André Raymond François Botella - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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André Raymond François Botella



Naissance : 20 novembre 1913 - Blida, Algérie

Activité antérieure : militaire

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Passage en Espagne : décembre 1942

Engagement dans la France Libre : Algerie en ? 1943

Affectation principale : FAFL / parachutistes

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : capitaine

Décès à 77 ans - 12 mars 1991 - Montmorency (95)

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 75686

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 6896

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André Raymond François Botella - son Livre ouvert !
 

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cristina le mercredi 03 mars 2021 - Demander un contact

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article de 1961

www.lemonde.fr 

cristina le mercredi 03 mars 2021 - Demander un contact

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Réponse :

Probables dossiers du Colonel Bravelet et de son épouse

GR 16 P 88437 | BRAVELET ( Jean Paul ) | 1910-09-07 | Beauvais | Oise | FRANCE | FFi
GR 16 P 188328 | DOUDINOT DE LA BOISSIERE épouse BRAVELET ( Geneviève ) | 1907-12-26 | Beauvais | Oise | FRANCE | FFi

Concernant Botella, je lis : "Né en Algérie, comme son père et son grand-père, cet officier de quarante-sept ans, ancien prisonnier évadé de la guerre 1939-40, qui rejoignit l'Angleterre en passant par l'Espagne et le Maroc, qui fut parachuté en juin 1944 en Bretagne, où il organisa, bien que grièvement blessé, l'encadrement de maquis (faits cités dans les Mémoires du général de Gaulle), qui fut fait prisonnier à Dien-Bien-Phu, est titulaire lui aussi de cinq citations et officier de la Légion d'honneur."


Merci...

... à Marc et à l'Encyclopédie de l'AFN. Il est bon de savoir que par solidarité et amitié citoyennes française issue de différentes idéologies politiques ou religieuses qu'elles qu'elles soient, il existe encore des "gens" qui se souviennent !

Coatanroch Guy le samedi 19 janvier 2019 - Demander un contact

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Mise à jour d'URL

Bonjour,

L'encyclopédie de l'AFN  étant en pleins travaux suite au passage à la dernière version du Médiawiki, il y a des adresses qui n'ont pas pu être translatées correctement dont celle concernant le sujet de cette page, la bonne adresse est donc 

Voilà !! Continuons le travail de mémoire ! Bonne année à tous on est encore en Janvier !!

MARC

Marc le samedi 19 janvier 2019 - Demander un contact

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Monuments des SAS et des Maquis à Kheramon en Côtes d'Armor



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Coatanroch Guy le lundi 29 octobre 2018 - Demander un contact

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Précieux souvenir d'un Ami et sauvegardé

Ne vous tracassez pas en ce qui concerne la perte du souvenir de l'Ami "Dédé" Botella. En souvenir des miens et des 19 pendus de Maël Carhaix et de notre village brûlé par les azis, j'ai cru devoir écrire un récit, "Les Pions de Guerre" dont je suis, dont les exemplaires sont conservés dans ma famille, chez des anciens camarades de combat et au SHAT à Vincennes. Ci-joint un extrait concernant les SAS du Cdt Botella :

"... Le 5 juin 1944 à 22h00, deux avions Stirling décollaient de l’aérodrome de Fairford en Angleterre, avec à leur bord trente cinq parachutistes français des quatre sticks précurseurs du 4e Bataillon d'Infanterie de l'Air, le Bataillon du Ciel des SAS du Commandant Bourgoin dit ‘Le Manchot’. Vers 00h45, les sections des Lieutenants Marienne et Deplante, nouvellement promus capitaines, sont larguées entre Plumélec et Guéhenno dans le Morbihan. Le stick Marienne tombe à deux kilomètres de l’endroit prévu et à proximité d’un observatoire allemand, le moulin de Plumélec, qui donne aussitôt l’alerte. Dans les Côtes-du-Nord, les Lieutenants Botella et Deschamps, nommés aussi capitaines, regroupent leurs hommes qui viennent de se recevoir au sol sur un terrain appartenant aux frères Casimir et Pierre Thépault à Kerprigent près de Locarn, mon bled.

Agriculteurs, ils aidaient la Résistance pour des transports d'armes et de matériel dissimulés dans leurs charrettes, portant également assistance et cachant aviateurs alliés en attendant qu'ils soient pris en charge par des passeurs pour rejoindre l'Angleterre et reprendre le combat. Les parachutistes d’André Botella dit ‘Dédé’ prennent la direction de la forêt de Duault. A l’aube, ils installent la base Samwest et prennent contact avec deux patriotes du maquis Tito, ‘Charlot’ de son vrai nom Moreau et Yann Le Dissez, sous les ordres du Responsable des FTP des Côtes du Nord, Louis Pichouron dit ‘Commandant Alain’, responsable du groupe de Franc Tireurs et Partisans qui ont organisé une zone de réception d’armes parachutées, une Droping Zone, selon les termes techniques britanniques, au lieu dit Ty Coz. La situation se présente bien et dans la nuit du 9 au 10 juin, le Capitaine Leblond et une quarantaine d’hommes sont parachutés en renforts. Le caporal parachutiste Fernand Meunier, après s'être débarrassé de son équipement, prépare son armement. En manipulant une grenade, il la fait accidentellement exploser. Il est tué vers 1 heure du matin le 10 juin 1944. Le 12 juin au matin, la base de Duault est attaquée suite à l'accrochage de FTP et de parachutistes à la ferme Kerhamon, opposés à un groupe allemand aux ordres du Feldwebel Munch de la Gestapo égaré en ce lieu, avec deux de ses hommes et un traître français nommé ‘Monsieur Joseph’. Il revient à la fin de la matinée avec une quarantaine de felgrauens de la Werhmacht. Ils trouvent à Kerhamon quatre SAS, Taupin, Bondon, Wéry et Ruelle et trois FTP qui sont imprudemment retournés à la ferme. Ils seront tous tués au cours d’un accrochage, dont le parachutiste Wéry arrosé d’essence, jeté encore vivant dans la maison de la ferme incendiée de Monsieur et Madame Guilloux. Les allemands mettent le feu au hameau mais sont presque anéantis par les autres parachutistes et FTP venus en renfort. A la fin de la journée, les allemands reviennent avec deux compagnies de cent cinquante hommes environs, qui tombent dans une embuscade tendue par les SAS et les FTP fortement armés d'armes automatiques, une vingtaine de fusils-mitrailleurs Bren’s et des mitraillettes 'Sten' qui devaient être distribués aux maquisards avec des carabines semi-automatiques USM1. Les allemands, sans armement lourd, avoueront cent soixante sept tués et les rescapés presque tous blessés. Après cette journée de combats, les parachutistes et les maquisards parviennent à décrocher vers le sud. Trois blessés graves, le lieutenant promu Capitaine André Botella, le Sous Lieutenant Jean Lasserre et le Caporal Jacques Faucheux, sont dans l’incapacité d’effectuer le déplacement et doivent être abandonnés. Ils seront sauvés par ‘Charlot’ et des civils, Mademoiselle Edith Moquet et le Docteur Lebreton. Le Sergent Litzler décède suite à ses graves blessures. Un témoin vit encore en l’an 2009, M. Guilloux, fils des propriétaires de la ferme Kerhamon, que son fils exploite encore. En 1944 il avait 8 ans. Il a échappé au massacre en se cachant avec sa Grand Mère dans une soue à cochon. Pendant ce temps, la base Dingson dans le Morbihan rassemble un nombre très important de maquisards bretons qui viennent récupérer des armes parachutées tous les soirs. Cette activité ne passe pas inaperçue. Le 18 juin, le maquis de Saint-Marcel est attaqué à son tour et doit se disperser. Les Capitaines Pierre Marienne et Martin avec une partie de leurs hommes sont trahis par trois miliciens et assassinés par une unité de la Gestapo sous les ordres du Hauptmann Herre dit ‘Pierre Lyon’. Au cours des mois de juin et juillet, les parachutistes parviennent malgré tout à assurer l’armement et l’instruction de plusieurs milliers de maquisards du ‘Colonel Morice’. Traqués et pourchassés par un ennemi impitoyable, ils passent plusieurs semaines à l’arrière des lignes allemandes dans des conditions très éprouvantes. Enfin, début août, le signal de l’insurrection générale est envoyé, les divisions américaines ont franchi les portes de Bretagne. Aussitôt, parachutistes SAS et maquisards passent à l’action et assurent la progression rapide des troupes alliées. Parallèlement, des sticks du 3e SAS sont parachutés dans le Finistère, en Poitou-Charentes, dans le Centre, le Limousin, le Rhône, la Bourgogne et le Jura où ils harcèlent les convois ennemis. Malgré des pertes importantes et de lourds sacrifices, les missions sont remplies et les S.A.S. français sont pour beaucoup dans la réussite des opérations de libération de la France. D’autres missions les attendent dans les Ardennes et la Hollande. Les Parachutistes SAS de la France Libre, l’unité française la plus décorée de la seconde guerre mondiale, terminent la guerre aux portes de l’Allemagne. Cette unité parachutiste deviendra le 2e Régiment de Chasseurs Parachutistes qui existe encore aujourd'hui.

L’acteur Pierre Blanchar tiendra le rôle du Capitaine Marienne dans le film « Bataillon du Ciel », tourné en 1947 avec Marcel Mouloudji et Raymond Bussières.

Le Commandant André Botella commandera le 5è Bataillon de parachutistes Vietnamien à Dien Bien Phu. Il y sera fait prisonnier. D’origine Pied Noir, il ne participera pas en 1961 au putsch des généraux mais témoignera néanmoins sa sympathie par une lettre de protestation expédiée au Chef de l’Etat, comme de nombreux officiers français. Il sera rayé des cadres de l’Armée sans pension militaire.

Et les containers d’armes de planqués ? Y en a-t-il encore quelques uns quelque part ? Bien sûr. On le dit mais ce ne sont que de mauvaises langues qui l’affirment !

Est-ce vrai ? Est-ce faux ? A vous de le découvrir. Moi, je crois que je sais… mais je n’en suis pas si sûr ! Ce qui est sûr, c’est que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’Histoire et… ils mentent ou cachent souvent pour leur bonne cause… ce qu’il leur est impossible légalement d’avouer !

Coatanroch Guy le lundi 29 octobre 2018 - Demander un contact

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Réponse :

Merci !


Rectificaton d'auteur d'informations

Je remercie Laurent Laloup d'avoir copié mon article sur l'Encyclopédie de l'AFN le mardi 19 février 2008 et de l'avoir signé de son nom...

Guy Coatanroch, Sous Officier au 25è Régiment d'Artillerie, 5è DB, en AFN en 1958 et ami du Cdt André Botella !

Pas grave mais il est à signaler que l'on m'avait déjà "volé" le béret amarante qu'il m'avait offert étant gamin...

Coaanroch Guy le dimanche 28 octobre 2018 - Demander un contact

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Réponse :

Laurent Laloup n'a pas signé votre article, il a signé son message dans lequel il citait un article avec en premier lieu une référence à la source de cet article.

Mais apparemment cet article n'existe plus ou a changé d'adresse.

Donc en étant copié l'article survit et André Botella aussi? C'est ça l'important, non ?


André BOTELLA

Mise à jour source dossier SHD
Evadé de France par l'Espagne en décembre 1942.
Interné à la prison de Pampelune du 20/12/1942 au 18/08/1943
Rallie les FFL en Algérie en septembre 1943
Rejoint la Grande-Bretagne le 8/10/1943
Engagé aux FAFL n°36247

David PORTIER le vendredi 11 août 2017 - Demander un contact

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"Dédé" et ma "Saga" personnelle en Bretagne et en Algérie

De la Bretagne, je suis originaire de Locarn dans les Côtes d'Armor tout près de la Forêt de Duault où se trouvait la base "Samwest" des parachutistes SAS français (Lieutenants Botella et Deschamp). Lors de mes obligations militaires en AFN, j'ai été affecté dans une unité d'intervention spéciale régimentaire. J'ai été "marqué", enfant de la guerre et rédigé un récit romancé relatant le maquis de ma région, les paras SAS français du 5 juin 1944, les combats contre les allemands à la ferme des parents de mon Copain, Guillou à Kerhamon, de nos aventures en Indochine et de coureurs de Djebel en Algérie, en quelque sorte une Saga familiale sous le titre "Les Pions de Guerre" que je n'ai pas pu publier, néanmoins acceptée mais trop chère à éditer pour ma bourse...

... enfant de la guerre car elle a coûté très cher à nos villages et nos parents par l'incendie de nos maisons, la répression par les assassinats de voisins et 19 pendus à Maël Carhaix avec les SAS français du Capitaine Marienne assassinés par la milice dans le Morbihan qui avait aussi été réceptionné au sol par le maquis de ma région.

Nous avions récupéré un béret amarante de cette époque en souvenir mais celui que j'ai porté était celui des "Commandos de chasse". En souvenir d'André Botella, "Je ne regrette rien" ! Nous avons fait ce que l’État français nous avait demandé de faire... notre devoir, quoi !

Guy Coatanroch le vendredi 24 février 2017 - Demander un contact

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Photo de "Dédé" Botella en Bretagne

Effectivement, David ça n'est pas la photo d'André Botella en Bretagne qui est ci-dessous. C'est moi même qui ai rédigé sa biographie sur l'Encyclopédie d'AFN et à l'origine cette photographie n'était pas mise en ligne. L'affaire de la ferme Khéramon est réelle et relatée dans le journal de marche et opérations du 1er RCP, les SAS de La France Libre d'autant plus que dans le maquis de la région qui a "aidé" les parachutistes français le 5 juin 1944 à partir de 23h45, les premiers reçus sur le sol français, une partie de ma famille faisait partie de ce maquis. J'avais 10 ans... L'honneur d'être les premiers sur le sol français fut donné aux parachutistes américains qui ont sauté sur la Normandie quelques heures après.

J'ai approché André Botella le 8 juin 1958 à Mostaganem où le Général De Gaulle avait fait une déclaration mais nous étions chargé de la protection devant la Préfecture et je n'ai pas pu lui parler. Il faisait partie de la délégation de la division para de Massu.

Guy Coatanroch le jeudi 23 février 2017 - Demander un contact

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La photo ci-dessous ne correspond pas au Lt Botella et n'a pas été prise en Bretagne

David le dimanche 30 octobre 2011 - Demander un contact

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Un homme d'honneur.

Le Commandant BOTELLA est de cette trempe d'hommes dont l'honneur et la fidèlité sont la ligne de conduite. Toujours, en première ligne, il ne se départit jamais de "sa voix" tracée, même si celle-ci est contraire aux manigances de tout genre. Cette logique a été jusqu'à la perte de son idéal: l'armée, pour ne pas se "trahir". C'est cela l'honneur d'un homme.

Charles MAUPAIX le mercredi 04 mai 2011 - Demander un contact

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LA BATAILLE DE DUAULT LE 12 juin 1944.

Extrait du site 

1. RÉCIT DU LIEUTENANT SAS ANDRÉ BOTELLA

Le lieutenant André Botella (1913-1991), ayant rejoint les Forces Françaises Libres en Angleterre, se porte volontaire pour servir comme parachutiste dans le Special Air Service. Après avoir reçu une formation intensive au camp de Fair­ford, il se tient prêt à partir. Le but: former de petites équipes avec des missions de harcèlement; constituer deux bases, l'une dans les Côtes-du-Nord, à Duault, l'autre dans le Morbi­han, à Saint-Marcel, pour centraliser l'organisation de la Résistance. L'officier chargé de diriger la base de Duault, le capitaine Leblond, a beau protester, la mission reste inchangée. Il s'agit de précéder les Alliés qui doivent arriver en Bretagne peu après le débarquement, le 6 juin ... À 0 h 45, l'équipe du lieutenant Marienne est parachutée au-dessus de Plumelec dans la Morbihan ...

Le commandement nous libère de nos angoisses.

Par la trappe je regarde défiler la campagne bretonne. Ce village, c'est Locarn, et aussitôt après le carrefour tant de fois repéré sur la photo aérienne.
-Go!
Il est 1 h 15.
Je maîtrise mal mon élan et mon casque heurte violem­ment la paroi avant de la trappe. Le cœur serré et le front endolori, j'attends le choc à l'ouverture. Ouf! ça y est! Après le vacarme des quatre moteurs du bombardier, c'est le calme d'une nuit claire.

Devant moi, j'aperçois nettement les coupoles des para­chutes de mes hommes se découper sur le ciel lumineux.
Je ne suis pas seul à les voir: de toutes les fermes avoisinan­tes un concert de hurlements monte vers nous.
Des dizai­nes, des millions de chiens aboient vers ces globes étranges qui descendent mollement sur eux. Ces sacrées bestioles vont nous faire repérer. J'ai l'impression que toute la Wehr­macht me tient dans son collimateur. Je largue mon » leg­bag »(sac de jambe) qui me précède à grand fracas dans d'épais buissons qui me lardent d'épines. Décidément, la lande bretonne n'est guère accueillante pour ses libérateurs. Il est impos­sible que tout ce vacarme n'ait pas été entendu.
Le cœur battant, j'arme précipitamment ma mitraillette. Mais tout est calme, sauf, dans une ferme toute proche, des chiens qui se démènent et hurlent comme des forcenés. Il est temps de dégager les lieux. Je camoufle mon parachute sous les broussailles, extirpe quelques épines de mes fesses et m'oriente. Si les aviateurs n'ont pas fait d'erreur, la forêt de Duault est à 2 ou 3 km au nord-est. Le point de rallie­ment de mon stick est un ponceau (petit pont) à l'ouest des gorges du Corong. Je pars, tous les sens en éveil. Dans un chemin creux, vers Lopuen, d'après ma carte, je suis chargé par deux molosses particulièrement agressifs. J'essaie de les amadouer en alternant douceur, persuasion et sévérité. Je sacrifie quelques biscuits de mes rations. Rien n'y fait. Ils refusent de manger le pain amer de l'étranger et restent toujours aussi hargneux. J'ai du mal à protéger mes mol­lets. Voilà un danger bien réel sur lequel nous n'avions pas été renseignés à Fairford. Les Allemands, d'accord. Et les chiens, alors? Je poursuis mon chemin avec de fréquentes volte-face pour repousser les deux pétainistes. J'arrive à un ruisseau dont je suis le cours. Le ponceau doit être là. J'entends un froissement de broussailles. Faites, mon Dieu, que ce ne soit pas encore des chiens. Je siffle les premières notes d'une vieille ballade écossaise qui est notre signal de ralliement. Pas de réponse, sinon que les deux clébards arrivent au grand trot, cette fois très amicaux. Ils appré­cient donc les airs écossais. Un bag-pipe m'aurait été plus utile qu'une mitraillette. Je siffle à nouveau. Cette fois, une réponse en bon français :

- Arrive, eh, con! on est du stick Botella.

Ce sont Schermesser et Urvoy qui ont oublié notre signal de ralliement, tant de fois répété à l'entraînement cepen­dant. Il m'en reste encore six à récupérer, plus le stick Deschamps dont j'ai perçu le largage vers 1 h 30. Nous traversons le ponceau et nous engageons dans le sentier qui monte vers la forêt. Je suis en tête, Schermesser et Urvoy me suivent et, en serre file, trottinent les deux chiens qui, après des préliminaires réticents, paraissent s'être ralliés à la Résistance. [ ... ] En chemin, nous récupérons le reste de mon stick et le stick Deschamps. Il ne manque le sergent-chef Litzler qui, blessé à l'atterrissage, nous rejoindra en fin de matinée.

Vers 8 h, nos guetteurs nous amènent un jeune garçon blond, imberbe, vêtu d'une capote feldgrau de la Werh­macht qui lui descend jusqu'aux chevilles. « Je suis Geor­ges Ollitrault, du maquis de Callac », nous dit-il, « j'ai appris le débarquement à 7 h et je viens me mettre à vos ordres. » Nous apprîmes et constatâmes plus tard que ce Jojo à visage d'ange était une véritable terreur à la gâchette facile et un redoutable tueur d'Allemands. Il est suivi par un grand gaillard blond qui ne parle pas le fran­çais, ce qui s'explique car il est Allemand. C'est Georges Niemann. Son père a été fusillé par la Gestapo et il a rejoint le maquis en 1943. C'est un combattant d'élite qui appartenait à la 5ème Division parachutiste allemande, la fameuse division « Kreta ». Mon radio, Julien Devize, haut fonctionnaire des Finances dans le civil et excellent calcu­lateur, en déduit que la Résistance française comprend 50 % d'Allemands. Ce calcul se révèle inexact car, un peu plus tard, nous sommes rejoints par Charles Moreau dit « Charlot», commandant le maquis de Callac. Il est accompagné par un groupe hétéroclite et pittoresque mais qui paraît décidé à en découdre. Charlot nous affirme que nous pourrions rapidement rassembler l'effectif d'un bataillon. Deschamps et moi n'en revenons pas. Il y a donc bien une Résistance en Bretagne. Le commandement opé­rationnel l'ignorait-il - ou feignait-il de l'ignorer? Nous envoyons un message au Tactical Command et faisons l'inventaire des effectifs et des besoins. L'armement de plu­sieurs centaines de résistants ne pose pas de problème. Nous sommes assurés de recevoir par parachutage tout le nécessaire. Reste l'encadrement et l'instruction. Comment surmonter ces difficultés avec nos faibles moyens? Une levée en masse face à un adversaire redoutable aboutirait à des massacres en masse. Nous décidons donc de ne pas précipiter les choses.

D'autres résistants nous rejoignent, Dathanat et Le Cun de Guingamp, Le Hégarat dit « Marceau» de Saint-Brieuc et beaucoup d'autres, dans un enthousiasme indescriptible. Nous demandons d'urgence des renforts.

À partir du 8 juin, mes deux sticks restés en Angleterre sont parachutés, puis la 2e compagnie du 4e bataillon S.A.S. commandée par le capitaine Leblond. Le reste du bataillon saute dans le Morbihan. Le 10 juin, le caporal Fernand Meunier est tué à l'est de Locarn. C'est le premier parachutiste tombé dans les Côtes-du-Nord.

Le 12 juin, une patrouille allemande surprend quatre parachutistes de la compagnie Leblond descendus à la ferme de Kerhamon malgré les ordres. Après un bref combat, les parachutistes sont tués. Les Allemands se replient mais reviennent avec d'importants renforts. Les attaquer serait compromettre le secret de la mission et le capitaine Leblond s'y oppose à juste raison tout d'abord. Je lui fais observer que, venus en libérateurs, nous ne pouvons, sans compro­mettre notre prestige, laisser massacrer les fermiers de Kerhamon. Leblond cède finalement, mais à condition que nous n'engagions que de faibles effectifs afin de ne pas dévoiler l'importance de la base.

Je descends donc le sentier qui conduit à Kerhamon avec un seul stick commandé par mon adjoint, le sergent-chef Litzler.Un groupe de résistants nous suit, Charlot et Jojo en tête.

La ferme n'est plus qu'un brasier.

Subitement, nous repérons les Allemands qui gravissent en petites colonnes dans un ordre parfait la prairie bordant la forêt.
Nous mettons aussitôt deux « bren gun » (fusils mitrailleurs anglais) en batterie et déclenchons un feu d'enfer. Les Alle­mands, qui ne nous avaient pas repérés, sont surpris et refluent. Ils se reprennent vite et, retranchés dans le chemin creux bordant la ferme, ouvrent le feu à leur tour. Ce ne sont pas des débutants. Litzler s'écroule, la poitrine traversée. Une balle me fracasse la cuisse. J'ai l'impression qu'elle a été arrachée et je souffre horriblement. La fusillade continue à faire rage. Je me colle au sol mais reste très exposé et les bal­les hachent l'herbe autour de moi. J'attends le coup qui va m'achever. Ainsi, c'est comme cela que tout va finir? Dès le premier combat?

De notre côté, le feu a presque cessé. Les paras et les résistants se sont mis à l'abri derrière la lisière. Tous, sauf Charlot. J'entends sa voix amie au-dessus de moi: «Vous êtes blessé, mon lieutenant? Je vais vous tirer de là. » Et, debout au milieu d'une pluie de balles, il me tire derrière un talus. Comment n'a-t-il pas été criblé? La fusillade se calme de notre côté mais reprend violemment plus au nord. C'est le stick du sous-lieutenant Lasserre et de Robert qui prend les Allemands à revers.

Charlot arrive avec une civière et on me remonte dans la forêt. Je croise le lieutenant Marin, un rescapé des combats de Lybie et de Cyrénaïque qui sera tué en juillet dans le Mor­bihan avec le lieutenant Marienne. Je ne vaux guère mieux. Charlot me tend ma mitraillette qu'il a ramassée sur les lieux du combat. « Garde-la, mon vieux Charlot, tu en auras plus besoin que moi ».

Je suis maintenant au PC de Samwest. J'entends râler Litzler à quelques pas de moi. J'entends aussi une fusillade lointaine, vers Saint-Servais, me semble-t-il. Ce sont des résistants qui harcèlent la compagnie allemande en retraite.

À la tombée de la nuit, Leblond vient me voir: « La base est maintenant repérée. Conformément aux ordres, nous devons maintenant rallier Dingson. Tu dois comprendre qu'il est impossible de t'emmener. La mission passe avant tout. » J'aurais dû alors répondre par ces paroles historiques qui font si bien dans les livres. Certains auteurs les ont mises dans ma bouche, mais je ne me souviens pas les avoir pro­noncées. Je ne suis que douleur et je me fous du débarque­ment, de la mission et de la Résistance. Tant pis pour la légende héroïque.

Plus tard, le lieutenant Sassoun, notre médecin, se penche sur moi:
- Litzler a une hémorragie interne. Il est fichu. Alors je lui ai fait une double morphine pour l'aider. Toi aussi, je vais te faire une double morphine.
Les paras que je commandais viennent aussi me voir.
Mon radio Julien Devize reste un long moment près de moi. Je les vois à peine. Cela ne m'intéresse plus. C'est un autre monde.
La nuit est tombée. Le râle de Litzler s'est éteint. De temps en temps, un froissement de broussailles me tire de ma léthargie. Les Allemands qui viennent m'achever? Non. C'est l'aspirant Metz, oublié en lisière de forêt avec son « bren gun », puis des paras que l'ordre de repli n'a pas touché. J'ai trouvé une position un peu plus confortable et je n'ai pres­que plus mal mais j'ai très froid. Je sombre peu à peu dans le coma.

Un bruit de pas et de voix me fait quelque peu reprendre conscience. Cette fois c'est la fin. Mais non. Les voix parlent français. Je vois surgir des broussailles Robert et les inévita­bles Charlot et Jojo. Ils se penchent sur Litzler puis viennent vers moi.
- Bon. Celui-là a l'air vivant. C'est le lieutenant. On va l'évacuer.
Je ne suis pas enthousiaste. Ces abrutis vont me secouer et réveiller ma douleur. Sans écouter mes protestations, ils m'embarquent dans un camion et me conduisent dans une masure isolée en plein maquis de Kerchariou. J'y retrouve deux autres paras blessés, le lieutenant Lasserre et le caporal Faucheux, en aussi piteux état que moi. Faucheux a reçu une balle dans le ventre. La balle qui a traversé la poitrine de Las­serre a champignonné et il a dans le dos un trou de la dimen­sion d'une assiette qui grouille déjà d'asticots. Georges Le Cun et un maquisard (Mimile, je crois) restent avec nous. Pendant ce temps, Robert, avec les éternels Charlot et Jojo et le maquis de Callac, mettent en lieu sûr, avec des camions réquisitionnés on ne sait comment, les tonnes d'armes, de munitions et d'explosifs abandonnés dans la forêt de Duault. Les Allemands, qui paraissent avoir été bien secoués, ne réagissent pas.

George Le Cun, qui a pris en charge les blessés, nous amène le docteur Lebreton de Bourbriac, puis un chirurgien, le docteur Rivoallan de Guingamp. Celui-ci taille à vif dans l'énorme plaie de Lasserre qui, subitement réveillé, pousse des hurlements qui me glacent. Pourvu que ce salaud ne s'occupe pas de moi. C'est qu'il vient vers moi! Impassible, il palpe ma cuisse, énorme, violacée et maintenant indolore. Il va ensuite vers Faucheux. C'est encore plus rapide. Il s'éloigne en confé­rant avec Lebreton qui hoche gravement la tête. Apparem­ment, ils ne sont pas très optimistes. Le jour suivant, le docteur Lebreton revient avec une grande jeune fille brune. C'est sa belle-sœur, Edith Moquet. Edith et Mme Lemoigne de Bourbriac seront nos infirmières pendant deux mois.

Une jolie petite jeune fille brune, Yvette, nous apporte les nouvelles de l'extérieur. Les Allemands savent que des bles­sés du combat de Duault sont cachés par la population et les recherches activement avec des chiens policiers. Mais les curés des paroisses voisines ont recommandé en chaire le silence le plus absolu et cette consigne sera scrupuleusement suivie.

Vers le 15 juin, Robert se pointe à Kerchariou et, la mor­phine aidant, je suis suffisamment lucide pour faire avec lui le point de la situation. Elle n'est guère brillante. Robert, rejoint quelques jours plus tard par Thonnérieux, reste le seul para­chutiste dans les Côtes-du-Nord, sans aucun moyen de liaison avec le reste du bataillon, ce qui est un élément plutôt favora­ble, ni avec la Grande-Bretagne, ce qui est très grave. Nos pre­miers contacts avec la Résistance nous ont quelque peu déroutés. Il nous semble que celle-ci est surtout animée par le Parti communiste qui possède une organisation bien structu­rée. Il a créé quelques groupes FTP, essentiellement à base de réfractaires au STO. Ceux-ci ont peu ou pas d'encadrement et aucun armement autre que celui enlevé aux Allemands. Ils survivent péniblement au moyen de réquisitions, parfois de rapines, ce qui n'est pas très bien vu de la population.

J'apprendrai par la suite qu'il existe d'autres organisations cohérentes et d'allégeance non communiste, mais pour l'heure, je ne parle que de ce que j'ai vu et seulement de ce que j'ai vu.

Malgré cette situation confuse, Robert reste optimiste:
- La base Samwest est détruite mais la mission reste puisque la Résistance existe. Je ne comprends rien à leurs histoires de FTP ou pas FTP, mais il y a un potentiel considérable à exploiter. Donc, si vous êtes d'accord, je reste.
Je ne puis qu'être d'accord ...

André Botella.

« Miliciens contre maquisards », Françoise Morvan, Éditions OUEST-France.

Franck ROUMY le samedi 15 janvier 2011

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GR 16 P 374053 | LITZLER (Alfred René) | 1922-05-21 


Troupes d'élites N°59
Les tirailleurs dans l'enfer de Dien Bien Phu

"Entre-temps, la 2e compagnie du lieutenant Botella a été envoyée en mission de nettoyage au sud de Gabrielle. A peine arrivés en bas de la colline, sur la zone plate de rizières sèches, les tirailleurs se font sérieusement « allumer ». Les Viets les attendaient là avec plusieurs armes automatigues. Botella lance aussitôt ses hommes ; ceux-ci forcent le passage en direction du village de Ban Khe Phaï où ils détrui­sent le plus gros des installations de l'adversaire. Remontant ensuite vers le nord, ils nettoient tout ce qui a été aménagé le long de la piste Pavie, laguelle relie Diên Bien Phu à Lai Chau, en direction de la cote 536 gu'ils n'atteindront pas. "

laurent le samedi 22 août 2009 - Demander un contact

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A gauche, le Lt Botella - Bretagne 1944

encyclopedie-afn.org 

Laurent le mercredi 08 juillet 2009 - Demander un contact

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Il ne s'agit donc pas d'André Botella mais je laisse la photographie qui explique les échanges ci dessus

Dernière mise à jour le mercredi 03 mars 2021

 

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