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"La constitution de l'état-major français à Nantes
Dans la nuit du 7 au 8 septembre 1944 la mission « Shinoile » en provenance d’Angleterre est parachutée dans la Vienne sur le terrain « Pommard ». Elle est dirigée par le commandant Alain Willk, alias Temporal ou Villecourt, secondé par le commandant Maurice Barthelemy, alias Frontal. Cette mission est assistée du groupe Jedburgh du capitaine Philippe Ragueneau, du Captain américainPaul Cyr et du radio Christian Lejeune.
Le premier objectif de ces hommes formés en Angleterre est la mise sur pied d’une solide force française au sud de la Loire. Grâce à leur action le 14 septembre est créé le « 1er Groupement Mobile F.F.I. », sous le commandement du lieutenant-colonel Claude. Ce groupement vient prendre place face aux Allemands dans le Pays-de-Retz. Les soldats des quatre bataillons Patriarche, Ricour, Dominique et Rochecouste qui le composent sont respectivement issus des départements de Haute-Vienne, Vienne, Indre-et-Loire et Maine-et-Loire.
La mission « Shinoile » rejoint ensuite le 8 octobre 1944 le délégué départemental F.F.I. Chombard de Lauwe, alias Félix, à Nantes. Le général de Gaulle l’a nommé le 7 octobre colonel et commandant de l’ensemble des opérations dans la zone nord de la Loire. La mission « Shinoile » va l’aider à mettre sur pied l’état-major de commandement des forces françaises sur la Poche de Saint-Nazaire et à prendre contact avec l’état-major américain. Son chef, Alain Willk, s’exprime sur les difficultés rencontrées pour instaurer le commandement :
« La situation en France était alors assez confuse et il avait été convenu à Londres que la mission « Shinoile » choisirait elle-même ses propres objectifs en se portant là où sa présence se révélerait particulièrement nécessaire. Constatant que certains maquis locaux disposaient d'un armement léger, la mission Shinoile constitua dans la région de son atterrissage, un groupement F.F.I. de 800 hommes environ composé de deux bataillons comprenant chacun trois compagnies. Il fut appelé « 1er groupement mobile F.F.I. ».
D'informations reçues de Nantes il résultait, au même moment, que les Allemands occupaient, avec des effectifs importants, la zone de Saint-Nazaire autour de la base navale qu'ils y avaient installée, et qu'ils n'avaient devant eux aucune troupe organisée. Mouvement fut fait vers cette zone et le groupement s'établit sur la ligne Pornic-Paimboeuf. Malgré son manque d'expérience de la guerre et obtenant de Londres des envois d'armes significatifs, il sut, conformément à sa mission, maintenir les troupes allemandes de la Poche de Saint-Nazaire.
La mission Shinoile reçut de Londres le renfort de plusieurs dizaines de parachutistes et constitua de fait l'état-major de l'ensemble des forces françaises combattant devant la Poche de Saint-Nazaire au nord et au sud de la Loire et comprenant 10 000 hommes environ. Frontal et Ragueneau furent les artisans principaux de ce dispositif.
Cependant, des problèmes politiques vinrent, après un certain temps, empiéter sur la mission purement militaire du groupement. Le délégué départemental F.F.I. de la Loire-Inférieure fut même enlevé par des unités « concurrentes » avec lesquelles il fallut négocier sa libération. Dans ces conditions, je décide, en octobre 1944, de me rendre à Paris pour demander dans ma zone l'intervention de l'armée régulière.
C'est ainsi que le général de Larminat fut nommé commandant des Forces Françaises de l'Ouest. Les troupes établies devant Saint-Nazaire furent placées sous l'autorité du colonel Chomel auquel je remis mon commandement. »
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www.grand-blockhaus.com  Laurent Laloup le mardi 22 avril 2008 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |