloignement et à la rupture des communications.
La période de guerre constitue aussi (dirait le colonel Bramble) une phase traversée de réels dangers. Elle est bien mondiale car on ne trouve nulle part abri ou vrai détente.
Mon ralliement à la France Libre, avec tout mon équipage, comme le dit une de mes citations a lieu dés la débâcle. A la vérité je ne prends contact avec l’organisation naissant de la France Libre que vers septembre ou octobre 1940,et je ne signe mon acte d’engagement comme Enseigne de 1iére classe qu’en 42, mais avec effet rétroactif du 18 juin 1940.
Notre part active dans la Marine Marchande ce fut sans doute la bataille de l’Atlantique. Pour ma part j’ai pas mal bourlingué. Cote d’Afrique, terre-neuve, Afrique du Sud, Inde, détroit de Magellan, canal de Panama, canal de Suez, Amérique du Nord, mer des Caraïbes…
L’heure de vérité sonna pour moi le 9 décembre 1942 à bord du ‘Charles L.D.’ par 60°Nord et 45° Ouest. (Nota-Bene de JPCANOZ la longitude sur le texte de DIEGO est erronée qui situe le torpillage à terre dans le sud du Groenland alors qu’il parla toujours de la mer du nord)
A 06h.00 alors que je venais d’enfiler bottes et casaque pour monter sur la passerelle, l’attaque se rapprochant vraiment trop, une explosion suivie d’une autre a ébranlé le bateau. Une gerbe d’au moins trente mètres faite de feu, d’eau et de ferraille nous a dégringolé dessus et presqu’aussitot le navire a pris une gîte si alarmante que je n’ai pas pu atteindre la passerelle par suite de l’inclinaison.
Le bateau en quelque sorte se vissait dans l’eau.
Une embarcation a été quand même mise à l’eau dans un temps record mais a chaviré presque instantanément. Un des occupants a regagné le bord.
Quelques hommes emmenés par le 1ier Lieutenant ont essayé D’atteindre les radeaux de l’avant mais ont été refoulés par les paquets de mer. Nous étions quatre ou cinq sur le pont des embarcations. J’ai enlevé ma pelisse, j’ai posé ma casquette sur le pont à coté de moi. Puis je me suis assis et j’ai balancé mes bottes à la mer (comme Yanez, Héros de Salgari dans Sandokan Rajah de Sumatra) .Un paquet de mer est arrivé qui a balancé tout le groupe du 1ier Lieutenant et moi-même mais je suis resté accroché à une épontille alors qu’eux ont été balancés qui à la mer qui sur le panneau de la cale 3. Je ne les ai plus revus
La surface portante s’est rétrécie de plus en plus. Au dernier moment seul est restée une petite partie de coque émergée. J’ai bien compris que tout était terminé pour ma petite personne. Il me restait à accomplir un certain nombre de geste d’auto défense, mais en pure perte. D’abord j’allais me noyer dans le tourbillon (ne dit-on pas qu’aucun marin n’a survécu au tourbillon ?) ou bien toutes les caisses de thé allaient me casser la tête si jamais je revenais à la surface. Et puis sur quoi flotter ? Un panneau de cale ? Eh bien ! c’est très exactement ce qui m’est arrivé lorsque après être aspiré par un tourbillon violent 7(dix mille tonnes de chargement plus trois mille tonnes de poids du navire ça fait du remous)je n’ai pas eu la tête cassée par les caisses de thé.
Un panneau de cale ça n’est pas très stable. Dans cette ‘‘obscure clarté’’ de matinée quasi polaire ( le jour ne se faisant jamais complètement sous ces latitudes proches du cercle polaire) j’ai aperçu un radeau qui flottait tristement se demandant qui il allait pouvoir porter.
Il faut dire que tout ceci se passait dans une mer forte du N.E. par une température basse (vers 6°) L’histoire de ce radeau mérite qu’on s’y arrête. Mon second l’excellent capitaine au cours LACORY m’avait suggéré de le jeter à la mer lorsque ce vieux radeau avait été remplacé par du matériel plus neuf et plus adapté. Je lui avais conseillé de laisser cette vieille affaire à plat sur un panneau ‘‘ qui sait ça pourra peut-être servir à l’un de nous un jour ’’.
Alors j’ai nagé vite et bien et d’un rétablissement acrobatique( alternatif à la barre fixe) j’ai hissé mon poids plus celui de mes vêtements mouillés sur cette véritable planche de salut. Quelques minutes ou quelques heures plus tard voici le ‘‘RESCUS SHIP’’PERTH en vue. Il s’agit du H.M.R.S. ‘‘PERTH’’(H.M.R.S. pour His Majesty’s Rescue Ship).
Sans doute me voit-il et convient-il de ne pas dramatiser et surtout de ne pas sembler perdre son ‘‘Self-control’’ en appelant au secours. ‘
‘Je dis vieux garçon, n’est-ce pas un Français Officier sur ce damné radeau. Je dis, il est criant. Ces continentaux quoi…’’ Alors je n’ai rien dit mais le bateau est reparti. Je me suis insulté.Puis voilà que passe à quelques mètres de mon radeau la corvette anglaise de protection. Là j’ai gueulé pour de bon. Mais le bateau de guerre allait vite et chassait et puis, je ne savais pas qu’il me signalait par la même occasion au PERTH.
En voyant s’éloigner cette dernière chance j’ai encore dit de gros mot (sacrée marine de guerre etc…)
Et je me suis demandé combien de temps j’allais tenir .Comme le froid me gagnait j’ai pensé que vers midi commencerait la fin. Eh bien !il a fait jour et la silhouette désormais familière du H.M.S.R. PERTH a fait route sur moi. De la part du commandant X…(j’ai oublié son nom), ce fut à mon avis un exploit. Après moi il a encore repêché John Mc Kinlay mais avec les pieds gelés. Réconfort sur le bateau (que j’ai failli manquer car je suis encore retombé à la mer au dernier moment et me suis retrouvé hissé dans un filet de charge ‘‘ nice cup of tea’’, retour à Glasgow, puis à Londres.
(d’où mes sentiments inhabituels pour un Français, pro-Anglais) Après un mois de congé d’office puis un mois de resquille, j’ai embarqué sur le transport de troupe‘‘CUBA’’.On me devait le commandement d’un bateau, mais j’ai embarqué comme Commandant en second, ce qui m’a donné la mention ‘‘volontaire pour tous les postes’’ dans une de mes citations et ensuite l’embarquement le plus confortable de toute la guerre.
Avec le « CUBA » nous avons connu des tas d’aventures, dont une expédition à Alger (où déjà les Gaullistes étaient mal vus) J’ai eu à bord six déserteurs de chez Giraud que j’avais bien découvert comme clandestins mais au sujet desquels j’ai donné ma parole ‘‘rien vu, rien entendu’’. Et puis on a fait un échange de prisonniers allemands contre Australiens, Port-Saïd, Barcelone
A Barcelone j’aurais aimé entrer en contact avec ma famille. Tout de même j’ai pu passer une lettre libre pour Marseille.
La Jamaïque, Miami, Baltimore…En juin 44 je suis bien loin de mes bases. En décembre je rallie la France où j’arrive le 28 décembre à Marseille. Dans ce temps notre père était mort. Ma femme restait fidèle et mon fils en bonne santé :Le retour d’Ulysse

CANOZ Florence le mercredi 03 septembre 2025 - Demander un contact

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extraits des mémoires de Jean-François Dupont-Danican "EPHEMERIDES"

1943 "Le Commandant-Adjoint, car sur un navire de cette importance, la Cunard, notre armateur temporaire, en exigeait un, le Commandant-Adjoint Diego CANOZ avait été avant la guerre un des plus jeunes à commander un P.L.M. ce qui lui avait rapidement mûri les réflexes. Bien que de nature très différente du Pacha, et plus jeune d'esprit, c'était comme lui un homme de bon sens, la sérénité incarnée et l'humour en personne. Il avait connu les difficultés de cette fameuse période de crise économique de 1929 à 1934, dont les marins avaient fait les frais en assistant au désarmement de tant de navires. Il s'était marié pendant son cours d'E.O.R. et son épouse, comme celle du Pacha, avait, nous le sûmes après, connu toutes les tracasseries causées aux volontaires partis chez de Gaulle. Originaire de Franche-Comté, il avait longtemps vécu en Espagne où son père avait une situation. Il en avait rapporté, inscrit dans les traits de son visage, le plus étonnant profil d'Alphonse XIII dont s'étaient déjà gaussé ses condisciples de SAINT-LOUIS, lorsqu'il préparait l'Ecole Navale. Il aimait du reste raconter des anecdotes sur le souverain dont il était en quelque sorte le sosie et ne cachait pas son admiration pour un Bourbon de cette prestance. Son comportement à bord et sa majestueuse façon de régler toutes choses ne faisaient pas mentir la légende créée autour de son nom, et il fallait être CANOZ pour s'appeler Dieqo, Personne ne songea jamais à lui accorder un troisième galon dans la Royale avant la fin de la guerre, mais il ne cessa jamais d’être un parfait commandant. En fait, il avait accepté ce poste d'adjoint parce que personne n'en voulait. Commandant du Charles L. D. coulé dans L'Atlantique Nord au mois de décembre précédent, il ne quitta son bord qu'après s’être assuré de l'évacuation de tous et lui-même se raccrocha à un radeau que les embarcations perdirent vite de vue dans le creux des vagues glacées. Ayant perdu connaissance, mais n'ayant jamais desserré les doigts du plat-bord du radeau, c'est complètement raidi, qelé et comme mort qu’il fut recueilli par un torpilleur anglais, deux ou trois jours plus tard. Après une convalescence qui le remit sur-pied, on lui proposa, pour le rétablir complètement, ce poste d'adjoint, qui allait le soustraire aux impératifs de la passerelle sans le soumettre aux exigences quotidiennes de la vie d'un Second Capitaine, le véritable chien du bord".

Barcelone, octobre 43

"Nous atteignîmes BARCELONE au bout de six jours de mer. Le 25 Nous y restâmes jusqu'au 29. Retrouver un pays espagnol loin de La querre avait aussi quelque chose d'amusant, nous en avions perdu l'habitude. Notre PAGES, qui parlait la lanque comme un natif, était aux anges et nous fûmes avec lui goûter tes spécialités d'un fameux restaurant Los Caracoles (les Escargots). Mais ce qu il y avait de meilleur était le cochon grillé. En sortant de là, nous nous amusâmes à tirer à la carabine de foire dans un stand où l'on voyait -des tas de têtes ce guignols qu’on faisait tomber. Je demandais où était celle de FRANCO, mais mon futur cousin me fit abruptement comprendre que nous n'étions pas là pour nous moquer du CAUDILLO, iI y a quand même un minimum de tenue à observer même si l'on ne parle que le Français.
De son côté Diéqo, notre Staff-Captain, n’avait pas perdu de temps à s’informer de la santé de son frère qui habitait MADRID et qui évidemment put envoyer des nouvelles à sa belle-sœur à MARSEILLE. Je ne sais si le métier du frère était de toréer, mais nous sûmes, Diego ne s'en cachait pas, qu'il était fort habile dans l'arène. Nous ne pouvions alors nous douter que cette passion Lui coûterait un jour la vie, le jour où iI sautera par-dessus la barrera pour sauver un homme en attirant Le taureau sur lui. Il y avait dans cette famille CANOZ quelque chose de chevaleresque et de DON QUICHOTE qui nous fascinait d'autant
Quelle est la matière ? Ironisait-t-il en parodiant l'anglais, car il y a les choses qui matter, et celles qui do not matter, autrement, dit, cela vaut-il vraiment la peine de s'énerver ? Avec ce qu'il avait vécu sur son radeau glacé, rien ne l’étonnait plus, puisque la Providence était là. Quelle leçon pour nous ! Notre équipée au CAIRE m'avait rapproché de lui, il était devenu un ami, je pouvais tout Lui dire, je crois que je n'étais pas le seul, PAGES, TATON, GUYOMAR et aussi le vieux colonel, tous le considéraient comme un ami.
Avec son air d'ALPHONSE XII, je vois encore Dieqo recevant L'Archevêque de BARCELONE à la coupée. Un hidalgo rencontrant un hidalgo. Jamais ce prélat ne s'était imaginé trouver un bon chrétien sur un navire battant pavillon anglais, et sûrement pas un Français Libre. Ce qu’ils se dirent, nul ne le saura jamais, mais je suis sûr qu’il l'entendit en confession pendant l'heure que dura le tête-à-tête en Castillan. Mais quel bon ambassadeur le grand Charles n’avait-Il pas trouvé là ? Nos actions remontèrent dans la Péninsule, j'en suis persuadé et nous en avions bien besoin, avec tous ces garçons que les gardes-frontières envoyaient au Camp de Miranda parce qu'ils voulaient nous rejoindre en franchissant les Pyrénées."

Roumeguere FLorence le samedi 14 septembre 2024 - Demander un contact

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Chevalier de l’ordre maritime
Titre : Journal officiel de la République française. Lois et décrets
Éditeur  : Journaux officiels (Paris)
Date d'édition : 1945-10-31



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Laurent Laloup le samedi 25 mai 2024 - Demander un contact

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"At 09.10 hours on 9 Dec, 1942, the Charles L.D. (Master Diego Emmanuel Canoz) in convoy HX-217 was torpedoed and sunk by U-553 southeast of Cape Farewell. 36 crew members were lost. The master and 11 crew members were picked up by the British rescue ship Perth (Master Keith Williamson OBE) and landed at Clyde on 13 December. "

uboat.net 

L. Laloup le mercredi 20 février 2008 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mercredi 03 septembre 2025

 

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