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L'un des très rares soldats maghrébins, Compagnon de la Libération www.avmaroc.com
"Indigènes", la vraie vie des soldats maghrébins de l'Armée d'Afrique
""Puissent les générations qui prendront la relève pour la survie de la France ne jamais oublier ce qu'elles doivent aux Africains qui venaient de loin", lit-on dans le journal de marche du 22e bataillon de marche nord-africain (BMNA), intégrée à la 1ère DFL de l'Armée d'Afrique.
Ce bataillon, né en septembre 1941 en Syrie et dissous en janvier 1946 en Algérie, intégra tirailleurs maghrébins de l'armée du Levant, Français d'Afrique du Nord, de métropole et de Corse, de toutes classes sociales et de toutes religions.
Unité parmi les plus décorées, le 22e BMNA a compté douze Compagnons de la Libération, dont le lieutenant algérien Mohamed Bel Hadj, tué le 9 janvier 1945 en Alsace, l'un des très rares soldats maghrébins, Compagnon de la Libération.
Le journal de marche du 22e BMNA (355 tués, soit plus du tiers de son effectif, dont 156 officiers et parmi eux tous les officiers maghrébins) se confond avec l'histoire de la France Libre: Bir Hakeim (juin 1942); Garigliano (mai 1944) au pied de Monte Cassino lors de la percée alliée de la ligne Gustav vers Rome; campagnes de Provence, des Vosges et d'Alsace.
"Les tirailleurs nord-africains étaient des soldats solides et courageux, surtout les tirailleurs marocains", se souvient Jean Jaboulay, 84 ans, sergent à la 3e compagnie avec le lieutenant Bel Hadj.
A Eboulet, un hameau du village de Champagney (Vosges), une stèle porte le nom des 58 soldats du 22e BMNA, tués dans de féroces combats avec des SS allemands entre le 29 septembre et le 3 octobre 1944: quarante étaient des tirailleurs ou des sous-officiers maghrébins, les autres des Français d'Afrique du Nord, de Corse ou de métropole.
"On nous avait promis que le bataillon défilerait à son retour à Alger, décorations pendantes, se souvient René Petitot, 85 ans, caporal-chef au 22e BMNA, mais l'unité a été dissoute à la sauvette en janvier 1946", neuf mois après la répression des émeutes de Sétif (15.000 à 20.000 morts).
"Les autorités militaires ont rendu aux tirailleurs survivants, qui avaient déserté pour rejoindre la France Libre, leurs livrets militaires avec le mot +déserteur+ écrit en rouge", raconte René Petitot, mémoire du bataillon.
"Une dizaine d'années plus tard, j'ai appris que le sergent-chef Saïdoun Ben Freha, décoré de la Médaille militaire par le général de Gaulle après la percée de la ligne Gustav, avait rejoint le FLN avec tous ses tirailleurs". " Jacques Ghémard le lundi 07 décembre 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |