Raymond René Théophile Picherit - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Raymond René Théophile Picherit



Naissance : 17 septembre 1911 - Corné (49)

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : en juin 1943

Affectation principale : Résistance intérieure / Turma Vengeance

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : P1

Décès à 82 ans - 11 février 1994 - Rouen (76)

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 475677

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 41531

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Raymond René Théophile Picherit - son Livre ouvert !
 

" CHAUVIN Henri. Par lui-même.

Je suis entré dans la Résistance un dimanche matin de mai 1943. J’étais dans ma classe pour préparer les tableaux et le travail de la semaine lorsque j’ai eu la visite de Roland HUET, qui me demanda si je voulais entrer dans un mouvement de Résistance qui avait besoin d’hommes expérimentés.

Il avait appris que j’avais fait la guerre comme aspirant et sous-lieutenant et que je pourrais être très utile. Après avoir réfléchi un instant - car si j’avais le droit d’exposer ma vie, j’exposais aussi celle de mon épouse, de mon fils d’un an et de ma famille - j’acceptais, ma haine des nazis et de leur comportement en France fut la plus forte. Je ne voulais pas non plus que l’on puisse me reprocher plus tard de n’avoir rien fait.
Je fis la connaissance de MAURY et PASCO qui me mirent au courant de ce que je pourrais faire. Ils me confièrent le secteur de la vallée de l’Iton entre Normanville et Amfreville sur Iton.

De 1940 à 1942 la Résistance fut peu active. Elle se limita à quelques abotages, à des inscriptions contre l’occupant, à l’établissement de faux papiers pour les prisonniers évadés.
Le réseau de renseignements du mouvement Vengeance fut créé dans l’Eure en décembre 1942 sur l’initiative de Bernard LAUVRAY, interne des hôpitaux de Paris comme étudiant en pharmacie. Il s’implanta dans la région d’Évreux sous la direction de Louis MAURY, professeur à Évreux, et du séminariste Alphonse PASCO. Ce réseau avait pour mission de collecter des renseignements sur le potentiel de guerre allemand : effectifs et mouvements de troupes, transports spéciaux, mouvements d’avions, emplacement des batteries de D.C.A., transports de munitions ...

Ces renseignements étaient transmis à Londres par radio. Les destructions effectuées par l’aviation alliée à la suite de ces rapports ont montré leur importance.
Pour toute la région nord d’Évreux, Brosville fut le cœur de ces activités et quatre points de la commune devinrent les lieux stratégiques : la ferme du château des Angles avec la famille PASCO, la ferme de Pennette avec la famille LEMARIÉ, le moulin Heulin avec la famille PICHERIT et la filature de laine cardée dirigée par M. Fernand LEMARQUE.
Une des premières actions de Turma-Vengeance fut l’établissement de fausses cartes d’identité pour les réfractaires et le placement de ceux-ci dans des fermes. Ce fut surtout l’œuvre de M. PICHERIT.

À partir de juin 1943, la R.A.F. (Royal Air Force) dont le nombre des avions a fortement augmenté, fait de plus en plus de raids sur notre pays et la Normandie est un point de passage.
Les aviateurs touchés par la D.C.A. sautent en parachute. Les résistants bien organisés les récupèrent, les hébergent et s’occupent de leur rapatriement. Cette récupération était très importante car il faut beaucoup de temps pour former un pilote d’avion et ceux-ci pouvaient reprendre la lutte dès leur retour en Angleterre. Le groupe MAURY avec Alphonse PASCO a sauvé une soixantaine d’aviateurs alliés.

À Brosville c’est Maurice ANNE qui hébergea le premier parachutiste en juin 1943, il fut pris en charge par le Front National.

Le 4 octobre 1943 le capitaine William MILDREN dont l’avion fut abattu au Mesnil Fuguet fut sauvé par Paulette GIRARD avec son père qui travaillaient dans un champ de betteraves. Ils cachèrent son parachute et elle le conduisit à la ferme des Angles. Il fut hébergé par la famille PICHERIT et HUET, et conduit à Paris par Mme MAURY, le 9 décembre 1943.

Les parachutistes qui furent rapatriés le furent avec beaucoup de stratagèmes. Un jour un groupe d’ecclésiastiques sous la conduite d’Alphonse PASCO prit le train pour Paris avec des habits prêtés par l’abbé ÉLIOT.

Au début de mai 1944, un avis de la Kommandantur arrive en mairie. Les postes de T.S.F. déposés par les habitants qui n’ont plus le droit d’écouter la radio seront ramassés. M. QUARRÉ, secrétaire de mairie me prévient. J’alerte aussitôt Alphonse PASCO, Raymond PICHERIT, René VILCOQ, l’abbé ROCHARD et André BIAUX qui décident, la nuit suivante, de camoufler les postes dans le grenier de l’école en simulant un cambriolage. Il n’y a pas d’escalier, le grenier n’est accessible qu’avec une échelle accrochée sous le préau de l’école. Les postes furent cachés sous les fagots qui servaient à allumer le feu dans les classes. Lorsque les Allemands en retraite ont occupé l’école, ils voulurent savoir ce qu’il y avait dans le grenier : mon beau-père avait cassé des barreaux de l’échelle pour la rendre inutilisable. Ils ne purent trouver une échelle dans le pays et ainsi les propriétaires des postes purent les retrouver à la libération.
Moi j’avais gardé le poste de Mme DOUDARD avec son accord et je le cachais dans la cheminée pour écouter Londres et les messages. Pour le parachutage de notre secteur c’était « Les lions attendent Icare ». Avant mon arrestation, je n’ai pas eu l’occasion d’avoir un parachutage.

Et voici les derniers faits de la Résistance dans le secteur. Au moment de la débâcle allemande, la voie ferrée Évreux-Louviers était la dernière voie de repli vers la Seine. Il fallait la rendre inutilisable. Après deux tentatives infructueuses à Amfreville et Hondouville, le déraillement fut organisé dans la courbe de Brosville sous les Belles Roches, endroit choisi pour la proximité de la rivière. L’action fut couronnée de succès. Au passage d’un train, les deux locomotives quittèrent les rails déboulonnés et s’abîmèrent dans l’Iton. Les Allemands investirent les lieux les plus proches : la ferme de Pennette et la filature. La Gestapo ne trouva rien dans l’usine, l’équipe radio étant partie opérer sur le plateau. À la ferme il n’y avait que quelques personnes occupées à fabriquer des brassards F.F.I. Mme LEMARIÉ avec un sang froid admirable expliqua qu’il s’agissait de brassards pour une fête religieuse. Les Allemands acceptèrent l’explication et ne trouvèrent rien d’autre. La veille, une vingtaine de résistants étaient rassemblés à la ferme.

Quelques jours plus tard tout Brosville pouvait pousser un ouf de soulagement, c’était la Libération. Le mouvement Turma-Vengeance a payé lourdement son engagement. En 1943, en décembre, Vic DUPONT, chef national de Vengeance est arrêté à Paris. En janvier 1944, Bernard LAUVRAY est arrêté par la Gestapo. Torturé, il ne parlera pas et sera déporté au camp de Neuengamme et mourra quelques jours avant la libération de Hambourg.
Le 19 mai 1944 Louis MAURY et Jules OVERLACK sont arrêtés sur dénonciation d’un agent de police faisant partie des corps francs. Le 20 mai André BIAUX est arrêté à son travail chez M. JOACHIM. Le 22 mai au matin ce sont Maurice LEGOUX à Quittebeuf et l’abbé ÉLIOT de Bérengeville, l’après-midi vers 15 heures 15, je suis arrêté par la Gestapo dans ma classe au milieu de mes élèves. Ils me fouillent pour voir si je suis armé et me disent « Police allemande, on vous arrête ». Ils me font sortir et ne permettent pas que j’embrasse ma femme qui tient mon fils dans ses bras, me passent les menottes et me font monter dans la traction garée devant la porte. Ils me demandent de les conduire chez Roland HUET. Je déclare ne pas le connaître. Ils démarrent vers Évreux et s’arrêtent à la maisonnette du Moulin Heulin où demeurait André BIAUX arrêté le 20 mai. Deux policiers descendent pour fouiller la maison, le troisième me garde avec sa mitraillette. Après quelques minutes ils ressortent, sans avoir rien trouvé. Ils interrogent Mme SELLIER qui remplace la mère de BIAUX partie dans la famille LEBAS où le père est décédé. Je n’ai pas entendu la conversation. Celui qui parle français me demande de les conduire dans un petit hameau de Brosville. Je sais que Roland HUET demeure à Carcouet. Je pense tout de suite à les emmener aux Collets qui se trouve à l’opposé. Dans la plaine entre les Collets et Bérengeville ils s’arrêtent pour interroger un ouvrier agricole : Paul DAMIENS qui a dû leur dire qu’il travaillait à la ferme ENFANT.

Ils font demi tour et vont à la ferme. Dans la cour il y a un ouvrier qui charge du fumier dans un tombereau. Ils l’interrogent et je crois entendre le mot cousin. Je fais signe à celui qui parle français en lui disant que c’est un prisonnier de guerre qui vient d’être relâché car il est fou. Il lui demande ses papiers et je croyais qu’il allait l’embarquer. À ce moment-là, Mme LENFANT est sortie et a dû donner la même explication. Il lui a rendu ses papiers et nous sommes partis pour la prison d’Évreux.

Lorsque j’ai été libéré, j’ai appris que la Gestapo était retournée directement au domicile de Roland HUET qui avait été prévenu peu de temps avant par M. TOURNATORI et il avait pu se sauver dans le bois avec un chef de la Résistance et un opérateur radio avec son poste émetteur.

Pendant ce temps, les réfractaires, l’abbé ROCHARD et Claude TASSEL, prévenus par mon épouse ont alerté la ferme de Pennette évitant ainsi d’autres arrestations.
Tous les résistants de Vengeance recrutés dans la vallée d’Eure ont joué un grand rôle dans la Libération en guidant et en renseignant les troupes alliés sur la position des Allemands."

lycee-marc-bloch.spip.ac-rouen.fr 

GR 16 P 298245 | HUET (Roland Clovis) | 1911-08-30 | Sacquenville | Eure | FRANCE | FFi ?
GR 16 P 360305 | LEMARQUE (Fernand) | 1910-06-09 | Brosville | Eure | FRANCE | FFc
GR 16 P 356268 | LEGOUX (Maurice Léon) | 1891-11-14 | Evreux | Eure | FRANCE | FFi DIR

Laurent Laloup le mercredi 05 janvier 2022 - Demander un contact

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Libération de la Normandie De Marcel Baudot

Laurent Laloup le lundi 27 juillet 2020 - Demander un contact

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"... À Brosville c’est Maurice ANNE qui hébergea le premier parachutiste en juin 1943, il fut pris en charge par le Front National. Le 4 octobre 1943 le capitaine William MILDREN dont l’avion fut abattu au Mesnil Fuguet fut sauvé par Paulette GIRARD avec son père qui travaillaient dans un champ de betteraves. Ils cachèrent son parachute et elle le conduisit à la ferme des Angles. Il fut hébergé par la famille PICHERIT et HUET, et conduit à Paris par Mme MAURY, le 9 décembre 1943. Les parachutistes qui furent rapatriés le furent avec beaucoup de stratagèmes. Un jour un groupe d’ecclésiastiques sous la conduite d’Alphonse PASCO prit le train pour Paris avec des habits prêtés par l’abbé ÉLIOT. ..."

TURMA VENGEANCE en Eure 

GR 16 P 360262 | LEMARIE ( Hector ) | 1893-07-11 | La Vacherie | Eure | FRANCE | FFc FFi

Photo : Ferme de la Pennette, de gauche à droite : Pierre Lemarié, Solange Lemarié, l’aviateur US Mac Murray, Raymond Picherit, Renée Lemarié, Hector Lemarié, Alphonse Pasco, un réfractaire, l’abbé Rochard (tenue banalisée).



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Laurent Laloup le lundi 27 juillet 2020 - Demander un contact

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Nom : PICHERIT
Prénom : Raymond Rene Theophile
Sexe : M
Jour de naissance : 17
Mois de naissance : 09
Année de naissance : 1911
Code insee naissance : 49106
Commune de naissance : Corné
Pays de naissance : FRANCE
Jour de décès : 11
Mois de décès : 02
Année de décès : 1994
Code insee deces : 76540
Commune de décès : Rouen
Pays de décès : FRANCE

Fichiers des personnes décédées établi par l'INSEE

Laurent Laloup le lundi 27 juillet 2020 - Demander un contact

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Dernière mise à jour le mercredi 05 janvier 2022

 

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